par ArchivesAutonomies
La conférence eut lieu le 27 septembre 1914, à Lugano. Les participants étaient, du côté italien : Armuzzi, Balabanova, Defalco, Lazzari, Modigliani, Morgari, Musatti, Ratti, Serrati et Turati. Mussolini, désigné aussi par le parti italien, n’a pas pris part à la conférence. Du côté suisse y assistaient : Albisser, Ferri, Greulich, Grimm, Naine, Pflüger, Rimathé et Schenkel. Hermann Greulich, fondateur et mentor du Parti socialiste suisse, salua la délégation italienne et exposa les buts poursuivis par les camarades suisses en convoquant cette conférence. Voici les parties essentielles du procès-verbal de cette conférence.
Greulich salue les camarades italiens et les félicite de leur attitude courageuse au cours de cette période difficile. Les conditions ont fortement empiré. Les socialistes suisses ont ressenti le besoin de rencontrer une fois leurs chers amis du Sud, de les voir face à face et de savoir si, eux au moins, sont restés fidèles. Nous désirons nous comprendre les uns les autres. Pour ce qui est de notre attitude dans cette période, nous ne voulons rien exiger de vous, de même que nous savons que vous n’exigez rien de nous. Bien plus, nous voulons supprimer les malentendus qui pourraient exister.
Le Bureau international est dispersé à tous les vents. C’est pourquoi nous désirons établir des contacts avec les pays neutres pour qu’à la fin des complications de la guerre, il soit possible de se réunir à nouveau.
Nous voulons aussi nous faire entendre à l’extérieur, faire entendre une protestation contre toutes les cruautés de la guerre actuelle. Nous voulons vous dire nos idées, ce que nous avons imaginé, mais nous voulons vous laisser la parole d’abord. Vous formulerez la protestation dans votre belle langue italienne ; nous nous efforcerons de l’exprimer aussi bien que possible en allemand. Nous voulons vous demander s’il ne faut pas organiser un service de presse qui rétablisse le contact entre les camarades des divers pays.
Lazzari remercie Greulich de ses paroles de bienvenue et apporte le salut des camarades italiens. Notre première intention était d’organiser une réunion de délégués des partis socialistes de tous les pays. L’exécution de ce projet se heurta à des difficultés et nous avons saisi avec plaisir l’occasion que nous ont offerte les Suisses de l’actuelle rencontre. Au nom des Italiens, je déclare que nous sommes d’accord avec Greulich qu’un seul communiqué officiel soit publié sur la présente réunion. Nous l’avons aussi déjà envisagé. Nous sommes prêts à signer une éventuelle proclamation dès qu’un texte acceptable nous sera proposé.
Dès le début de la guerre, notre parti a pris position dans sa presse.
Cette attitude a été confirmée par nos camarades. La tactique appliquée par les camarades italiens, qui consiste à garder une stricte intransigeance à l’égard de la guerre, sera maintenue aussi à l’avenir. Je voudrais seulement savoir de nos camarades suisses s’ils partagent notre opinion à ce sujet et comment ils se comporteraient au cas où la neutralité de leur pays serait violée. Des bruits nous sont parvenus qui prétendent que la neutralité de la Suisse ne peut pas être prise très au sérieux. Et, à ce sujet, nous aimerions avoir des engagements.
Nous nous entendrons très facilement sur les autres points qui sont à l’ordre du jour de la présente réunion, tels que Greulich les a esquissés. En ce qui nous concerne, nous cherchons à éviter tout ce qui pourrait détourner l’Italie de la neutralité. Je voudrais aussi connaître, à ce sujet, vos intentions. Nous n’ignorons pas que votre position est plus difficile que la nôtre, parce que votre pays est un pays de passage. C’est pourquoi nous voudrions connaître vos vues et intentions à ce sujet. On a affirmé que l’Allemagne et l’Autriche pourraient éventuellement faire fi de la neutralité suisse. Ces craintes sont-elles fondées ?
Nous saluons le fait qu’en ces temps on cherche à maintenir les relations internationales. Les camarades autrichiens, et aussi les camarades allemands ont demandé une réunion. Nous avons répondu au camarade Ellenbogen que nous ne pouvons pas accepter leur suggestion, afin de ne pas donner l’impression que nous faisons aux camarades autrichiens une position privilégiée. Nous avons eu des entretiens avec les camarades allemands. Sudekum a été chez nous. Je vous renvoie au procès-verbal de cette réunion, paru dans notre presse. Je tiens à souligner que les camarades français nous ont adressé de nombreuses lettres de remerciements.
Ferri : Je réponds à deux questions de Lazzari ; d’abord celle concernant les divergences entre la Suisse et l’Italie, puis celle concernant l’attitude des camarades suisses au cas d’une violation de notre neutralité. Lazzari a fait allusion aux articles de l’"Avanti" à propos de. L’exportation de blé. Selon l’ "Avanti", on pourrait croire que la Suisse enverrait du blé à l’Allemagne. Cela constitue une injustice à notre égard. Dans les milieux bourgeois, la menace que l’"Avanti" a publiée en liaison avec ces rumeurs, relative à la possibilité que l’Italie provoque la famine en Suisse, a produit une impression pénible - moins chez les socialistes. La situation est la suivante : nous recevons du blé non seulement par l’Italie, mais aussi par la France, et l’on ne peut admettre que ce soit la France qui livre du blé à l’Allemagne par la Suisse. Il existe en Suisse une interdiction absolue d’exportation qui rend impossible toute exportation de blé. Notre attitude concernant la neutralité est déterminée par le fait que notre neutralité est autre que celle de l’Italie. L’Italie est restée neutre par une libre décision. La Suisse est liée à la neutralité par des traités. Au cas d’une violation de la neutralité suisse, les socialistes sont contraints de la défendre. Une telle attitude ne peut offenser aucune autre nation, ni provoquer une guerre. C’est pourquoi la défense de notre neutralité a un autre sens que celle d’un autre pays. La Suisse est un pays d’asile et veut rester un pays d’asile. Nous serions affectés si nous étions contraints de ’défendre la neutralité par les armes. Si la neutralité est violée ou si la guerre nous est déclarée, nous n’aurons plus le temps de négocier. Nous nous efforcerons de défendre la neutralité jusqu’au dernier moment, même par des moyens qui ne sont pas socialistes. Le Parti socialiste suisse, dans ce cas difficile, n’abandonnerait pas la lutte de classe.
Lazzari considère que la question de l’exportation de blé en Allemagne est maintenant considérée comme liquidée, après la nette déclaration des camarades suisses. Mais il faut encore discuter la position neutre de la Suisse. Nous reconnaissons la situation différente des deux pays en ce qui concerne la neutralité. Les Italiens ont décidé de lutter en toutes circonstances pour le maintien de la neutralité. Ils ne reculeraient pas devant la grève générale si elle était violée. Je me demande si nous, socialistes, nous servons notre cause en entrant en lutte au cas où elle serait violée. Ferri a déclaré qu’en cas de violation de la neutralité, les socialistes suisses ne prendraient aucune mesure contre la guerre, mais, au contraire, prendraient les armes. Les socialistes ne doivent jamais prendre cette attitude-là. Il me paraît nécessaire de clarifier la position exposée par Ferri. Les socialistes suisses sont déjà prêts maintenant à prendre les armes. Nous, Italiens, nous ne sommes pas prêts à prendre part à la guerre, même au cas où l’Italie serait attaquée. La guerre défend toujours les intérêts du capital. Nous ne devons par conséquent, en aucun cas, collaborer à une telle lutte. Les socialistes ne peuvent faire autre chose que de rester complètement passifs dès que la guerre éclate.
Modigliani : Il y a un malentendu concernant les déclarations de Ferri. Ferri a dit qu’au cas où la Suisse serait attaquée, les socialistes seraient contraints de combattre, sans toutefois se déclarer d’accord avec cette guerre. Les Suisses adoptent donc la position des socialistes belges. Comme nous avons ratifié la conduite des camarades belges, nous pouvons aussi comprendre le point de vue des Suisses. La défense de ce pays neutre peut avoir pour effet de limiter la guerre. Les camarades italiens ont aussi souligné, à plusieurs reprises, qu’il est permis de se défendre contre une agression visant l’indépendance. Au cas où une violation de la neutralité serait l’acte du parti au pouvoir en Suisse, l’attitude du Parti socialiste serait totalement différente.
Turati : Nous sommes à un moment critique. Il est impossible de savoir de quels moyens nous disposons pour maintenir l’Internationale. En ce qui concerne particulièrement la neutralité des deux pays, je ne puis que souscrire aux déclarations de Modigliani. L’histoire de la guerre de 1870-1871 prouve l’exactitude de ses déclarations. Le fait que la Suisse dépense quotidiennement un million et demi pour l’occupation des frontières prouve que la Suisse a déjà engagé la lutte pour la neutralité. Le parti italien a exposé clairement son point de vue en faveur d’une neutralité absolue et contre toute espèce de guerre. Quelles que puissent devenir les nécessités historiques, nous, en tant que Parti socialiste, sommes contre la guerre. Bien des raisons sont chez nous, en faveur de la guerre. Nous sommes restés fermes contre tous et avons entièrement maintenu notre point de vue. De même que nous avons donné raison aux Belges, nous devons admettre, dans un cas semblable, l’attitude qu’adoptent les Suisses. Avec cela, les déclarations qui ont été faites devraient suffire. Des propositions pratiques seront à faire cet après-midi. Je ne crois pas qu’une résolution de protestation, telle qu’elle a été suggérée par le camarade Greulich dans son discours d’ouverture, puisse avoir un effet pratique quelconque.
Greulich : Je suis aussi d’accord de mettre fin aux déclarations, pour aborder la discussion des propositions pratiques. Il me faut cependant faire encore les remarques suivantes concernant le problème de la neutralité. Les partis dirigeants de Suisse ne peuvent, de leur côté, violer en aucun cas la neutralité. C’est une chose impensable. Chez nous, la neutralité de la Suisse sera défendue dans tous les cas. Nos camarades sont d’accord. Si la Suisse est attaquée, elle fera tout son possible pour rejeter l’agresseur au-delà des frontières. Si elle n’y arrive pas, la Suisse s’alliera au parti adverse de l’agresseur. Nous avons quelque chose à défendre en Suisse. La Suisse a prouvé que trois nations peuvent vivre ensemble et collaborer malgré la différence de langue, de race et de religion. Nous menons la lutte de classe aussi bien qu’en Italie.
Naine adopte une autre attitude à l’égard de la neutralité suisse.
Au début de cette guerre, il n’a voté en faveur des crédits et des pleins pouvoirs au Conseil fédéral qu’avec répugnance. Il considère la chose comme liquidée par cet acte. Dans tous les pays les bourgeois ont accordé sans autre les crédits de guerre et ont condamné les camarades qui faisaient opposition. Aujourd’hui, tous les pays prétendent se trouver dans la défensive. Les partis bourgeois ont cependant créé eux-mêmes les conditions qui les obligent à se défendre. Notre armée ne garantit qu’insuffisamment notre neutralité. Un incident de frontière pourrait suffire à nous engager dans la guerre. Nous ne pouvons même pas être sûrs que notre armée se limitera toujours à la défensive. Notre gouvernement pourrait aussi se trouver dans le cas d’engager l’armée d’un côté ou de l’autre. Je crois qu’en cas d’attaque nous ne pouvons pas prendre la responsabilité sur nous d’ouvrir les hostilités. Nos camarades de France et d’Allemagne ont eu tort de s’allier à leur gouvernement. Nous, socialistes, avons toujours été, jusqu’à présent, dans tous les pays, trop nationalistes. Quand la guerre éclate, personne ne peut dire celui qui est attaqué. Dans une démocratie, les intérêts de la langue et de la race sont à l’arrière-plan. C’est pourquoi nous devons tendre à une démocratie européenne et renoncer au point de vue national, dans l’intérêt de la démocratie internationale généralisée. Seule la lutte des opprimés contre les oppresseurs peut conduire à cette démocratie internationale.
Grimm : On a déjà souvent protesté contre la guerre. Nous n’avons pas besoin d’une protestation. Chaque nation veut aujourd’hui libérer les autres de leur joug. Celles qui ne sont pas encore libres veulent apporter la liberté aux autres. Il faut dire clairement que cela est impossible, que, dans la guerre actuelle, les ouvriers d’un pays assassinent les ouvriers de l’autre. Il faudrait relever le prestige de l’Internationale. Actuellement, partout, malheureusement, le nationalisme supplante l’internationalisme. Jusqu’à présent, nous n’avons fait que discuter ce que chaque pays ferait en cas de guerre. Nous devons aujourd’hui rechercher ce que l’Internationale, en général, peut faire. Une conférence internationale devrait créer une base d’opérations. L’Internationale doit montrer qu’elle existe encore et qu’elle est encore capable de vivre. Les efforts des représentants de tous les pays ou de leur majorité devraient tendre à cela ... C’est pourquoi notre assemblée ne peut pas s’en charger. La résolution doit en tenir compte. Il faut nous en tenir à ce qui est réalisable. Il est aujourd’hui possible de réunir en un congrès les socialistes des pays neutres et éventuellement des pays belligérants. C’est ce congrès qui doit agir sur les gouvernements. Si les partis neutres peuvent se réunir, il faut tenter, ne serait-ce que par des relations personnelles, de réaliser une entente entre Allemands et Français pour faciliter la solution du problème dans l’avenir. Il faut créer un comité ayant la tâche de rapprocher les partis des pays neutres et des pays en guerre.
Balabanova : En vérité, la déclaration proposée ne contient rien de nouveau. Mais la situation est telle que bien des choses, voulues par le parti, ont disparu de la mémoire des camarades. En partie, nos camarades ne savent même plus ce qu’est en réalité le socialisme. Il est en ce moment nécessaire de rafraîchir les idées socialistes, de montrer ce qu’est le socialisme, ce qu’il veut et ce qu’il doit être. C’est pourquoi ces idées doivent, en peu de mots, être, en cette occasion, rappelées aux camarades. Les socialistes de tous les pays croient qu’ils luttent actuellement pour la liberté et pour la cause du socialisme, les Allemands comme les Français. La convocation de cette conférence a été rendue publique contre la volonté des camarades italiens. Au point où en sont les choses, on veut savoir quelque chose. L’opinion publique réclame une information. La résolution doit répondre à cette attente. Turati pense qu’il faudrait rédiger une résolution dans le sens des propositions de Grimm. On ne peut plus ignorer l’opinion publique. Il faut donc lui donner quelque chose. C’est la première raison, mais pas la plus importante, en faveur de la résolution. L’esprit de la résolution proposée par Grimm est le même que celui du manifeste des Italiens. Nous sommes contre la guerre, contre le militarisme, mais nous ne pouvons proposer des solutions extrêmes. Il serait absurde de discuter pendant quatre heures sans aboutir à une entente. Nous voulons nous mettre d’accord sur une résolution de principe.
Lazzari : S’il n’est pas possible d’obtenir un accord en faveur d’une résolution dans la conférence d’aujourd’hui, il est préférable de ne rien faire du tout. Il est difficile de formuler une résolution dans la forme voulue sans porter atteinte aux principes du parti. Il est difficile de décider dans chaque cas s’il s’agit d’une guerre offensive ou défensive. Le Parti socialiste suisse a approuvé les crédits pour la mobilisation. Les Italiens ne l’ont pas fait. Lazzari considère que l’autre question est plus importante et de plus grande portée pratique. Les gouvernements neutres devraient être appelés à entreprendre des démarches pour mettre fin à la guerre. C’est la première question qu’il faut discuter. Il n’y a pas de danger dans cette voie que nous abandonnions nos principes. Nous restons bien plutôt sur la base de la résolution de Bâle qui exige que la guerre soit combattue par tous les moyens.
Naine : Nous ne pouvons nous séparer sans avoir adressé une déclaration au prolétariat ; même si ces choses ont déjà été répétées cent fois au prolétariat, cela ne doit pas nous empêcher de les répéter toujours de nouveau. Nous avons foi en l’Internationale. Nous devons le dire nettement et clairement au prolétariat.
Modigliani est d’accord avec Naine. C’est peut-être la seule chose pratique et utile que nous puissions faire aujourd’hui. Nous ne savons ce que pourront donner d’autres actions. Le résultat auprès des gouvernements est des plus incertains. Mais nous pouvons exprimer avec toute la netteté voulue notre horreur de la guerre. Quand nous aurons rappelé à nos camarades des autres pays, aux belligérants aussi ce à quoi ils ont eux-mêmes cru et pourquoi ils ont combattu, nous aurons fait ce qui doit être fait. Si nous ne nous déclarons ni pour la France ni pour l’Allemagne, mais le plus énergiquement possible contre la guerre, nous aurons fait quelque chose pour la paix. Il faut publier une déclaration.
Defalco : Le siège de l’Internationale devrait être transféré dans un pays neutre. Les camarades des pays belligérants ont perdu les lignes directrices. Ils font figure d’accusés. Un futur grand congrès établira les responsabilités. Quel est le pays qui pourrait abriter l’Internationale ? Ça ne peut être que la Suisse.
Turati : Nous commençons à nous rendre compte de la nécessité d’une déclaration. La résolution Grimm peut bien être acceptée si elle subit encore, sur certains points, des modifications. Ce n’est pas à nous, et ce ne sera guère possible d’évaluer la responsabilité de l’Angleterre, de la France, de l’Allemagne, etc. Mais, avec la résolution, la tâche de notre conférence n’est pas épuisée. Il faut encore faire quelque chose. Le transfert du Bureau international est une difficile affaire. Nous pourrions facilement donner l’impression que nous voulons enterrer un cadavre qui n’est pas encore mort. Les quelques camarades qui sont ici n’ont pas le droit de prendre une décision aussi lourde de conséquences. Ce que nous pouvons faire, c’est de dire à haute et intelligible voix : l’Internationale doit vivre ! Nous appelons tous ceux qui ont encore foi en elle à la défendre et à la maintenir. Une action auprès des puissances neutres pourrait avoir un bon effet, d’abord par l’impression qu’elle ferait sur les bourgeois et ensuite pour consolider la conviction de nos camarades.
Vote sur la résolution Grimm : La résolution est lue en italien et en allemand, puis adoptée à l’unanimité sous réserve de mise au point rédactionnelle.
Morgari propose à la fin de la réunion d’établir un Bureau international véritable, mais provisoire, qui aurait à prendre son activit immédiatement et qui aurait son siège en Suisse. Il faut prendre a ce sujet une décision distincte, indépendante de la résolution.
Rimathé ne pense pas que la réunion d’aujourd’hui ait la compétence de décider le transfert du Bureau international en Suisse et de remettre sans autre ses fonctions à une commission munie des mêmes compétences. Le Comité directeur ne serait en tout cas pas en mesure de proposer une telle décision à la conférence actuelle.
Balabanova souligne le fait que le transfert du Bureau international en Suisse par la présente conférence soulèverait très probablement les protestations des camarades belges et, peut-être, des autres camarades du bureau actuel. Il faut aussi avoir la délicatesse de ne pas prendre une décision qui serait offensante.
Grimm : Le comité dont il est question ne peut remplacer le Bureau international. Il doit uniquement avoir la tâche de transmettre la correspondance et de faire les démarches éventuelles pour une action d’uni ication, si cela est nécessaire, jusqu’au moment où le bureau fonctionnera de nouveau.
La proposition de Modigliani est acceptée :
"Les représentants des partis socialistes italien et suisse chargent le Comité directeur du Parti socialiste suisse de se mettre en rapport avec les membres du Bureau international actuel pour que le bureau reprenne ses fonctions le plus rapidement possible et s’efforce en tout cas de réunir d’urgence les représentants des partis socialistes des pays neutres pour envisager la situation internationale et prendre les décisions nécessaires."
Greulich souligne que la conférence ne peut se tenir qu’en Suisse.
Le Comité directeur suisse en fixera le lieu et la date. [1]