Bandeau
Fragments d’Histoire de la gauche radicale
Slogan du site
Descriptif du site
Exemple de plainte déposée par l’Association de Défense des Droits des Détenus
{Intolérable}, n°4, 1972, p. 60.
Article mis en ligne le 11 avril 2014
dernière modification le 10 avril 2014

par ArchivesAutonomies

A Monsieur le Procureur de la République
près le Tribunal de Grande Instance de PARIS

L’Association pour la Défense des Droits des Détenus - 8 Villa du Parc-Montsouris 75014 PARIS - a l’honneur d’exposer :
Que Monsieur Richard LEVASSEUR, âgé de 27 ans, est décédé le 9 juillet 1972 à la Maison d’Arrêt de la Santé, 42 rue de la Santé à PARIS (14e), et ce dans des conditions particulièrement tragiques, puisqu’il a été trouvé pendu dans sa cellule.
Qu’elle a eu connaissance des circonstances qui seraient à l’ori­gine de ce suicide, circonstances qu’il y a lieu de vérifier car, si elles s’avéraient exactes, des responsabilités pénales seraient encourues par X et tous autres.
Que c’est la raison pour laquelle elle demande l’ouverture d’une information contre X et tous autres - afin de vérifier et recher­cher s’il est bien exact que :

  • 1° Richard LEVASSEUR a avalé un certain nombre de barbitu­riques dans la nuit du 8 au 9 juillet 1972, et s’il en est ainsi à la faveur de quelles circonstances et dans quelles condi­tions, il a pu les amasser.
  • 2° Il a été trouvé le 9 au matin dans un état de prostration assez avancé.
  • 3° Ni le Service médical, ni le Service psychiatrique n’ont été alertés.
  • 4° Le surveillant de service se contenta de lui donner l’ordre d’aller se faire couper les cheveux par le coiffeur de la pre­mière division.
  • 5° LEVASSEUR n’avait absolument plus aucune réaction à ce moment-là.
  • 6° Lorsqu’il eut regagné sa cellule, personne ne s’inquiéta de son état et il fut découvert pendu à sa fenêtre quelques heures plus tard.

    Qu’elle entend porter plainte contre X et tous autres pour non assistance à personne en danger, inobservation des règlements ou négligence ayant entraîné la mort, ce qui constituerait un homi­cide involontaire dans la mesure où il se révélerait que le suicide a été rendu possible par inobservation, négligence ou imprudence.

    Fait à PARIS, le 14 décembre 1972.

    Le Président :