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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Calligaris toujours déporté en Sibérie, sauvons-le !
{Bilan} n°31 - Mai-Juin 1936
Article mis en ligne le 24 février 2017
dernière modification le 17 février 2017

par ArchivesAutonomies

Nous sommes sans nouvelles de notre camarade. Les bourreaux centristes [1] laisseront-ils donc un jour échapper leur proie ? Les bonzes du parti italien ont-ils l’intention de nous permettre seulement de ramener en Europe un cadavre ? Crions donc encore une fois que Calligaris est tuberculeux et à un degré très élevé. Le climat de Sibérie, les privations qu’on lui impose, le tuent aussi sûrement que la prison la plus infecte.
Le centrisme considère-t-il Calligaris comme un témoin tellement gênant de ce qui se passe en Russie qu’il ne voit d’autre moyen que de le supprimer ? Qu’il parle enfin. Que l’on sache ce qu’il veut. La comédie de la "punition" de Calligaris a assez duré : c’est sur la tragédie de la vie que lui fait le centrisme qu’il faut s’expliquer. Calligaris veut quitter le pays de Stakhanov. Il veut rejoindre ses frères de lutte, dans le pays de son choix et non être remis entre les mains de Mussolini. L’Union Soviétique, qui confine un prolétaire aux bornes de la Sibérie pour tuer en lui tout internationalisme prolétarien, veut-elle l’obliger à préférer le bagne du fascisme italien à ses isolateurs de Sibérie ? C’est donc là le but des bureaucrates centristes qui disent à Mariottini et bien avant à Calligaris : "Si tu veux quitter la Russie, va à l’ambassade italienne". Ainsi on pourra toujours monter une histoire de provocation.
La libération de Victor Serge à la suite d’une campagne menée par différents milieux, doit nous encourager à exiger, plus fort que jamais, la libération de Calligaris, la possibilité pour Mariottini de quitter la Russie pour le pays de son choix.
Dans les syndicats de France, de Belgique, nos camarades, les communistes qui savent ce que signifie la solidarité prolétarienne, poseront le cas de l’ouvrier Calligaris, cet émigré italien prisonnier du régime soviétique et qui, après avoir souffert dans les prisons d’Italie, apprend à souffrir moralement et physiquement dans le pays de la révolution d’Octobre.
Nous ne savons si la Conférence du Droit d’Asile, qui se tiendra à Paris d’ici peu, verra quelques délégués poser le problème du Droit d’Asile en Russie. Mais aux centristes et socialistes qui en sont les initiateurs nous tenons, dès aujourd’hui, à dire qu’ils s’enlèvent toute possibilité réelle de lutter pour la défense de l’ouvrier émigré en France ou en Belgique, tant qu’ils toléreront que des ouvriers émigrés soient persécutés et emprisonnés en Russie pour "délit d’opinion", en réalité pour opinions internationalistes.
Calligaris, Mariottini et tous les autres doivent pouvoir quitter librement la Russie. Nous demandons à tous les groupes communistes de nous aider pour obtenir ce résultat.