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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Annexe : Chronologie du mouvement anarchiste à Lyon
Article mis en ligne le 24 mars 2013
dernière modification le 20 octobre 2019

par ArchivesAutonomies

Chronologie tirée des rapports de police.

1881

19.01.1881 : réunion privée du Parti Ouvrier, quatrième état, Bernard plaide la cause abstentionniste, dit que son groupe compte 18 membres et a des correspondants dans toute l’Europe .

22.01.1881 : réunion privée du Parti Ouvrier, quatrième état, 150 personnes. Farjat suffragiste réclame la scission. Sanlaville réclame la fusion ; Bordat et Bernard sont abstentionnistes. Suite à une intervention de Deloche, la mêlée devient générale, il soufflette Farjat ; Brugnot déclare la scission faite.

23.01.1881 : réunion privée des membres abstentionnistes du Parti Ouvrier. Bernard, de Grenoble : La révolution par les moyens violents. Sanlaville appuie ces arguments. Bernard : "Au lendemain de la révolution les instruments de travail seront à la disposition de la collectivité et les biens deviendront propriété commune et inaliénable".

30.01.1881 : réunion publique au profit des amnistiés par Paule Minck devant 180 personnes. Bernard expose ses théories révolutionnaires.

09.02.1881 : réunion privée de la fraction abstentionniste du Parti Ouvrier, l’autre tendance étant les suffragistes. 50 membres ; Sanlaville : "Révolution violente, formons un parti distinct". Bernard, Thomas, Bruyère.

01.03.1881 : dissolution du Parti Ouvrier.

29.04.1881 : réunion privée au théâtre de la gaieté du Parti Ouvrier, quatrième état, devant 200 personnes : le collectivisme. Farjat : révolution pacifique par l’étude et l’organisation. Brugnot : "de bon gré ou par la force il faudra socialiser les instruments de travail". Bordat anarchiste révolutionnaire et abstentionniste, Deloche, Cœur, Badelon : "Le suffrage universel pour arriver à la révolution violente".

04.05.1881 : Bernard reçoit Le Révolté qui contient un manifeste nihiliste, protestant contre l’exécution de Sophie Pérowskaïa.

07.05.1881 : réunion privée de la fraction anarchiste du Parti Ouvrier, 120 membres. Discussion sur les remèdes présentés par les partis politiques pour améliorer la situation des travailleurs. Martin Régis de la Croix Rousse ; Bontoux, Farjat, Brugnot : membres de la fraction suffragiste du Parti Ouvrier. Deloche, Bordat, Sanlaville, Bernard sont exclus du Parti Ouvrier. Bernard est pour les grèves pour entretenir l’agitation et faire des révolutionnaires : "Organisateur probable de la réunion et principal meneur de la fraction du Parti Ouvrier repoussant toute réforme et poussant à la révolution violente qui permettrait de s’emparer de la propriété , du capital et de l’outillage au profit de la collectivité, du prolétariat". Pautet : "Il ne connaît pour l’avenir que la classe des travailleurs". Sujets abordés : la république, l’instruction, l’épargne, séparation de l’église et de l’Etat. "L’assemblée repousse tous les moyens d’émancipation ou d’amélioration proposés par la bourgeoisie et déclare que seule la révolution peut donner satisfaction aux besoins des prolétaires.

16.05.1881 : réunion privée de la fraction suffragiste du Parti Ouvrier, 250 participants : "situation faite aux travailleurs". Bernard : " c’est par l’abstention que l’on arrivera à la révolution sociale. Nous ne devons pas craindre de nous faire tuer quand nous faisons la guerre pour améliorer notre situation". Farjat lit une protestation contre l’exécution de Jessa Helfmann, nihiliste russe.

18.05.1881 : réunion de la fraction anarchiste abstentionniste révolutionnaire du Parti ouvrier : 60 membres, Bernard (ouvrier serrurier ), Boréasse, Bordat aîné, Deloche représentera le Parti Ouvrier Révolutionnaire au Congrès de Saint Etienne, Martin Constant, Thomas.

30.05.1881 : réunion privée de la fraction dirigée par Bernard et qui prend le nom de Parti d’action révolutionnaire. 80 personnes. Thomas, Deloche ayant démissionné, le parti sera représenté par Bernard et Bordat au Congrès de Saint Etienne. Martin Constant, suffragiste : "Si vous ne voulez plus de Chambre, envoyez y un ou deux hommes avec mandat de la faire sauter avec de la dynamite !". Lettre de Durieu de Vienne.

21.06.1881 : réunion privée salle de la Gaieté des collectivistes du quatrième état : le collectivisme. 150 personnes dont Brugnot, Badelon.

26.06.1881 : 2 affiches signées Peillon poussant les électeurs à s’abstenir de prendre part au scrutin et à recourir aux mesures révolutionnaires.

04.07.1881 : réunion privée de la fédération des groupes socialistes révolutionnaires de Lyon : 120 membres, Paule Minck (dynamite, bombe, couteau), Bernard, Bordat est délégué au Congrès de Saint Etienne avec 8 autres délégués abstentionnistes, Déjoux. Ils acceptent que Kropotkine représente le parti au Congrès de Londres le 14.07.1881.

13.07.1881 : Bernard (serrurier) fait partie d’une commission des groupes socialistes révolutionnaires pour préparer une conférence de Louise Michel. Il propose d’organiser un meeting sur une place publique de Lyon pour y prêcher l’abstention et discuter le maintien de l’ambassade de France au Vatican (200 000 francs par an), la situation ouvrière, les troubles de Marseille, approuve la tentative des Socialistes Révolutionnaires de Paris de faire sauter la statue de Thiers à St. Germain ; "nous sommes abstentionnistes car nous n’obtiendrons quelque chose que par la révolution violente et tumultueuse".

05.08.1881 : réunion privée des groupes révolutionnaires, 180 membres, rédaction de la première affiche.

11.08.1881 : réunion publique électorale salle de l’Elysée devant 1 200 personnes, Bernard fait le procès des capitalistes et des exploiteurs.

13.08.1881 : réunion publique du comité socialiste révolutionnaire. Bernard : "Le suffrage universel est un leurre, aucun programme des partis électoralistes ne peut améliorer le sort des travailleurs. Il n’y a qu’un seul remède à la situation actuelle : la révolution violente. Qu’on nous donne une somme de libertés plus ou moins grande, si l’on ne nous donne pas le sou, cela n’empêchera pas les travailleurs de mourir de faim. La révolution tumultueuse comme en 93 car les patrons ne voudront pas de la révolution progressive. Le suffrage universel a rendu la classe ouvrière plus esclave qu’en 89 car il lui a donné des maîtres plus serviles et plus coquins (M. Andrieux est le plus grand coquin du monde). Il faut prendre où il y a, il faut abolir et détruire tout ce qui existe, tous les corps électifs, détruire de fond en comble la société actuelle pour former une société nouvelle. La révolution est imminente et arrivera fatalement par suite de la misère de plus en plus croissante. Cette révolution doit être universelle. Programme révolutionnaire en 6 articles. La révolution politique est faite, il faut faire la révolution économique, il faut reprendre par la violence ce que les bourgeois nous ont volé." (élections législatives du 21.07.1881). Déjoux (parti ouvrier) préconise la révolution pacifique par le suffrage universel. Bernard : "les ouvriers une fois élus sont plus bourgeois que les bourgeois." Bonthoux, du cercle d’études sociales des prolétaires collectivistes de Lyon Guillotière essaie de parler d’économie politique (les femmes n’avaient pas le droit d’assister aux réunions électorales), Bordat.

13.08.1881 : réunion publique électorale organisée par le Comité Socialiste Révolutionnaire Abstentionniste salle de l’Elysée : 600 personnes.

Elections législatives du 21.08 et du 04.09.1881

15.08.1881 : commissaire spécial : "Nouveau parti de formation récente, le Comité Socialiste Révolutionnaire prêche l’abstention, formé sous la direction de Bernard et de Bordat son lieutenant, issu du Parti Ouvrier scindé en deux fractions l’une suffragiste, l’autre abstentionniste anarchiste".

15.08 .1881 : réunion publique salle de la Perle organisée par le Comité Socialiste Révolutionnaire devant 1 000 personnes. Bernard et Bordat ont renouvelé leurs théories révolutionnaires, "insultant le suffrage universel, soulignant l’inutilité d’envoyer des candidats ouvriers à la Chambre qui ne pourraient que se corrompre au milieu de cette pourriture infecte".

15.08.1881 : réunion publique électorale salle de la Perle, organisée par le Parti révolutionnaire Socialiste Abstentionniste : 1 000 personnes. Dard : "tous les candidats ne sont que des spéculateurs".

15.08.1881 : réunion publique salle de l’Elysée : 350 personnes. De la situation actuelle. Question tunisienne. Misère des travailleurs. Bernard, Bordat, Boriasse, Bonu, Hugonnard, Charvieux, Peillon, Lemoine. Dard : "La guerre de Tunisie est l’œuvre des agioteurs". Lyons : "parle des tripotages dont la Tunisie est le prétexte, demande l’exécution des ministres". Déjoux : ancien conseiller municipal, a prêché les moyens pacifiques.

15.08.1881 : Bernard : "Les nouveaux élus se gâtent au contact de ceux qui sont déjà pourris. Nos exploiteurs ne rendront gorge que si nous nous servons nous mêmes. Depuis nos représentants jusqu’à la petite marchandise tout est frelaté". Bordat : "le suffrage universel ne s’exerce pas avec liberté, par exemple au Creusot, les ouvriers doivent voter s’ils ne veulent pas être renvoyés de l’usine. Le parti ouvrier a des hommes capables, mais il vaut mieux les garder que de les envoyer siéger au contact et au milieu des voleurs et des mandrins du palais Bourbon. On réunira le peuple dans ses comices pour l’élaboration des lois et il serait nommé une commission exécutive chargée de les faire exécuter. Il faut faire comme la bourgeoisie en 93, prendre ce dont nous avons besoin où nous le trouverons". Bernard : "Andrieux qui a manqué à toutes ses promesses sera réélu bien qu’il soit un brigand, un coquin, un faussaire, un voleur". Ces propos lui valent un procès-verbal de contravention à la loi du 30.06 1881 sur les réunions publiques.

05.09.1881 : le Parti Socialiste Révolutionnaire (ou fédération révolutionnaire) est né en mars 1881 d’une scission du parti ouvrier à la tête duquel se plaça Bernard pour former le parti anarchiste abstentionniste. Se fait représenter au congrès révolutionnaire tenu à Londres le 14.07.1881 par Kropotkine. Une troisième affiche de Peillon prévue avant le scrutin de ballottage n’a pu être fabriquée faute d’argent. Le Parti Socialiste Révolutionnaire compte 8 sections de 15 à 25 adhérents, il a des ramifications avec d’autres villes et à l’étranger.

05.09.1881 : réunion publique du Parti Socialiste Révolutionnaire. Rougeaud, Chautant, Brunel, Brest : lecture de lettres adressées de Paris, Rennes, Lille.

06.09.1881 : réunion publique du Parti Socialiste Révolutionnaire (dissident du Parti Ouvrier) : Chautant, Bernard, Bordat, Peillon, Brunel.

17.09.1881 : réunion publique de la Fédération Révolutionnaire lyonnaise : 170 personnes.

18.09.1881 : réunion publique devant 150 hommes et 20 femmes : Pautet lit des lettres du Parti Socialiste Révolutionnaire de Paris sans indiquer les noms des signataires. Brunel lit une lettre d’Elisée Reclus qui ne veut pas faire une conférence au profit du parti. Bernard : "depuis 1871 les élections n’ont rien produit pour l’émancipation des travailleurs". Coulon : "après l’écrasement de la Commune, la bourgeoisie croyait avoir détruit pour toujours les socialistes révolutionnaires et pouvoir vivre en paix en continuant d’exploiter la classe ouvrière. Il n’en est rien. Les révolutionnaires ne meurent pas ; mort à cette race d’exploiteurs et d’ambitieux". Bernard : "il ne faut pas que le Parti Socialiste Révolutionnaire reste inactif dans la prochaine période électorale qui va s’ouvrir" (car Bonnet-Duverdier a été élu dans deux circonscriptions). Bordat parle des difficultés du journal La Révolution Sociale à Paris, des difficultés à se le procurer à Lyon et appelle à devenir actionnaires du journal Le Droit Social en voie de fondation depuis 1878 qui deviendrait l’organe du parti dans la région. Bernard appelle à la rédaction d’un manifeste du parti.

04.10.1881 : E. Reclus visite à Lyon Péjot, correspondant du Révolté, Bernard, Bordat que des membres de l’Alliance Socialiste soupçonnent d’appartenir à la police

06.10.1881 : Bordat est allé à Saint Etienne combattre la candidature d’Amouroux aux frais du Parti Révolutionnaire sans l’avoir consulté.

10.10.1881 : réunion de la section des Brotteaux, Bernard est contre l’autonomie des sections

16.10.1881 : réunion publique du 1(?) section ; Dupuis, Boriasse (pour), Bernard (contre), Bony, Guichard.

16.10.1881 : réunion publique salle de l’Elysée. Cœur (du parti blanquiste) traite de la guerre de Tunisie. Lyons veut l’exécution des ministres et non leur mise en accusation, Bordat n’est pas partisan de la mise en accusation "le gouvernement est un barrage qui s’oppose au fleuve (le peuple) et par dessus lequel il faudra sauter ; tant qu’il y aura un gouvernement le peuple sera esclave et exploité. Nous entendons donner à chacun la part qui lui revient, la bourgeoisie ne nous donnera rien, il faudra lui prendre ce qu’elle détient". Bernard défend la présence du drapeau rouge dans la salle. "La guerre de Tunisie a été décidée par l’escroc Gambetta et l’agioteur Roustan ; elle nous a déjà coûté 25 000 hommes et quelques centaines de millions de francs ; si le gouvernement était mis en accusation il serait jugé par les députés qui sont aussi canailles que lui. La révolution est inévitable et indispensable pour faire disparaître le gouvernement, pour permettre aux prolétaires de s’emparer du sol et de l’outillage, seules solutions pour mettre fin à leur misère ; j’appelle à la révolution sociale et économique". Bordat propose une réunion publique dont l’ordre du jour porterait sur la propriété et la révolution, Teste propose qu’on y parle aussi de la Tunisie, mais Bernard et Bordat ont refusé ne voulant pas faire de politique devant la police.

17.10.1881 : réunion d’organisation de la réunion publique du Parti Socialiste Révolutionnaire : présence de Bernard, Trenta : propriété, révolution, question tunisienne.

22.10.1881 : réunion publique. Bordat : "l’Etat est représenté par 4 classes : l’armée, le clergé, la magistrature, le suffrage universel. Pour supprimer la guerre il faut supprimer le gouvernement. Les ministres déclarent la guerre mais ce n’est pas leur sang qui coule. Je veux faire disparaître l’Etat centralisé par la force révolutionnaire demain ou après demain." Bernard reproche au peuple de trop s’occuper de questions électorales et de négliger les questions économiques : "Pour améliorer le sort de la classe ouvrière il faut s’emparer du capital et des instruments du travail ou les acheter au moyen d’un impōt prélevé sur les héritages. Pour éviter la révolution violente, il faut faire la révolution dans les esprits. Les petits patrons sont chaque jour dépouillés de leur outillage par les capitalistes. Etudions les diverses questions que pose la révolution pour pouvoir dire un jour à la bourgeoisie : fait des concessions sinon : violence ! Que Schneider soit bonapartiste, républicain ou radical, il n’en voudra pas moins toucher ses 30% de dividende" ; donne lecture d’une lettre de L.Michel. Bordat : "Les ministres doivent être balayés par la révolution et non par un vote de pacotille ! La république opportuniste a besoin de la guerre pour se maintenir, la guerre est d’utilité publique pour l’usage des gouvernements. Abolition des armées permanentes ! Si l’on condamne, il faut exécuter !" Martin de Vienne : "au lieu de parler de révolution et de ministres, il faudrait parler de l’Humanité !".

22.10.1881 : réunion publique salle de la Perle. 1 200 personnes, organisée par le Parti Socialiste Révolutionnaire : situation actuelle, question tunisienne, guerre à l’extérieur, guerre à l’intérieur. Bordat, Bernard, Pautet, Hugonnard, Camet , Charvieux, Rocca, Peillon, Lanvernier, Dard, Teste, Chanet, les femmes du groupe Louise Michel. Dard : "La guerre de Tunisie est une guerre de destruction, c’est une boucherie publique, le régime actuel est le règne du cataclysme : 20 000 morts". Thivolier : "Pourquoi fait-on égorger nos enfants dans des guerres lointaines qui n’ont d’autres résultats que de vider les caisses de l’Etat au profit d’intrigants qui nous traitent comme des esclaves ?".

25.10.1881 : réunion publique de la section des Brotteaux de la Fédération Socialiste Révolutionnaire : 26 membres : Déaméssis, Boréasse, Dupuis, Genet, Faure, Laurent, Charvieux, Damiron, Bony, Jacquet, Guichard.

27.10.1881 : réunion publique de la Fédération Socialiste Révolutionnaire. Faure, Boréasse, Bernard, Peillon, Roca, Bony, Ribeyre, Dard, Guichard, Bordat, Pautet.

30.10.1881 : réunion publique salle de l’Alcazar organisée par la Fédération Socialiste Révolutionnaire : 1 200 personnes : situation actuelle à l’extérieur et à l’intérieur. Bordat, Damian, Litzerman, Ramé. Pautet : "Les tripotages financiers ont été la cause de la guerre de Tunisie". Déjoux : "Contre la propriété individuelle, à bas les gouvernants !". Sauby, Guichard, Ribeyre, Brunel, Charvieux, Grosbois, Charnet, Dupoizat, 3 militaires en tenue, les femmes du groupe Louise Michel, Gauthier de Paris, Madignier.

30.10.1881 : réunion publique. Nourrit et Bérézowski, déportés en Calédonie sont présidents d’honneur. Martin : "Ceux qui nous exploitent et nous spolient ne sauront se démettre que devant la force. Il faut faire la révolution au nom de la liberté et de l’autorité. Il faut la liberté industrielle, commerciale, philosophique et religieuse. La conservation de la propriété individuelle est la négation de tous les principes révolutionnaires. Abolition de l’autorité, production libre , révolution ! . Faire l’homme libre et la société rationnelle". Bernard : "Démolition du programme des radicaux, de l’église et de l’Etat. Révolution violente ! Au sujet de la grève actuelle à Villefranche, il faut pendre les patrons aux réverbères, échanger la parole pour le poignard du nihiliste, mettre la force au service du droit. Les travailleurs payent avec leurs salaires les prêtres qui confessent leurs femmes et les gendarmes qui les arrêtent. Créer un noyau de révolutionnaires et faire l’insurrection des consciences en attendant celle de la force. Demander aux députés d’abdiquer, c’est demander au lapin de se mettre lui même en gibelotte !".

05.11.1881 : réunion publique du Parti Ouvrier Français au théâtre de la Gaieté devant 50 membres : "Mission historique des classes, socialisme et radicalisme".

06.11.1881 : réunion publique salle de l’Alcazar organisée par le comité de l’alliance des républicains radicaux socialistes : affaires tunisiennes, mise en accusation du ministère. 1 200 personnes.

17.11.1881 : réunion publique organisée par la Fédération Socialiste Révolutionnaire de la Croix Rousse : 28 membres, dont Péjot, Brunel.

19.11.1881 : réunion privée du Parti Révolutionnaire rue Sainte Elisabeth devant 150 personnes. La grève de Villefranche, question électorale. Bordat critique Le Réveil lyonnais qui dénature les propos des grévistes, demande la nomination de délégués du Parti Socialiste Révolutionnaire, propose la nomination d’une commission afin d’organiser une réunion publique contre les élections.

26.11.1881 : réunion publique salle de l’Alcazar rue de Scèze : devant 1 200 personnes, organisée par la Fédération Socialiste Révolutionnaire en présence de Dupoizat, Bordat, Thomas, Déjoux, Potet, Desgranges (gréviste de Villefranche), Moutet, Bordat, Susini (médecin), Crestin.

26.11.1881 : réunion publique (la grève des teinturiers de Villefranche dure depuis 2 mois et demi). Bordat attaque les journaux de Lyon qui annoncent la fin de la grève, attaque les autorités de Villefranche pour les poursuites engagées contre les grévistes : "Il faut opposer la force à la force, utiliser le fusil quand la gendarmerie interviendra". Susini de Marseille, Paule Minck soutient les grévistes, 3 frères Trenta.

04.12.1881 : réunion publique du Parti Révolutionnaire chez Bordat. 30 membres : Trenta, Dard, Teste, Damiron, Busy, Feuillade, Lorian, Pautet, Faure, Renaud, Boriasse, Bony, Crestin, Dupoizat, Dupuis. Le Parti Révolutionnaire a l’intention d’entraver les élections par tous les moyens possibles.

09.12.1881 : réunion publique de 3 sections de la Fédération Socialiste Révolutionnaire. Boréasse, Déamécis, Dupui, Aubermet, Péjot, Brunel, les 3 frères Trenta.

10.12.1881 : réunion publique électorale salle de l’Elysée organisée par le Parti Socialiste Révolutionnaire : 800 personnes, de la souveraineté du peuple. Peillon fait l’apologie de la révolution, Déjoux : "Le suffrage universel ne peut résoudre la question sociale, j’appelle à l’abstention". Humbert électoraliste, Deloche : "Les révolutionnaires vaincront". Dard : "La nouvelle constitution est dans le ventre de Gambetta, il nous la donnera quand il pétera".

10.12.1881 : réunion publique, Bernard intervient pour défendre l’abstention, l’usage de la force, le désordre. Bordat : "tous les candidats en arrivant au pouvoir deviennent des gouvernants".

11.12.1881 : réunion publique de la Fédération Socialiste Révolutionnaire chez Bordat (cafetier) : 50 adhérents : Crestin, Boréasse, Dard, Déjoux, Rocard, Pautet, Fontana, Thomas, 3 Trenta, Gaudet, Déamécis

17.12.1881 : réunion publique : Bordat combat le budget des cultes, l’instruction : "Supprimons Dieu et l’Eglise ! Jusqu’à présent les gens se sont fait tuer pour changer les hommes mais ont conservé les principes. Dans l’Etat il faut que le peuple soit le maître. Les mensonges existent sur les monuments publics". Martin Pierre : "l’anarchie est un chaos perpétuel". Bernard : "Quelque soient nos maîtres, vous aurez toujours un Etat. Il n’y aura jamais entente entre ouvriers et capitalistes car les intérêts sont opposés. Je cite Proudhon ’la propriété individuelle c’est le vol’. L’abstention est un moyen pour faire de l’agitation".

17.12.1881 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par la Fédération Socialiste Révolutionnaire lyonnaise : devant 500 personnes du communisme anarchiste : Déjoux, Dupoizat, David, Pautet, Dard (contre le suffrage universel), Bordat, Crestin .

26.12.1881 : réunion publique du Parti Ouvrier salle Molière : organisation du Parti, mission historique des classes. Grève de la Grand’Combe : plusieurs milliers de mineurs grévistes.

27.12.1881 : réunion publique du Parti Ouvrier salle de la Perle : la lutte des classes, radicalisme et socialisme. 100 personnes : Valette, Bessu, Julien, Ribert, Fourniére, Paule Minck.

1882

05.01.1882 : réunion publique du Parti Socialiste Révolutionnaire chez Bordat : 2 Trenta, Boréasse, Dupuis, Déamécis, Ribeyre, Martin (de la Croix-Rousse), Bordat.

07.01.1882 : réunion plénière de la Fédération Socialiste Révolutionnaire lyonnaise en vue de sa réorganisation : 120 adhérents dont Peillon, Hugonnard, Crestin, Trenta cadet, Rocard, Déjoux.

03.02.1882 : réunion publique Trenta, Déjoux : "Nous sommes anarchistes-communistes, il faut faire la révolution à main armée". Dard, Bonnet, Louis (délégué du Droit Social), Bernard : "Faire la révolution économique. Etudier pour savoir ce que l’on devra faire le jour de cette révolution. Préparer un programme prêt à être mis à exécution lorsque le jour de la délivrance sonnera pour la classe des travailleurs. Annoncer la publication du Droit Social qui sera l’expression sincère du socialisme révolutionnaire seulement (alors que nous sommes , nous, anarchistes-communistes)".

04.02.1882 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par le Parti Anarchiste révolutionnaire : Rapport de la fédération. De la situation actuelle. De la révolution et de ses conséquences. 200 personnes dont Peillon, Crestin, Landau, Fontana, le groupe Louise Michel ; Crestin : "La révolution s’impose comme une mesure de salubrité publique". Déjoux : "2 classes antagoniques, j’appelle les ouvriers à se joindre à la fédération pour faire la révolution". Coindy dit de même, Dard "Il faut former une ligue révolutionnaire, instruire les ignorants", Louis appelle à refonder le journal Le Droit Social. Bonnet (nouveau converti aux idées abstentionnistes).

04.03.1882 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par le Parti Ouvrier au profit des grévistes de Roanne. 200 personnes : Du droit à l’homicide par Jules Guesde. De l’union ouvrière par Brugnot. Abstention, agitation par la grève, destruction des patrons. par Bernard.

15.03.1882 : réunion publique à Villefranche animée par Emile Gauthier devant 300 personnes. Les drapeaux rouges sont interdits dans la salle.

22.03.1882 : Bernard, rédacteur en chef du Droit Social, Déjoux en est le gérant. Coque prit part à l’insurrection du 15.06.1849 à Lyon.

25.03.1882 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par le Parti Ouvrier Français devant 230 personnes, Brugnot : le suffrage universel, son utilité actuelle, sa nécessité future. Tricot : "les anarchistes sont de mauvais révolutionnaires. Le suffrage universel : cette arme que nos pères ont conquises au prix de leur sang". Chazey : "Pour la révolution, le suffrage universel ne sert à rien". Bordat : "abstentionniste et adversaire de tous les gouvernements". Bernard "fait l’apologie de Fournier de Roanne qui a tenté de suriner son patron, Bréchard".

19.04.1882 : réunion publique salle de la Perle : du Droit Social et de son but. De la propagande par le fait. 500 personnes. Bonnet, Bernard, Blonde, Déjoux, Dard (fondateur du Droit social en 1867). Bernard, Chef du parti anarchiste lyonnais.

20.04.1882 : réunion publique : Le Droit Social, de la propagande par le fait. Bonnet président, Cottaz secrétaire, Bernard : "Il ne faut pas que ce soient toujours les mêmes qui parlent. Les ouvriers devraient discuter aujourd’hui non pas la nomination des maîtres, mais leur suppression. Nous avons voté un revolver d’honneur pour le citoyen Fournier, gréviste de Roanne. Quand on tue des hommes inutiles, ineptes, on n’est pas plus assassin que lorsque l’on tue des grévistes ! Nous n’avons pas plus fait que ceux qui vont en Tunisie. Un citoyen a fait son devoir. Il faut votre concours. Il faut organiser la révolution pour savoir, le jour arrivé, ce qu’il faudra faire. Les ouvriers iront à l’usine prendre les outils ; les ouvriers ont le droit de prendre l’argent que les capitalistes possèdent. Il faut combattre le cléricalisme ; en brûlant les édifices religieux ce sera une bonne séparation de l’Eglise et de l’Etat ! Il faut comprendre qu’un capitaliste est un être inutile ! Il y a autant d’honneur à tuer un capitaliste qu’à un chasseur à tuer un loup ! Le jour où vous croirez que tuer un bourgeois est un crime, rappelez vous Satory, rappelez vous les journées de 48 ! Souvenez-vous que vous n’êtes que de la chair à canon, et vous comprendrez que vous ne ferez que ce qu’on a fait de vous ! Il faut préconiser la révolution violente. Que serait la loi si derrière il n’y avait pas de gendarme, pas de magistrature ? Il faut pouvoir dire aux bourgeois : nous avons voté cela , allez vous en ! Préconisons donc la nécessité de la force ! Le jour arrivé, il faut que le peuple ouvre les magasins pour qu’il n’ait ni faim ni froid ! Qu’il n’ait pas de préjugés ! Il ne faut pas faire le coup de feu derrière les barricades mais s’emparer de tout !". Dard : "en 1867 j’ai été un des fondateurs du Droit Social".

20.04.1882 : Bernard : "nationalisation de la propriété au profit de tous, nous faisons l’apologie de ces citoyens (Fournier), soldats de l’avant garde de la révolution !".

27.04.1882 : Bordat envisage de quitter "Le Droit Social". Déjoux a été cité à comparaître devant le juge d’instruction par suite d’articles délictueux récemment publiés par cette feuille, et cette poursuite parait jeter la désorganisation dans le parti (commissaire spécial).

03.05.1882 : réunion publique salle de la Perle organisée par le Parti Ouvrier devant 800 personnes. Allemane : de l’influence des réformes politiques sur la situation économique des ouvriers. Labusquère : du progrès du machinisme et de ses conséquences. Brugnot, Boréasse, Crestin, Badelon, Bordat "faisons table rase".

06.05.1882 : réunion publique de la fédération des quartiers de la Guillotière : 120 personnes. Peilllon, Protet : grève et Révolution. Bordat sur le droit de propriété. Déjoux sur l’organisation des forces révolutionnaires. Broyas : "Opposons la force à la force". Dard attaque la franc-maçonnerie. Lecture du rapport de la Fédération. Bordat : "La propriété à son origine, ayant été constituée par le droit de la force, il faut la reprendre de la même façon. Si le sang doit couler, que cela soit seulement pour le droit social et non pour des guerres qui ne servent qu’à enrichir les gouvernements qui les font ! Je préconise la révolution de 89 et demande que celle du socialisme fasse de même et j’ajoute que le 4 septembre n’a fait qu’ouvrir les portes à la République qui n’aurait pas été faite sans la Commune !". Collecte en faveur des grévistes corroyeurs de Villeurbanne.

06.05.1882 : réunion publique à Villeurbanne devant 120 personnes, organisée par le Parti Révolutionnaire Anarchiste : du droit de propriété, grève et révolution, organisation des forces révolutionnaires. Pautet ne considère pas les grèves comme un moyen efficace pour améliorer la situation des travailleurs mais uniquement un moyen d’organisation et de groupement des forces révolutionnaires sur les différents points du territoire : "Que chacun produise selon ses forces et consomme selon ses besoins". Boréasse engage les citoyens de Villeurbanne à former une section révolutionnaire. Déjoux, gérant du Droit Social : "Les grèves sont l’apprentissage de la révolution. Il faut détruire de fond en comble la société actuelle. Le lendemain de la révolution ne vous précipitez pas aux urnes" est allé à Villefranche pour chauffer à blanc la grève des teinturiers. Dard tisseur à la Croix Rousse. Boréasse propose une collecte pour les ouvriers corroyeurs en grève à Villeurbanne dont fait partie Jacquet. Blonde appelle à faire de la propagande pour le journal. Bordat : violente diatribe contre l’ordre de choses actuel, attaque le suffrage universel : "au lieu d’exprimer la souveraineté du peuple, ce dernier en s’en servant abdique sa souveraineté au profit de maîtres qui font fusiller leurs électeurs s’ils demandent avec trop d’insistance du pain pour eux et leur famille. Il faut discuter au grand jour afin d’apprendre aux ignorants. Nous voulons faire table rase de la société actuelle. Nous voulons la société égalitaire. Nous détruirons tous les obstacles qui se dresseront devant nous pour nous empêcher d’atteindre notre but : que ce jour là les flics restent au lit et il ne leur sera fait aucun mal !".

27.05.1882 : réunion publique des tisseurs à l’Alcazar (discours délictueux). Déjoux, Pautet, Dumoncet, Palais. Deloche : "Propose le refus des impôts et des loyers vu que les patrons n’augmentent pas les salaires". Claix, Bordat, Badelon, Dard : "Puisque tout est vol, il ne faut plus rien demander, il faut prendre".

27.05.1882 : réunion publique des tisseurs salle de l’Alcazar devant 1 300 personnes dont 500 tisseurs : les anarchistes s’emparent du bureau : Bordat, Trenta, Boréasse, Bonthoux, Pautet, Déjoux, Blonde, Crestin, Dard, Deloche de la ligue des intérêts populaires. Bordat blâme la municipalité.

28.05.1882 : réunion publique salle de l’Elysée devant 300 personnes : du Droit Social et de sa condamnation, les mesures à prendre pour la résistance. Boréasse, Dumoncet, Ribert, Bernard, Tricot, Déjoux fait part de sa défense devant les juges, Bordat jeune, Badinier et Palais du groupe Marie Ferré, Pautet : "Pistolet poignard et dynamite !". Thivollier : "Autant mourir assassin que de faim !". Deloche : "Grève des loyers et des impôts, Ligue des intérêts populaires". Trenta jeune, demande que l’on ne désigne pas son nom en public, Bonthoux, nouveau gérant du Droit social, auteur de la brochure Menace à la bourgeoisie.

28.05.1882 : réunion publique des tisseurs : le parti anarchiste adhère à la ligue des intérêts populaires ouverte à tous sans distinction de parti. Son moyen de résistance est le refus de payer les impôts et les loyers. Bordat fait prononcer un vote de blâme contre les élus lyonnais, Déjoux, Dard, Badelon.

03.06.1882 : réunion publique rue Sainte Elisabeth organisée par le Parti Ouvrier : du suffrage universel devant 125 personnes. Brugnot, Bordat : "Destruction de l’Etat, des privilèges, de la propriété privée. Abstention. Ceux qui prétendent faire la révolution avec le suffrage universel sont des idiots. Nous avons une république impériale, ce n’est qu’avec le fusil que l’on détruira le gouvernement". Renaud : "Si le Parti Ouvrier arrivait au gouvernement, il nous mettrait en prison. Les anarchistes feront leur possible pour empêcher le Parti Ouvrier de gagner les élections". Crestin quête pour Déjoux, le plus grand désordre règne dans la salle. Deloche déplore ces désunions et appelle à se joindre à la ligue des intérêts populaires, pour ne pas payer les impôts et les loyers.

06.06.1882 : réunion publique organisée par la ligue populaire : 120 personnes dont 20 anarchistes. Boriasse, Taix : "Refus du paiement des loyers et des impôts". Chanet : "Cette ligue n’est pas nécessaire". Brunet : "Faisons table rase de tous les gouvernements".

10.06.1882 : conférence à Villefranche devant 400 personnes. Bordat : "la révolution de 1793 a été faite pour les bourgeois et les patron, il faut en faire une nouvelle qui profiterait à la classe ouvrière. Je dénonce la loi de la république qui poursuit les auteurs d’insultes contre Grévy. Les patrons possèdent usines et fortunes au détriment des travailleurs, j’affirme que ces biens appartiennent à tous, que le droit de succession doit être supprimé" (il a surtout été applaudi par les femmes !).

19.06.1882 : arrestation de Bordat. Allemane arrêté le 17.03.1883. Martin, condamné à 4 ans de prison, est transféré de la prison Saint Paul à la prison de Clairvaux avec 16 (!) autres dont Kropotkine, Bernard. Bordat s’étant pourvu en cassation, reste à l’état de prévenu.

17.06.1882 : réunion publique organisée par la libre pensée, la pensée sociale de Lyon, 400 personnes, perturbée par les anarchistes : Blonde, Bonthoux, Martin.

26.06.1882 : réunion publique de la ligue populaire, 22 personnes dont 12 anarchistes qui perturbent la réunion : Bonthoux, Crestin, Pautet sont les plus actifs et les plus violents.

01.07.1882 : réunion publique à l’Alcazar organisée par le groupe Marie Ferré : 1 500 personnes dont L.Michel, Digeon, Rouanet.

03.07.1882 : réunion publique salle de la perle devant 800 personnes : Labouret, Crestin, Julien, Bordat, Louise Michel, Rouanet : "deux classes antagonistes ; jouissance pour tous ; révolution sociale ; la presse ; défendre la liberté par le vote, le fusil, les ongles, les dents !" Digeon : "C’est par la révolution sociale que nous arriverons à toutes les réformes". Procès-verbal contre Rouanet et Louise Michel.

08.07.1882 : salle de l’Elysée, réunion publique, 500 personnes, Farjat traitera de l’anarchie, Brugnot traitera de la science dans la révolution et de l’action du prolétariat”. Teste : "Je suis contre le suffrage universel et contre les positions de Brugnot et Farjat ; il faut abolir la propriété individuelle", Crestin, Bonthoux.

30.07.1882 : dissolution de la société du Droit Social. Bordat, Trenta, sont élus à la commission exécutive de la Fédération et du journal L’Etendard Révolutionnaire ; à la commission financière sont élus : Bonthoux, Bordat, Martin, Valadier (actionnaire du Droit Social, soupçonné d’être de la police)

01.08.1882 : rapport du commissaire spécial sur Danési et l’association démocratique franco-italienne.

07.08.1882 : réunion publique de la Fédération Révolutionnaire lyonnaise. 50 membres dont Cyvoct, Gleizal, Bordat, Péjot, Crestin dont la démission est refusée ; Péjot invite Valadier à démissionner.

13 et 14.08.1882 : Congrès de l’AIT à Genève : nomme une commission d’action pour s’occuper de la question de la séparation complète du parti anarchiste de toutes les autres écoles révolutionnaires.

14.08.1882 : réunion publique, Bonthoux, Crestin, Bayet, Bordat, Farinetti, (Cipriani condamné à 25 ans de travaux forcés).

16.08.1882 : réunion publique salle de la Perle. 300 personnes : de la révolution chez tous les peuples par Bordat. De la misère des peuples par Michel de Sète. Questions diverses par Vaillat de Paris. Arrêt de mort voté sur proposition de Cyvoct contre les juges et les jurés qui ont condamné Bonthoux et Crestin. Pautet, Cottaz, Renaud, Trenta Claude, Bordat, Bonthoux, Dauvergne, Vinoy, Bayet, Blonde, Landeau, 2 Hugonnard, Trenta aîné, Gleizal, Bardoux, Bormet, Morel, Champal, Rybert, Chazy, Dard, Mouline, Pallait, Vaillat (20 ans) : "Propagande par le fait puisque la propagande par l’écrit conduit en prison. Il n’est pas nécessaire d’avoir les mains calleuses pour adhérer ni de procéder théoriquement. Pas besoin de chefs car la masse est toujours à la hauteur des circonstances. La liberté de citoyen à citoyen, de nation à nation. Plus d’armée, plus de force, plus de discipline, plus de frontières. L’anéantissement de la pourriture bourgeoise". Cyvoct (21 ans) : "Les voleurs et les bandits sont les politiciens, les capitalistes, les généraux, ces ministres, ce président de la république et non pas les anarchistes. Le poignard et la dynamite, nos luttes serviront à l’affranchissement du monde entier. J’engage les jeunes gens à refuser le service militaire". Bonthoux propose comme arme l’aiguille empoisonnée. Renaud proteste que l’on dévoile en public devant les flics les moyens illégaux que l’on préconise. Réunions hebdomadaires du groupe (il abrite un mouchard) : L’Etendard Révolutionnaire convoque toutes les écoles socialistes révolutionnaires à une réunion privée pour lutter contre la loi sur les récidivistes [1].

18.08.1882 : manifestation à la Ricamarie sur la tombe des fusillés de 1867.

05.09.1882 : réunion publique de la Commission exécutive de la Fédération Révolutionnaire lyonnaise.

09.09.1882 : réunion publique à Lyon. Trenta, Cottaz, Bordat : "Les anarchistes n’ont pas l’intention de gouverner ne reconnaissant ni pouvoir ni autorité pas même un gouvernement révolutionnaire. J’ai été détenu un mois à la prison de Saint Etienne suite à la manifestation à la Ricamarie. Je soutiens les révoltés de Montceau-les-Mines. Je combattrai tous ceux qui dans le parti aussi bien que dans les autres n’auront pas le courage de leurs opinions et ne montreront pas de dévouement ni d’abnégation". Cyvoct, ancien gérant de L’Etendard, récite un discours préparé à l’avance sur la grève des conscrits : "J’appelle les jeunes gens à refuser le service militaire. Dans le monde il n’y a que dompteurs et domptés. On se sert des enfants pour massacrer leurs pères. Il faut que la mère retienne son enfant et que celui-ci meure sous l’étendard rouge de l’humanité et non pas sous celui tricolore de la bourgeoisie. Les exploiteurs doivent rendre tout ce qu’ils ont volé à l’humanité. La jeunesse anarchiste, au lieu d’user son plomb sur les champs de bataille des prolétaires, le réservera pour la bourgeoisie. Plus d’Etat, plus d’églises, plus de gouvernement, plus d’armée. Les prolétaires étrangers ne sont pas les ennemis du peuple français. Le peuple peut cracher au visage des journalistes (en 1877, 5 000 conscrits sont morts au régiment pendant la première année de service parmi lesquels il y a eu 150 suicides)". Bordat "défend les journalistes de la presse réactionnaire, la seule honnête et de bonne foi(!)", il salit les journalistes républicains et propose une résolution de soutien aux révolutionnaires de Montceau.

09.09.1882 : réunion publique après l’apologie des désordres de Montceau auxquels Bordat se glorifie d’avoir pris part, il arrive à demander le renversement de l’Etat par le poignard, le revolver et la dynamite. Cyvoct invite les conscrits à ne pas se soumettre à la loi militaire, profère les mêmes menaces de mort contre les bourgeois, demande le renversement de l’Etat, l’abolition de l’armée. Bordat invite les journalistes à venir à la tribune répéter les mensonges qu’ils ont écrits sur Montceau. Devant leur mutisme et leur immobilité, il n’hésite pas à les traiter de lâches et de souteneurs des vices de la bourgeoisie, montrant les journaux Le Lyon républicain et Le Petit Lyonnais, il dit : "Voici le lion qui a prétendu que les événements de Montceau étaient dus à des étrangers à la localité, voici le petit lyonnais qui en attribue la cause à des agents cléricaux : ils ont menti tous les deux". Après ces paroles, Bordat froisse les dits journaux et les jette par terre avec dédain. Les journalistes ne répondant pas, il les a à nouveau traités de lâches (à ce moment là, le rédacteur du Progrès s’en est allé). Délaissant un moment les journalistes, Bordat recommence une de ses virulentes sorties contre la bourgeoisie qui, dit-il, a pendu la noblesse en 1789 pour s’emparer de ses biens. "N’avons-nous pas le droit de l’imiter ? Les bourgeois nous ont montré le chemin, suivons les ! Vous avez volé, pillé, incendié les châteaux de la noblesse, vous avez violé nos filles. Nous ne voulons plus être vos pourvoyeurs de chair à plaisir et de chair à mitraille, encore moins vos pourvoyeurs d’argent. Vous avez pendu, le peuple vous pendra et ce ne sera que justice ! (vifs applaudissements ). La bourgeoisie est une race infâme , corrompue, pourrie, il faut s’en défaire le plus tôt possible et par toutes sortes de moyens !". Bordat revendique pour son parti l’honneur des événements de Montceau, "car ce ne sont pas les jésuites, ainsi que l’a dit la presse jésuitique que l’on se complaît à appeler républicaine, qui à la suite du congrès catholique d’Autun, ont fait sauter les croix et les églises. Car ce ne sont pas les bonapartistes, toujours d’après les dires de la même presse, mais bien les anarchistes qui ont voulu donner un avertissement à cette crapule bourgeoise pour la punir d’obliger le peuple à aller à la messe et des réductions qu’elle n’aura de cesse d’opérer sur les salaires. Les bourgeois nous pillent, ils nous volent et quand il y a un coupable à chercher, c’est toujours parmi nous qu’on sait le trouver ! Oh ! messieurs les bourgeois, effrontés, menteurs, voleurs, assassins du peuple que vous êtes, le moment approche où ce même peuple se lèvera, tandis que vous, vous vous coucherez dans le sang ! Alors la haine du peuple vous servira de linceul et cette fois vous n’aurez certainement pas volé......ce qui vous arrivera ! (hilarité ). Nous ne voulons plus de gouvernement parce qu’il se compose de trois éléments que nous abhorrons : la justice, le clergé, l’Etat ! Nous ne voulons pas de justice parce que nous nions le droit à la pourriture bourgeoise de juger et de condamner ceux qui courbent leur échine sous le joug du travail pour son propre plaisir. Non contents de nous faire prier dieu parce qu’ils nous volent, nous pillent, violent nos femmes, ces vermines de bourgeois ont encore le courage de s’arroger le droit de nous faire condamner ! Vous voyez le tableau ! Ils ne craignent pas de se servir de notre sueur pour engraisser les prêtres menteurs en augmentant de plus en plus le budget des cultes ! Soyez tranquilles, l’étincelle qui est partie de Montceau est un commencement qui aura sa suite, et, soit par la poudre, soit par la dynamite, soit par le poignard soit enfin par le revolver, il faudra que nous arrivions au but ! Nous ne voulons pas de l’Etat parce que c’est le vautour qui dévore tout". Bordat menace la presse de s’emparer de son matériel pour imprimer les proclamations révolutionnaires. Cyvoct se répand en invectives et en injures contre la bourgeoisie ; il préconise la grève des conscrits et les pousse à refuser tout service parce que "Le fils ne doit pas assassiner son père. Le père en payant ses contributions paie pour se faire assassiner. J’engage tous les conscrits à aller se faire inscrire au bureau de L’Etendard où ils seront classés par quartier afin qu’on puisse pourvoir à leurs besoins. Je vous promets que vos noms ne seront pas livrés. Lorsque la bourgeoisie voudra se servir de la troupe contre le peuple, les soldats, à quelle qu’arme qu’ils appartiennent, se rangeront du côté de ce peuple pour l’aider à démolir les bastilles bourgeoises et financières". Cru, Cheval, Dauvergne, Vinoy jette un verre d’eau à la figure des journalistes, Bordat désavoue cet acte "les journalistes que vous avez devant vous sont réactionnaires, cléricaux, mais ils sont courageux et n’ont pas insulté les anarchistes !" Résolution votée par l’assemblée sur proposition de Bordat : "Les travailleurs lyonnais, réunis en assemblée publique, considérant que tout opprimé a le droit de se révolter, approuvent hautement leurs frères de Montceau dans leur tentative ; ils se déclarent solidaires de leurs actes et proclament qu’ils ont bien mérité de la révolution". Cyvoct dit quelques mots en faveur des journaux L’Etendard et La Bataille, enfin on propose une collecte en faveur de Bordat qui a à payer des frais de jugement pour éviter la contrainte de corps.

09.09.1882 : réunion publique. Bordat : "Le mouvement était complètement anarchique à Montceau, et ce qui le prouve, c’est que 5 brigades de gendarmerie ont mis 5 jours avant de pouvoir faire une arrestation".

10.09.1882 : commissaire spécial : "actuellement la Fédération ferait de la propagande dans l’armée, surtout par l’intermédiaire de Bordat, notamment parmi les commis de l’intendance et les ouvriers de l’arsenal militaire".

12.09.1882 : réunion publique de la Fédération Révolutionnaire lyonnaise.

16.09.1882 : réunion publique du Parti Ouvrier, salle de l’Alcazar devant 1 800 personnes La question des loyers, Montceau les Mines, Egypte. Blonde, Pautet, Renaud préside, Paul Lafargue "Ouvriers vous avez tout produit, il vous faut tout prendre !". Taix, Bondy, Cyvoct : "Avec le bulletin de vote vous ne ferez jamais la révolution. Les têtes du parti collectiviste vous exploitent comme vos députés actuels". Guesde ne sait quoi répliquer, Martin de Vaise préconise la révolution avec le bulletin de vote.

16.09.1882 : réunion publique salle de l’Alcazar devant 2 000 personnes : troubles de Montceau, question des loyers, événements d’Egypte par Lafargue et Guesde, Farjat, Taix : "La pire des maladies c’est la peur. N’étant encore tous prêts ni suffisamment organisés pour tout prendre, il faut commencer par ne plus rien donner, plus rien payer !", Cyvoct : "Guesde et Lafargue briguent la députation, ils sont venus à Lyon faire leurs propres affaires, mort aux dirigeants !", brouhaha, Guesde se retire.

17.09.1882 : dans L’Etendard Révolutionnaire publication d’un manifeste Les ouvriers de la septième compagnie d’artillerie de Lyon à leurs frères de l’armée : 50 000 exemplaires de ce manifeste ont été imprimés à Genève.

21.09.1882 : incorporation de Pautet et Dumoncet (réservistes) membres du parti anarchiste lyonnais.

29.09.1882 : L’Etendard Révolutionnaire est poursuivi pour avoir publié ce manifeste (rédigé par Cubias ?) : le gérant Bourdon est appelé à comparaître, Cyvoct s’apprête à partir pour la Belgique, les frères Trenta ont donné leur démission de membres de la commission exécutive de la Fédération Révolutionnaire Lyonnaise et du journal : "Il ne reste plus de personnalité sérieuse en dehors de Bordat".

30.09.1882 : réunion publique à Villefranche : Cyvoct engage l’ouvrier à marcher la dynamite à la main pour écraser la bourgeoisie ; il appelle les conscrits à marcher avec leurs fusils contre la bourgeoisie, "La patrie française n’existe pas, on ne doit reconnaître que la patrie universelle". Bordat a fait se vider la salle en disant que l’ouvrier qui économisait privait d’autant ses compagnons des autres corps de métier et était cause du chômage.

02.10.1882 : réunion publique. Bordat : "Il faut profiter de la liberté de parler en public que l’on a maintenant car le moment approche où l’on nous empêchera même de pénétrer dans une réunion pour développer les idées anarchistes : c’est alors qu’il faudra employer toutes nos forces pour revendiquer nos droits, et mort à ceux qui nous barrerons le chemin !". Bordat repousse la projet Déjoux de créer une commission de 21 membres "car on ne sait pas garder un secret et la préfecture serait immédiatement informée comme quand Blanqui était venu à Lyon car il y a des espions au sein de la fédération. L’Etendard a commencé à paraître à 4 000 exemplaires, il en est aujourd’hui à 5 500, mais si toutes les autres villes avaient fait comme Lyon, le journal serait tombé il y a longtemps !".

02.10.1882 : réunion publique organisée par la Fédération Révolutionnaire lyonnaise devant 110 personnes au cours de laquelle est nommée une commission exécutive avec Déjoux, Boréasse, Cotaz, Bonet. Bordat rend compte du congrès ouvrier de Saint Etienne, dont un compte rendu est donné dans l’Etendard Révolutionnaire du 01.10.1882. Déjoux aîné, frère de l’ancien gérant du Droit Social réfugié en Suisse, lit un projet de comité secret de 21 membres, Bordat trouve ce projet prématuré à cause des espions (l’Etendard Révolutionnaire est imprimé à 5 500 exemplaires). Rouher ouvrier typographe se propose d’imprimer le journal, Arthaud est nommé à la sous-commission propagande et correspondance, Boréasse est nommé à la sous commission du journal, Déjoux à la sous-commission comptabilité, trésorier en remplacement de Trenta aîné. Commissaire spécial : "Les anarchistes lyonnais combattent le parti ouvrier comme les autres, ne voulant en reconnaître aucun".

03.10.1882 : réunion publique à Vienne organisée par le Parti Ouvrier. Martin le bossu (Pierre) du parti anarchiste de Vienne est assis à la tribune. Joannet de Paris, Rouannet de Narbonne sont du Parti Ouvrier. Bordat : "supprimons l’Etat et ne mettons rien à la place". Joffrin lui oppose l’argument des chemins de fer comme exemple de la nécessité de la centralisation, organisation, discipline, autorité. Bordat reproche au Parti Ouvrier d’avoir blâmé les actes de Montceau, de les avoir traités d’actes de vandalisme : "les patrons de Montceau voulaient contraindre les parents à envoyer leurs enfants dans les écoles congréganistes sous peine d’être renvoyés de la mine" (groupe anarchiste de Vienne = les indignés = Pierre Martin).

04.10.1882 : réunion publique salle de la Perle organisée par la fédération de l’Est du Parti Ouvrier devant 900 personnes, Travaux du congrès de Roanne, le Pari Ouvrier devant la Révolution. Cyvoct refuse d’être secrétaire de cette réunion, les anarchistes sont en majorité dans la salle, Boréasse, Bardoux, Farjat, Lafargue, Deloche, Paule Minck, Dauvergne "Il n’y a rien à attendre du suffrage universel, la révolution par l’anarchie pouvant seule émanciper le prolétariat". Cyvoct de la Fédération Révolutionnaire Lyonnaise : "Les collectivistes sont des charlatans aussi bien les possibilistes que les impossibilistes. La révolution sans suffrage universel, sans chefs, avec la dynamite !". A Montceau les grévistes ont fait prisonnier le maire et le curé ; Bordat "En 1871 les gardes nationaux ont protégé la Banque de France , ce fut une erreur. Les députés fussent ils ouvriers, se corrompraient à la Chambre". Rouanet veut la conciliation des tendances au sein du Parti Ouvrier Suite à leurs discours tenus dans cette réunion, Cyvoct et Bordat sont prévenus de provocation aux crimes de meurtre , pillage, incendie. Dans l’Etendard numéro 12 du 15.10.1882, les articles "feuilles malpropres" , "circulaire" sont de Bordat, l’article "amende honorable" est de Martin.

05.10.1882 : Commissaire spécial : "Cyvoct, un des membres les plus violents de la Fédération Révolutionnaire lyonnaise".

07.10.1882 : Explosion au rez-de-chaussée de la mairie de la Croix Rousse.

07.10.1882 : Cyvoct et Pinoy sont appelés à comparaître pour incitation au meurtre des juges qui ont condamné Crestin et Bonthoux pour leurs propos tenus lors de la réunion publique du 16.08.1882.

18.10.1882 : réunion publique pour l’organisation d’un nouveau groupe :la Jeunesse Révolutionnaire, 10 membres dont Renaud, Pinoy.

21.10.1882 : à Villefranche, devant 1 000 personnes, Sanlaville annonce l’arrestation de Bordat, gérant de L‘Etendard Révolutionnaire, d’Emile Gauthier de Paris en gare de Vaise. Desgranges : "le mouvement de Montceau est légal et pourtant des ouvriers sont arrêtés". A cette réunion publique Bordat devait traiter des grèves, Gauthier des paysans et de la révolution, Bayet, Hugonnard : "Assez de paroles, il faut des faits !".

22.10.1882 : réunion publique salle de l’Alcazar, organisée par les anarchistes : 800 personnes. Renaud, anarchiste très violent parle des arrestations, Boréasse, Sourisseau, Déjoux, Gleizal, Hugonnnard, Péjot revendique les actes de Montceau, Pautet, Dard : "le suffrage universel a ramassé les élus du peuple pour en faire une oligarchie bourgeoise. J’appuie les actes de Montceau". Tricot n’est pas anarchiste mais les soutient face à la répression. Dauvergne veut émanciper l’ouvrier et en faire l’égal du bourgeois, combat le suffrage universel. Morel "Le suffrage universel n’a servi qu’à se faire arrêter par la police". Lemoine : "je suis anarchiste et du parti de la violence". Pautet : "le parti anarchiste n’est ni vaincu ni abattu". Renaud : "nous serons les vainqueurs car nous représentons le monde". Joly menace le commissaire de police qui est à la tribune, Boréasse, Pinoy (19 ans) et Gleyzal jettent un tabouret sur le commissaire.

23.10.1882 : réunion publique salle de l’Alcazar : 800 personnes dont Renaud, Bruyère, Joly, Dauvergne.

23.10.1882 : explosion au restaurant du théâtre Bellecour l’Assommoir, 10 blessés, 1 mort : Miodre , serveur, âgé de 21 ans. Destruction d’un bureau de recrutement place Bellecour.

23.10.1882 : saisie de L’Etendard Révolutionnaire . La république du braconnier jurassien (Grévy). Dans chaque réunion publique il y a un commissaire de police assis derrière la tribune ; Cyvoct désigné gérant de L’Etendard Révolutionnaire le 08.08.1882 à la place de Bordat parti à Genève.

24.10.1882 : commissaire spécial : "Péjot et Renaud sont, depuis l’arrestation de Bordat les plus actifs et les plus violents des anarchistes".

24 et 26.10.1882 : réunion publique du comité central du quatrième arrondissement : 60 membres.

25.10.1882 : réunion publique : 20 membres.

26.10.1882 : réunion publique chez Bordat, 7 personnes : Pautet, Bruyère, 2 Hugonard, Gleizal, Girodon.

28.10.1882 : arrestation de Hugonnard, Gleizal, Pinoy et Giraudon, membres actifs de la Fédération Révolutionnaire Lyonnaise.

29.10.1882 : réunion publique en soutien aux familles des détenus politiques : 2 Trenta, Boriasse père et fils, Pautet, Hugonard jeune, Bardoux, Blonde.

30.10.1882 : souscription pour L’Etendard et pour les anarchistes emprisonnés. Madame Madinier membre influente du groupe anarchiste révolutionnaire de femmes. Marie Ferré suite à sa comparution devant le juge prend le chemin de Genève. Blonde posséderait de la dynamite ? Existe-t-il des projets d’attentats contre Fourvière, la place des Terreaux, le théâtre de Bellecour ? Gleizal dit Garnier, Renaud, Pinoy, disparition de Péjot correspondant du Révolté, arrestation d’Emile Gautier.

03.11.1882 : commissaire spécial : "Boréasse pour le moment semble le principal meneur du parti". Bordat emprisonné à Charolles.

03.11.1882 : réunion publique organisée en soutien aux familles des détenus politiques : Courtois, Boriasse, Bayet.

06.11.1882 : réunion plénière de la Fédération Révolutionnaire lyonnaise, 50 membres. Soutien aux familles des détenus politiques : Arthaud, Boriasse, Bordat femme, Mathon femme, Trenta aîné, Bayet, Sanlaville, Pautet, Ribeyre.

12.11.1882 : réunion publique : 20 personnes, Sanlaville délégué de Villefranche, Genet de Vienne, Ricard de St Etienne, Pautet, Sourisseau, Chatard, Boréasse, Bayet, Courtois, Bruyère, Berlioz, Arthaud.

18.11.1882 : réunion publique salle de l’Elysée devant 500 personnes organisée par la Fédération Révolutionnaire Lyonnaise : réponse aux attaques contre les anarchistes. De la conduite de la presse lyonnaise : Chavrier, Bocheron, Sourisseau, Garillon, Boriasse : "nous ne voulons pas tout brûler, nous voulons que chacun se serve de la propriété pour vivre selon ses besoins". Tricot : "nous sommes la majorité mais nous ne sommes pas la force car la solidarité nous fait défaut : dans une usine lors d’une collecte pour nos amis de Montceau sur 100 ouvriers 5 ont donné. 100 000 bulletins de vote ne valent pas une bonne cartouche de dynamite. Il faut nommer des députés mais non des pantins. Après la révolution les hommes ne seront pas parfaits, il faudra un contrat social, il faudra désigner des délégués au suffrage universel". Blonde : "déplore le manque de solidarité. Contre le suffrage universel après la révolution. Fusion des groupes". Pautet : "la presse et les journalistes. Je suspecte la police dans les attentats de Bellecour. Que les différents groupes marchent ensemble avec autonomie !". Boréasse : "Nous ne sommes pas patriotes, nous sommes cosmopolites, tous les gouvernements sont internationalistes ! L’Assommoir est un bouge que fréquentent les fils de bonne famille".

18.11.1882 : réunion publique salle de l’Elysée : 450 personnes, organisée par le parti anarchiste. Ordre du jour : attaque contre les anarchistes. Agissements de la presse lyonnaise. Boréasse : "S’emparer de la propriété et la diriger dans l’intérêt des travailleurs".

19.11.1882 : arrestation de 27 anarchistes pour affiliation à l’AIT : Hugonnard, Trenta Joseph et Hyacinthe, Morel, Cottaz, Damians, Courtois, Peillon, Viallet, Bayet, Berlioz-Arthaud, Verière, Landou, Blonde, Thomas, Dupoizat, Didelin, Girodon, Ribeyre, Mathon, Bonnet, Genoux, Déjoux, Sourisseau, Pautet, Demoncept, De Gaudenzi, Champalle, Bardoux. Boriasse a échappé à son arrestation et s’est réfugié à Genève (assassinat du préfet de la Loire : De l’espée).

06.12.1882 : Cyvoct, Bonthoux, Joly, Renaud : condamnés chacun à 2 ans de prison et 3 000 francs d’amende, Bourbon à un an et 3 000 francs.

06.12.1882 : réunion publique : 300 personnes. Cottaz secrétaire, Cyvoct (21 ans, tisseur) : "l’heure approche où nous ne serons plus une poignée d’hommes mais tous les peuples ensemble. Le paysan abattra le riche . Les églises, les châteaux s’effaceront devant la dynamite. Pour la dernière fois nous emploierons nos baïonnettes contre ceux qui sont à notre tête. Vous savez que deux de nous ont été condamnés, que l’un est déjà en prison et que l’autre y sera bientôt. Je demande de renverser ce verdict infâme, je demande un vote de blâme. Qu’on prononce l’arrêt de mort des juges de Berthoud et de Crestin, la mort des magistrats (l’assemblée a voté à la majorité)". Bonthoux (32 ans, scieur de long) : "les assises n’ont été qu’une réunion publique entre deux contradicteurs. J’aime la révolte de quelque manière qu’elle se manifeste. Des députés ont demandé, le ministère a ordonné et les valets ont exécuté ! Il faut quelques exemples comme aujourd’hui on a voulu en faire avec nous . Il faut frapper même avec les moyens les plus secrets. Il faut frapper dans l’ombre, il faut le poison. Lorsque vous vous promenez et que vous passez à côté du préfet ou d’un exploiteur quelconque, vous lancez l’aiguille empoisonnée et la personne blessée meurt !". (les mines de Montceau appartiennent aux Jésuites : les révoltés de Montceau ont abattu des chapelles, des statues, des croix).

06.12.1882 : Bourdon, gérant de L’Etendard, condamné à un an d’emprisonnement et 3 000 francs d’amende, Bonthoux et Cyvoct à 2 ans et 3000 francs pour leurs propos tenus le 16.08.82 à la réunion publique salle de la Perle, Joly et Renaud à 2 ans et 3 000 francs pour leurs propos tenus le 22.10.82 à la réunion publique de l’Alcazar.

08.12.1882 : arrestation de Clavel.

23.12.1882 : réunion privée d’anarchistes dans le but d’organiser une commission de secours au profit des familles des détenus politiques : Lemoine, Rougeot, Teysseire, Déamécis de Villefranche.

1883

09.01.1883 : réunion publique salle de l’Elysée, Digeon en remplacement de Lefrançais qui devait traiter de l’Etat et la Révolution traite de L’autoritarisme et de la liberté devant 150 personnes au profit des familles des détenus politiques.

17.01.1883 : réunion publique organisée par le cercle des travailleurs de la Guillotière, salle de l’Elysée devant 800 personnes : Sur la question sociale par M. Laguerre, Emile Gauthier de Paris, anarchiste emprisonné à Lyon est président d’honneur. L’anarchiste Bayet qui se cachait depuis le 19.11.1882 a été arrêté après la sortie de la réunion.

18.01.1883 : réunion publique salle de l’Elysée au profit des détenus politiques, conférence de Louise Michel : République bourgeoise et Révolution, 1 100 personnes dont Tricot, Sauzet, Laurent, Berlioz, Vernier, Bernard (président d’honneur), Thivollier, Richeran de la libre école révolutionnaire de Vaise, Lemoine, Roche, Pocheron, Gaillard, Baudry, Rouher, Bordat, Sophie Kropotkine, Emile Gauthier, Mathon.

19.01.1883 : Berlioz, Arthaud, Cottaz, Damians, Viallet, Didelin, sont condamnés à 6 mois de prison ; [le 19.07.1883 ils sont libérés et accueillis à leur sortie de prison par Chautant, Bordat jeune, Lemoine, Ribeyre, Grillot].

19.01.1883 : réunion publique salle de la Perle en soutien aux familles des détenus politiques. Le socialisme, par Louise Michel devant 1 500 personnes dont Tricot, Bordat Claude, Ribeyre (acquitté ce jour). Thivollier (commissaire spécial) : "les anarchistes et autres révolutionnaires ont perdu toute leur assurance par suite de l’arrestation et de la condamnation des principaux membres de la fédération de la région de l’Est ; Louise Michel elle même a été relativement très (?) modérée et n’a cessé de prêcher le calme. Ils conservent leur haine pour des jours meilleurs".

19.01.1883 : Cottaz condamné à 6 mois de prison.

20.01.1883 : réunion privée de la commission de soutien aux familles des détenus politiques, ainsi que les 07.01.1883 et 02.01.1883.

29.01.1883 : réunion publique salle de la Perle devant 800 personnes : Fondation d’un journal. Cournet, Ribeyre, Bertrand, Chauvin, Vauzelle, Thivollier "Contre les pseudo-républicains qui gouvernent depuis 12 ans". Lemoine "Contre le suffrage universel".

06.02.1883 : réunion publique salle de l’Elysée au profit des familles des détenus politiques. Par Lefrançais, l’Etat et la Révolution devant 200 personnes dont Sauzet, Pocheron, Duvernay, Bordat Claude (frère du condamné) : "Cette réunion n’a donné aucun bénéfice financier".

07.02.1883 : réunion publique salle de la Perle avec Lefrançais, la nécessité de la révolution sociale, au bénéfice des familles des détenus politiques, 150 personnes dont Tricot, Sauzet, Bordat, Ribeyre, Grandjean.

26.02.1883 : réunion publique salle de la Perle organisée par le parti socialiste révolutionnaire : orléanistes et républicains. La monarchie aux chambres. Une politique criminelle. Tricot, Farjat, Sauzet, Bordat, Gibon, Lyons.

04.03.1883 : réunion publique salle de l’Elysée en soutien aux familles des détenus politiques par Louise Michel : les travailleurs sous la république des radicaux. 450 personnes dont Tricot, Sauzet, Brugnot, Lemoine, Thivollier, Bordat Claude.

05.03.1883 : réunion publique à Villefranche sur Saône, par Louise Michel et Tricot en soutien aux familles des détenus politiques, La révolution, le lendemain de la révolution.

06.03.1883 : réunion publique salle de la Perle au profit des détenus politiques : Louise Michel devant 700 personnes.

12.03.1883 : la brochure A l’armée est distribuée clandestinement dans la caserne du fort Lamothe à Lyon où se trouve caserné le 105 régiment. C’est Martin Pierre qui les a reçues à Vienne dans un ballot, censé contenir du drap, en provenance de Paris.

13.03.1883 : 31 anarchistes font appel du jugement du 19.01.1883.

13.03.1883 : réunion publique salle de l’Elysée en soutien aux familles des détenus politiques : les manifestations de Paris et les arrestations devant 1 500 personnes. Louise Michel n’ayant pas pu venir, certains assistants réclament leurs 4 sous ! : Tricot, Bernard, Lemoine, Martin, Chautant, Rougeot, Bordat Claude.

18.03.1883 : banquet au 73, cours Gambetta organisé par les anarchistes et les socialistes révolutionnaires en soutien aux familles des détenus politiques : 120 membres, Tricot président, Lemoine, Chautant, Vallet, Thivollier, Brachet.

19.03.1883 : réunion publique. Martin de la commission de fusion, Thomas, Gaillard, Grosbois, Roche, Jaricot.

22.03.1883 : réunion publique : Vallet, Gaillard, Grosbois, Martin, le groupe l’Etendard Révolutionnaire (8 membres). Le groupe Thivollier (4 membres). Le groupe Ribeyre (10 membres). Le groupe La Lutte (19 membres). La fédération de ces 4 groupes de la Croix Rousse s’appellerait Fédération du Sud-Est. La Lutte fait concurrence au journal La Vengeance anarchiste de Paris. Facas nouvel adhérent ; "la femme Tricot fait cause commune avec les policiers pendant que son mari traîne avec la Sanlaville" (commissaire spécial).

25.03.1883 : réunion privée de soutien aux familles des détenus politiques : 12 membres, Martin, Sauchier, Gaillard, Chanet, Vallet, Thivollier, Brachet.

01.04.1883 : soirée de magie au profit des détenus politiques. Présence de Bordat Claude (jeune).

19.04.1883 : réunion publique organisée par "L’Etendard Révolutionnaire" : en présence de Vallet, Thomas, Gaillard, Martin, projet de fédération.

26.04.1883 : réunion publique organisée par "L’Etendard Révolutionnaire" en présence de Gaillard, Martin, Vallet, Tivollier, Grosbois.

02.05.1883 : réunion publique organisée par "L’Etendard Révolutionnaire" avec les mêmes participants.

02.05.1883 : Bonthoux devant le tribunal correctionnel.

10.05.1883 : réunion publique organisée par "L’Etendard Révolutionnaire" : Martin, Vallet, Gaillard, Grosbois, loi sur les récidivistes.

12 05.1883 : réunion publique sur la ligne de conduite du journal La Lutte. Tricot, Dumont, Morel, Farjat, Thivollier, Chautant, Chardon, Lemoine.

15.05.1883 : Bonthoux est poursuivi pour provocation au meurtre et à l’incendie

21.05.1883 : réunion publique à l’initiative de "L’Etendard Révolutionnaire" : 52 membres dont Vallet, Tivollier, Rondy, Ribeyre, Deloche (blanquiste), Taix (ou Teste), Frénéas, Ramé, loi sur les récidivistes.

29.05.1883 : réunion publique en soutien aux familles des détenus politiques : Martin, Souchier, Brachet, Jullien.

01.06.1883 : réunion publique : récidivistes et AIT.

01.06.1883 : Cyvoct est condamné à un mois de prison pour outrage par écrit envers le juge d’instruction : "sublime dans sa défense"

02.06.1883 : réunion publique : récidivistes et AIT à la Perle devant 450 personne. Ramé : "le but de cette loi est de transformer les délits politiques en délits de droit commun". Ribeyre se défend d’être un mouchard.

05.06.1883 : réunion publique : récidivistes, AIT.

08.06.1883 : réunion publique : récidivistes, AIT, Ramé, Souchier, Thivollier, Brachet, Chanet.

11.06.1883 : réunion publique :récidivistes AIT, Thivollier démissionne et se retire, Martin, Vallet, Ramet.

16.06.1883 : arrestation de Tricot place Bellecour.

16.06.1883 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par les Groupes socialistes révolutionnaires (ou par le Parti anarchiste révolutionnaire), 400 personnes. Rapport de la commission, discussion de la loi sur les récidivistes, la dépopulation en France (l’orateur prévu, Tricot, vient d’être arrêté), loi de 1872 sur l’AIT, la France au Tonkin par Ramé. Ramé, rapporteur "appelle à la fusion de toutes les écoles suite aux 52 arrestations à Lyon". Il reconnaît avoir appartenu à un cercle catholique dont il s’est retiré il y a 6 mois. Farjat (du Parti Ouvrier) parle sur les récidivistes : "nous ne nous arrêterons pas devant quelques trous de balles et quelques têtes en moins. Le suffrage universel est un leurre, opposons la force à la force ! Le Parti Ouvrier se sert du suffrage universel pour grouper et augmenter ses forces". Jullien : "si le suffrage universel eut été capable d’amener l’émancipation des travailleurs, on ne nous l’aurait pas donné ! Les gouvernements ont leur internationale. Je prône les réformes par la force. Il n’y a que le fusil pour émanciper la classe ouvrière. La révolution est l’explosion des besoins !". Lemoine : "mort à la bourgeoisie. Nous aurons l’amnistie le jour où nous la prendrons les armes à la main !". Chanet : "J’étais pour le fusil en 1870, je suis pour le bulletin de vote aujourd’hui". Thivollier : soldat en 1871, passa dans le camp des insurgés, fut pris et envoyé en Afrique où il fit 8 mois de service en plus.

17.06.1883 : manifestation à la Ricamarie.

20.06.1883 : réunion publique à propos de la loi contre les récidivistes et la loi contre l’AIT : Ribeyre, Martin, Piot, Ramé, Brachet, Thivollier, Vallet, Thomas, Frénéas, Chauvin.

23.06.1883 : Tricot comparait devant la cour d’assise de la Loire pour provocation au crime non suivie d’effet.

25.06.1883 : réunion publique : récidivistes et AIT. Martin, Thomas, Nallet, Ramé, Brochet, Souchier, Chauvin, Frénéas, Chanet, Thivollier. Thomas a trouvé une salle gratuite à Oullins, il collera les affiches.

27.06.1883 : Bonthoux, ancien gérant du Droit Social comparaît en appel. Jugement confirmé, pour sa défense, dit n’avoir jamais partagé les théories des anarchistes !

28.06.1883 : réunion privée du groupe Etendard Révolutionnaire, Martin, Vallet, Thomas, Piot, Chauvin et 3 nouveaux.

28.06.1883 : réunion publique du groupe Etendard Révolutionnaire pour protester contre la condamnation de Louise Michel : Tricot, Martin président.

30.06.1883 : réunion publique salle de l’Elysée, 360 personnes : sur la condamnation de L. Michel, Pouget et autres, l’arrestation de Tricot et Morel. Chautant assistait à la manifestation de La Ricamarie où il a prononcé un discours violent : "bourgeois, ce que nous vous ferons ne se dit pas à la tribune, l’amnistie nous la ferons nous mêmes !". Berthier, Lemoine, Tivollier (ancien blanquiste) : "venez à notre école, nous sommes ici pour nous instruire et non pour nous tuer ni voler !", s’adresse au Parti Socialiste Révolutionnaire pour combattre l’ennemi commun. Chautant : "les révolutionnaires doivent répondre à la force par la force !" et appelle la jeunesse révolutionnaire à se grouper autour des anarchistes. Lemoine propose une manifestation pour le 14.07.1883. Morel, gérant de La Lutte, arrêté le 29.06.1883 est condamné à 2 mois de prison le 03.07.1883. Le même 03.07.1883, Tricot est condamné à 4 mois de prison pour rébellion lors de son arrestation le 16.06.1883.

01.07.1883 : réunion publique à Oullins devant 300 personnes organisée par les Groupes Socialistes Révolutionnaires : loi contre les récidivistes et contre l’AIT. Rapport de la commission (Ramé). Les causes de la misère. La France au Tonkin. Jullien : "la France a des représentants dans toutes les puissances, c’est une internationale ; le clergé est une vaste internationale noire. Ce n’est pas le bulletin de vote qui nous émancipera, c’est la force !". Chautant : "il faut repousser le suffrage universel. Nous ne voulons pas d’amnistie. Servons nous de la science, de la chimie, on ne peut faire la révolution sans la violence !". Brugnet (du Parti Ouvrier, ancien candidat à la députation) : "Il faut s’approprier le capital au profit de tous !". Chanet : "il ne faut pas confondre la propriété avec les privilèges de la propriété !". Ramé : #la propriété doit être placée en gérance sans aucun bénéfice. Si nous allions au Tonkin porter la civilisation nous n’irions pas avec des canons. Nous ne sommes en Chine que les simples serviteurs de la papauté. J’appelle les travailleurs à étudier tous les jours !". Lemoine appartient à l’AIT depuis1870. Thivollier paraît être devenu collectiviste : "Quand nous connaîtrons la chimie, les moyens de nous délivrer surgiront". Les anarchistes s’emparent de la tribune, la salle se vide, il ne reste que 150 personnes, le chahut gagne la tribune, la séance est levée.

05.07.1883 : réunion privée de l’Etendard Révolutionnaire : un délégué du groupe rencontrera la ligue pour l’abolition des armées permanentes.

06.07.1883 : réunion publique contre la loi contre les récidivistes et contre la loi contre l’AIT. Martin, Vallet, Thomas, Brochet, Frénéas, Piot, Ribeyre, Chauvin, Ramé.

07.07.1883 : réunion publique salle de la Perle par La Lutte devant 200 personnes : condamnation de L. Michel et autres. Martin de la Croix Rousse, Tivollier expose ce qu’il a dit à la réunion publique d’Oullins : "la misère règne, les magasins regorgent, étudions les principes de la vérité et propageons les dans la foule de ceux qui souffrent !". Chautant appelle à pavoiser le drapeau noir le jour du 14.07.1883. Chaumas n’est pas pour demander l’amnistie, Ramé membre et rapporteur de la commission chargée d’organiser les réunions publiques pour protester contre la loi de 1872 interdisant l’AIT et les récidivistes : "les travailleurs ne se livrent pas assez aux études sociales" et appelle "au changement social par la conciliation et l’étude", mais "excuse ceux qui se livreront à la violence". Chautant "félicite ceux qui ont agressé deux flics, invite les citoyens à se livrer à l’étude...des matières explosives et inflammables, que c’est légal puisque le gouvernement s’en sert pour faire sauter les villes au Tonkin".

08.07.1883 : réunion publique à l’initiative de La Lutte : 100 participants de toutes les écoles révolutionnaires. projet de manifestation contre la fête nationale, mise sur pied d’une commission de 21 membres qui se réunit le 10.07.1883. Refus du propriétaire de la salle de l’Elysée de leur louer la salle le 14.07, refus de leur louer un terrain 3 rue Sébastien Gryphe, les affiches imprimées ne sont pas apposées.

12.07.1883 : réunion publique organisée par le groupe de l’Etendard Révolutionnaire : Gaillard, Martin, Piot, Vallet, Grosbois, Gipon, Nony, Chauvin (soupçonné d’avoir fait expulser du territoire français le citoyen Voniel). Martin propose qu’en cas d’arrestation on réponde "je ne sais pas, je ne connais pas et de ne jamais signer son interrogatoire".

21.07.1883 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par le groupe anarchiste La Lutte devant 280 personnes : de l’esclavage moderne et ses conséquences sous la république actuelle. A propos de l’empêchement de la réunion publique du 14.07 1883. Chaumas, Grillot, Domergue, Bordat jeune, Boissy, Berlioz-Arthaud libéré le 19.07.1883. Chautant gérant du journal La Lutte. Ramé : "nous ne pouvons nous amuser quand d’autres souffrent. Je prie nos gouvernants de lutter pour la justice et la réparation car il pourrait leur arriver malheur. Nous voulions transformer cette fête en fête humanitaire". Tivollier, ancien badinguiste, propose une quête pour les prisonniers et leurs familles. Domergue : "apprenons à vivre sans maître comme nous avons appris à vivre sans dieu". Lemoine : "nous n’avons pas fait la révolution en 71 parce que nous n’avions pas étudié la question sociale". Chautant fait une sortie contre le commissaire Dagnac et l’agent Colomb. Didelin, condamné le 19.01.1883 pour affiliation à l’AIT, libéré le 19.07.1883, dénonce les tortures à la prison St Paul à Lyon "nous détruirons les bastilles bourgeoises". Chautant : "pour la location de la salle pour le 14.07 nous avons dépensé 60 francs qui l’ont été pour rien".

27.07.1883 : réunion publique de l’Etendard Révolutionnaire : Martin, Grosbois, Piot, Gipon, Vallet, Nony, Chauvin. Gaillard : "la propagande par le fait faisant beaucoup de victimes dans le parti, je suis partisan d’y renoncer et d’attendre les événements".

29.07.1883 : réunion publique à Villeurbanne : 180 personnes. Boissy, Bordat, Robert. Vallet. Ramé lit le compte rendu de la réunion publique du 16.06 publié par La Lutte le 24.06.1883. Accumulation du capital et ses conséquences : Gérard, ancien détenu du 02.12.1850 : "les deux plaies gouvernementales sont les médecins et les avocats". Lièvre : "les opportunistes nous ont fait les mêmes promesses que l’Empire. Il faut nous emparer des instruments de travail et être autoritaires". Sautet : "il faut le bulletin de vote". Brugnot : "on produit tellement en France qu’on est obligé d’ouvrir des débouchés à coups de canons au Tonkin. La misère honteuse et l’opulence luxurieuse disparaîtront devant la société nouvelle qui développera toutes les facultés de l’homme". Loi sur les récidivistes. Ramé : "une guerre terrible se prépare contre l’Italie et l’Allemagne". Taix : "il est dangereux de parler en public, le récidiviste, de par son casier judiciaire, aura le choix entre être voleur ou mouchard, en Angleterre la police est élue au suffrage universel". Brugnot : "toutes les classes sont arrivées au pouvoir par la révolution, s’y sont maintenues par la force et sont ensuite devenues réactionnaires". Loi du 14.03.1872. Ramé : "600 000 hommes tués en 1870". Lemoine : la division des partis est l’échelle des dictatures. Commissaire spécial : "le calme de cette réunion et la modération relative des individus qui y ont pris la parole contrastent singulièrement avec le langage violent, les injures et les menaces relevées dans celle tenue le 21 du mois salle de l’Elysée, ce qui prouve que les poursuites dirigées contre 3 des orateurs de cette dernière réunion qui se sont empressés de se réfugier en Suisse ont jeté la perturbation et la crainte dans les rangs du parti".

01.08.1883 : condamnation de Chomas (4 mois et 50 francs), Chautant et Tivollier à 1 mois et 50 francs chacun.

02.08.1883 : réunion privée de l’Etendard Révolutionnaire. 2 nouveaux adhérents (Gallet et Guinet). Martin, Noly, Thomas, Grosbois, Chauvin. Gaillard donne sa démission du groupe Etendard Révolutionnaire et assiste à la réunion publique du groupe Ribeyre.

07.08.1883 : Chautant et Morel sont condamnés à 2 ans de prison et 3 000 francs d’amende chacun.

09.08.1883 : réunion privée du groupe Etendard Révolutionnaire. Martin et un autre membre.

16.08.1883 : réunion privée du groupe Etendard Révolutionnaire : 4 membres (Martin, Chauvin, Vallet, Grosbois). Démissions de Gaillard, Piot, Noly, Gipon, Gallet, Guinet ; Digonnet passe au Drapeau Noir. Le groupe Etendard Révolutionnaire se saborde.

22.08.1883 : Vitré (dit Mottet) est condamné à 2 ans de prison et 3 000 francs d’amende par défaut pour les articles parus dans Le Drapeau Noir du 12.08.1883.

30.08.1883 : Cyvoct condamné à 1 mois de prison (article 222 du Code Pénal) pour outrage envers le juge d’instruction.

31.08.1883 : le détenu Coindre (anarchiste) demande sa grâce.

13.09.1883 : Ebersoldt, anarchiste de Vienne (Isère) se réfugie en Belgique.

13.09.1883 : Mise en liberté après libération des anarchistes Hugonnard, Champalle, Sourisseau, Chavrier et Coindre condamnés le 19.01.1883.

19.09.1883 : Mise en liberté après libération des anarchistes Gleizal (dit Garnier arrêté lors de la grande journée anarchiste le 19.11.1882). Pinay, Morel, Dupoizat, Bruyère et Sanlaville condamnés internationalistes (pour affiliation à l’AIT).

22 et 24.09.1883 : réunion publique avec Vigliano, "parti pour le moment plus bruyant que dangereux" (commissaire spécial).

23.09.1883 : réunion publique aux Charpennes organisée par le Parti Ouvrier devant 103 personnes : Les élections municipales au point de vue de la séparation des classes. Ramé, Deloche, Vigliano : "pour supprimer les armées permanentes il faut que les soldats tirent sur leurs officier. L’abstention est ce qu’il y a de mieux !".

20.10.1883 : arrestation de Vitré gérant du Drapeau Noir.

03.11.1883 : réunion publique des justiciers lyonnais, 18 membres, Sanlaville, Fabre, Lemoine, Baudry, Domergue, Grillot, Rougeot, Vallet, Bordat jeune, Giriat, au sujet du Drapeau Noir.

05.11.1883 : réunion publique organisée par le Drapeau Noir devant 80 personnes dont : Boissy, Sourisseau, Bordat jeune, Fabre, Mazoyer, Dufourg, Vigliano, Vuillet, Grillot, Gleyzal, Lelièvre, Hugonnard, Capellero, Sanlaville : "En cas de guerre il faut défendre la patrie, les bombes qui explosent actuellement sont le fait de la police". Lemoine : "En cas de guerre, il faut profiter de cette situation favorable pour faire la révolution et la propagande par le fait. Les bombes qui explosent actuellement sont le fait des anarchistes suite aux recettes données dans le Drapeau Noir (Vigliano)".

25.11.1883 : réunion publique salle de l’Elysée organisée par la jeunesse révolutionnaire : "présence d’un soldat en ’petite tenue’".

09.12.1883 : réunion publique organisée par le comité Socialiste Révolutionnaire en vue de créer une ligue pour l’abolition des armées permanentes au casino de Vaise, 46 personnes, Michel, Deloche : "Armement de tous les citoyens valides".

24.12.1883 : même réunion privée avec 15 personnes cette fois dont Rougeot,Teysserre, Emile Sauzet donne lecture d’une “ note rédigée dans un sens humanitaire faisant appel à tous les citoyens appartenant à la démocratie ”, Rondy, Andrillat, Lemoine , Carillon.

1884

11.01.1884 : réunion privée au siège du journal l’Emeute : Lemoine, Giriat, Domergue, Parich, Vallet, Grillot, (Gautier, emprisonné à Clairvaux est malade de la fièvre).

19.01.1884 : mise en liberté après libération des compagnons Michaud, Faure, Bonnet, Peillon, Courtois, Landeau, Déjoux, Trenta joseph et jules, condamnés à un an de prison le 19.01.1883 : les attendaient les compagnons Achard, Delaleu, Gleyzal, Sanlaville, Domergue, Giriat, Rondy, Lemoine.

21.01.1884 : réunion publique salle de la Perle devant 1200 personnes : Condamnation à mort de Cyvoct, liberté de presse et de réunion. Lemoine, Frénéas, Lancillat, Grillot, Ramé, Reboul, Taix, Galiani. Laguerre, avocat de Cyvoct, est arrivé en gare à Lyon à 7 heure pour plaider à 9 heure sans connaître le dossier. Cyvoct est emprisonné à la prison Saint Paul dans une camisole de force.

21.01.1884 : réunion publique salle de la Perle, Ramé défend Cyvoct, "philosophe, penseur", demande la grâce au président de la République, la foule lui répond en lui demandant de se retirer ! Galiani : "nous ne protestons pas, nous voulons justice et liberté !".

20.06.1884 : (saisie du dernier numéro du Droit Anarchique). Réunion privée, le gérant Mounier a été arrêté aujourd‘hui. Domergue, Thomas, Grillot, Daurat, Jaricot. Dervieux annonce pour le 23.06, la contrainte par corps de Bayet (dit Baguet ), Bonnet, Bardoux, Sourrisseau pendant deux ans car ils sont dans l’impossibilité de payer les 24 000 francs pour frais de justice que l’Etat leur réclame.

11.07.1884 : commissaire spécial : "Berthout Vincent, né le 08.05.1863 à Saint Rambert à l’ile Barbe, fréquentait le groupe du journal le Droit Anarchique et a présidé la conférence organisée par le parti avec le concours de Paule Minck et Ramé le 29.06.1884 au casino de Vaise au profit des détenus politiques, a été reconnu apte au service, sera prochainement appelé sous les drapeaux", (Félicie Genet ,veuve Pallait, du groupe L. Michel).

06.09.1884 : Digeon préside la réunion publique au casino de Vaise : le socialisme, la politique gouvernementale, en soutien aux familles des détenus politiques devant 150 personnes.

08.09.1884 : Digeon préside la réunion publique salle de la Perle : la situation économique devant 300 personnes.

21.09.1884 : réunion publique salle de l’Alcazar à l’initiative de la ligue pour l’abolition des armées permanentes : 1 200 personnes : les armées permanentes, la guerre de Chine, révision de la constitution, les crises ouvrières. Taix, délégué des ouvriers sans travail, Vaillant de Paris, le député Franconie, Fichet conseiller municipal, Ramé.

27.10.1884 : la brochure écrite par Pouget, A l’armée, a été jetée sous forme d’un petit ballot dans la cour de l’infirmerie de la caserne de la Part Dieu et au camp de Sathonay.

07.02.1885 : réunion privée anarchiste. Puillet vient d’être arrêté ainsi que Gallet et Trenta. Disparition du journal Terre et Liberté.

07.02.1885 : réunion privée anarchiste de 85 membres ; Boissy interné à Clairvaux en janvier 1884 est libéré en décembre 1884. Bergue, Bardoux, Sauzet (maintenant partisan du vote) : organisation d’un banquet pour le 18.03.1885, arrondissement par arrondissement.

1885

15.02.1885 : réunion privée anarchiste pour la formation d’un groupe à Vaise ; 21 membres dont Valette, Lemoine, Sanlaville, Bayet, Dupoizat , Bergue, Martin de Vaise. "Puillet, depuis mai 1884 n’a pas cessé de jouer un rōle de militant dans le parti anarchiste ; meneur principal du parti à Lyon".

06.07.1885 : les réunions privées anarchistes auront lieu chaque semaine dans un local différent pour tromper la police. Bergue, Lemoine.

29.03.1885 : Puillet, correspondant à Lyon du journal Terre et Liberté publié à Paris, après son arrestation, sera remplacé par Bergue. L’Audace qui remplaçait Terre et Liberté, cesse de paraître faute d’argent.

01.06.1885 : réunion publique salle de la Perle organisée par le Parti Socialiste Révolutionnaire : infamies gouvernementales, les massacres de Paris, appel à la justice populaire, devant 500 personnes dont Bergues, Taix, Michel, Ramé.

16.06.1885 : les réunions privées hebdomadaires anarchistes reprennent ce jour alors qu’elles avaient été suspendues depuis l’arrestation de Puillet. 12 à 15 membres, dont Puillet, Bergues, Rougeot, Dervieux, Boissy, Grillot. Se contentent de diffuser les journaux : Le Droit Social, Le Drapeau Rouge.

07.07.1885 : réunion privée anarchiste. 7 membres. (La Guerre Sociale n° 1 organe communiste anarchiste Bruxelles).

27.09.1885 : réunion privée anarchiste : 70 membres : Boissy donne lecture du manifeste abstentionniste de Vienne : "le nôtre est trop incomplet, celui de Paris trop long".

19.10.1885 : réunion publique des meneurs anarchistes. Boissy : "il y’en a assez des flics qui arrachent nos affiches et nous arrêtent". Tricot , Puillet, Bardoux, Mazoyer, Vitre, Lemoine, Bonnet, Dervieux, Bergue, Champal.

07.11.1885 : réunion privée anarchiste.

09.11.1885 : réunion privée anarchiste.

13.11.1885 : réunion publique (Colomb =agent de police) Boissy propagande par le fait, Tricot : "prendre l’initiative en secouant l’inertie pour sortir de la misère". Vitre veut empoisonner Colomb, Puillet.

04.12.1885 : réunion publique du groupe anarchiste de Lyon : Vitre, Boissy, Mazoyer, Bardoux, Tricot ; Bordat est détenu à Clairvaux, le groupe anarchiste lyonnais compte sur lui pour le nouveau journal et pour se réorganiser.

10.12.1885 : réunion publique du groupe anarchiste de Lyon. Tricot, Puillet, Bardoux, Boissy, Dervieux, Grillot, Monfray, Fromajou, Monfouilloux.

14.12.1885 : réunion publique. 10 personnes seulement. Bernard : "un mouvement anarchiste avec la société actuelle est absolument impossible, il faut renoncer à la propagande par le fait".

18.12.1885 : funérailles de Janicot Brutus, fils et frère d’anarchistes, leur père est décédé il y a 4 mois.

1886

08.1886 : formation de la Ligue antipatriote à l’initiative des anarchistes Lhoste, Monnier, Vitre, Monfray, Gigot, Montfouilloux.


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