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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Rapports de délégués - Zinoviev (Russie)
Première journée – 2 mars 1919
Article mis en ligne le 14 mars 2019
dernière modification le 4 mars 2019

par ArchivesAutonomies

LÉNINE : La parole est au représentant de Russie, le camarade Zinoviev.

Rapport de ZINOVIEV (Russie)

Camarades !

Vous comprendrez que je ne puis vous renseigner que sur une partie des matériaux que j’ai à ma disposition. C’est la première fois que nous sommes en état de convoquer une conférence internationale sur le territoire russe et que nous pouvons présenter à l’attention de nos camarades les nombreux matériaux concernant le mouvement de notre parti.

Nous ne sommes plus obligés, comme jadis, de parler en émigrants et seulement, d’après des on-dit, du mouvement ouvrier russe. Nous aurions pu, en d’autres termes, dire presque la même chose que ce que vient de raconter le camarade Albert sur ce que nous venons de vivre en Russie.

Son rapport nous rappelle ce qui est arrivé chez nous du temps de Kerensky, et la période que nous avons traversée en Russie, vers le mois d’août 1917.

Notre parti a été le seul, comme vous le savez, à proclamer en Russie la révolution prolétarienne. Tous les autres partis étaient contre la Révolution d’Octobre et il était évident que l’avant-garde communiste du prolétariat russe, sans avoir à compter sur l’aide de personne, mais ayant au contraire à se heurter à quantité d’obstacles, serait obligée de prendre sur elle toute la lutte.

Jusqu’à la Révolution d’Octobre, notre parti comptait à peu près 10.000 membres. Actuellement, à la veille du huitième congrès du Parti communiste, nous comptons 500.000 membres en Russie. Ce n’est pas beaucoup, il est vrai, mais vous devez comprendre que nous ne pouvons pas ouvrir nos portes toutes grandes à tous les éléments qui veulent entrer maintenant dans notre parti. Certes, les meilleurs éléments de la classe ouvrière, les meilleurs éléments de la jeunesse ouvrière viennent à nous, et nous acceptons avec joie ces éléments-là. Mais, étant donné que notre parti se trouve au pouvoir, il est compréhensible que beaucoup d’éléments incertains, carriéristes et petits-bourgeois, cherchent à s’infiltrer parmi nous. Mais notre parti a décidé formellement et à l’unanimité d’y mettre obstacle. Notre comité central a même résolu de priver plusieurs catégories de membres du parti du droit de vote pour le congrès. Il est tout à fait inhabituel, il est vrai, de recourir à des restrictions du droit de vote dans les rangs du parti même, mais je le répète, tout le parti a approuvé cette mesure car nous voulons que le parti constitue un bloc unique, qu’il ne soit composé que de communistes authentiques. La question concerne en effet les 500.000 membres qui tiennent en mains tout l’appareil d’Etat — de haut en bas.

Les ouvriers forment le noyau du parti et les intellectuels sont faiblement représentés. Ce n’est que ces derniers temps que l’on a vu un changement se produire. Une partie des intellectuels consent à présent à travailler avec nous dans les institutions soviétiques mais leur admission dans notre parti ne se fait pas si facilement.

La seconde forme de notre organisation ouvrière est représentée par les syndicats. Le développement historique de nos syndicats a été tout autre qu’en Allemagne. Ils ont joué un grand rôle révolutionnaire en 1904 et 1905 et ils luttent à présent à côté de nous pour le socialisme. Ces syndicats comptent actuellement près de 3.500.000 membres en Russie, chiffre établi lors du dernier congrès des syndicats. La grande majorité de leurs membres partage les points de vue de notre parti et toutes les décisions sont votées dans notre sens. Il n’y a qu’une petite minorité qui défend les idées de la neutralité et de "l’indépendance" des syndicats. La plus grande partie trouve qu’il est indispensable de travailler en étroite liaison avec les communistes. Mais il y a aussi un assez fort courant qui exige l’étatisation des syndicats, c’est-à-dire que ceux-ci fassent partie officiellement du gouvernement des soviets [1]. Tous les décrets démontrent en réalité que l’activité de ces syndicats forme une partie de notre appareil d’Etat. Dans les questions des tarifs des salaires, les décisions sont prises par le Conseil des Commissaires du peuple [2], mais le mot de la fin, la décision finale, appartient aux syndicats. Il en va de même pour les autres questions, comme par exemple la question des assurances ouvrières et d’autres questions de la vie ouvrière.

La troisième forme d’organisation est représentée par les coopératives. Nous sommes actuellement à la tête de 25.000 coopératives qui comptent dans les villes deux millions d’ouvriers ; dans les villages il y a dix millions de coopérateurs ruraux ; si l’on tient compte des familles des membres, ces organisations réunissent près de cinquante millions de personnes.

Mais nos organisations principales sont, comme vous le savez, nos soviets. Il est assez difficile de dire combien d’ouvriers et de paysans sont organisés dans les soviets. Nous pouvons en tout cas certifier ceci : après avoir institué notre constitution soviétique nous avons pu étendre progressivement le droit de vote aux classes moyennes de la population. Nous voyons le tableau suivant par exemple, dans les élections des députés ouvriers du soviet de Pétrograd. Près de six cent cinquante mille personnes environ jouissent du droit de vote à Pétrograd. Près des deux tiers de la population ont participé aux élections et plus des neuf dixièmes ont droit de vote. Je pense que ce tableau caractérise assez bien toutes nos villes et je crois que l’on peut affirmer qu’une population de plus de cent millions de personnes exerce son droit de vote dans notre république soviétique. Il va de soi que les simples ouvriers sont chargés de tout le poids du travail dans les soviets et cette circonstance a aussi une signification pour les camarades des autres pays. On nous a souvent fait craindre, et les ouvriers eux-mêmes le craignaient également, que nous n’arrivions pas tout seuls à bout d’un travail aussi compliqué. Actuellement nous faisons encore bien des fautes, mais la classe ouvrière russe qui n’est certainement pas la plus intellectuelle du monde, a démontré qu’en prenant en main le pouvoir politique, elle était capable de résoudre les questions les plus complexes si elle était guidée par un parti organisé.

Jusqu’à ces derniers temps, notre parti était principalement le parti du prolétariat urbain. C’est tout à fait compréhensible, car les premiers membres de notre parti proviennent des usines : notre organisation a vu le jour dans les quartiers ouvriers. A présent notre parti devient le parti des masses laborieuses populaires des villes et des villages. Nous ne travaillons pas depuis bien longtemps dans les villages et peut-être n’y travaillons-nous pas aussi énergiquement que dans les villes. Mais nous pouvons dire qu’une année de travail a donné beaucoup de forces nouvelles à notre parti communiste et que nous y avons supplanté tous les autres partis. La popularité du parti communiste est très grande dans les campagnes et elle grandit de jour en jour. La jeunesse rurale, les jeunes gens qui ont été soldats, et les ouvriers des villes, principalement ceux de Pétrograd et de Moscou, ont accompli un grand travail à la campagne — surtout les ouvriers de Pétrograd. L’année dernière, près de deux cent quatre-vingts mille ouvriers de Pétrograd ont quitté la ville pour aller au front ou rentrer au village. Ce fut certainement un grand malheur pour Pétrograd, mais un bonheur pour la révolution - car c’est la "vieille garde" des ouvriers russes qui est partie et qui a pu continuer son travail fructueux à la campagne. La révolution communiste a atteint la campagne au cours de ces derniers mois. Actuellement, le paysan le plus pauvre est en train de vivre sa Révolution d’Octobre — et nous pourrons puiser à cette source beaucoup de forces nouvelles pour la révolution communiste.

C’est la première fois que notre prolétariat et notre parti ont eu la possibilité de mener avec le concours de l’Etat, une propagande communiste. Et nous avons profité de cet avantage. Nous nous trouvons à présent devant une immense tâche : beaucoup a déjà été fait, mais il reste encore beaucoup à faire. Notre parti a trente-cinq journaux qui lui appartiennent ; plus de cent journaux des soviets paraissent quotidiennement en Russie. Ce sont des journaux pour les paysans et les soldats — et c’est cela la véritable liberté de presse. Nous pouvons à présent publier des journaux pour les paysans dans les plus petites localités — journaux dans lesquels les paysans écrivent pour la plupart du temps eux-mêmes — et c’est la meilleure liberté de presse, celle dont les travailleurs ont le plus besoin. Le tirage de nos journaux est assez considérable. Les Izvestia, l’organe central du gouvernement des soviets, tirent à environ quatre cents mille exemplaires ; la Krasnäia gazeta (Gazette Rouge) de Pétrograd paraît à deux cents mille exemplaires et seul le manque de papier nous interdit d’augmenter le tirage. L’organe central de notre parti, la Pravda, ne paraît lui aussi qu’à cent cinquante mille exemplaires, faute de papier. Nous avons organisé et créé beaucoup d’universités populaires pour les prolétaires et les paysans — elles travaillent avec. grand succès et fournissent à la campagne une grande quantité de forces intellectuelles qui y travaillent dans l’intérêt du communisme. Les soviets des grandes villes ont toutes organisé de grandes imprimeries ; l’imprimerie du soviet de Pétrograd par exemple a publié près de onze millions cinq cent mille livres et brochures dans le courant de l’année écoulée ; l’imprimerie centrale de Moscou a développé une activité plus grande encore. Cette question concerne principalement le commissariat à l’instruction publique, qui mène actuellement une propagande à peu près communiste, mais notre parti exige qu’il organise maintenant tout son travail sur des bases entièrement communistes.

A présent, quelques chiffres : en 1917 les dépenses du ministère de l’Instruction publique se montaient à trois cents millions de roubles ; en 1918 à trois milliards de roubles, et pour la première moitié de l’année 1919, quatre milliards de roubles sont déjà prévus. Vous pouvez voir par là quel travail énorme incombe à ce commissariat. Dans la presse bourgeoise, en Allemagne et en France, vous avez pu lire que même des autorités bourgeoises sont obligées de reconnaître que le gouvernement des soviets a accompli sous ce rapport un travail admirable et tout à fait extraordinaire.

On a beaucoup parlé à l’étranger de notre situation économique. Kautsky a parlé d’un socialisme de la pauvreté en Russie. Le pays est effectivement très pauvre. Nous l’avons reçu dans un état tel que des contrées entières étaient ensanglantées et prêtes à succomber. Nous nous sommes trouvés alors devant une situation très difficile et qui est encore très menaçante. Mais, durant l’année qui vient de s’écouler, nous sommes néanmoins arrivés à plusieurs résultats : nous avons pris en main les organisations économiques ; nous possédons un appareil qui travaille plus ou moins bien — il exige des améliorations, certes, mais il fonctionne. L’année prochaine nous dépenserons pour les besoins du conseil suprême de l’économie [3] et des autres organisations de ce genre, dix milliards de roubles. Vous voyez par ce chiffre combien le travail est immense et tout ce qui nous reste encore à accomplir.

Dans la question du logement, nous ne sommes pas encore parvenus à tout ce qu’il faudrait, mais les premiers pas sérieux ont été accomplis. Dans les grandes villes, surtout à Pétrograd et à Moscou, mais aussi dans beaucoup d’autres villes, la question du logement est en voie de règlement. Les masses ouvrières, l’élite du prolétariat, reconnaissent que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, même si nous ne sommes pas parvenus encore à une amélioration radicale. Nous avons exproprié les logements de la bourgeoisie et nous les avons en partie distribués ; nous avons confisqué les meubles indispensables et nous les avons distribués aux ouvriers. Des quartiers entiers qui étaient auparavant des quartiers bourgeois sont devenus maintenant des quartiers ouvriers communistes. Les ouvriers communistes, les ouvriers d’usines entières, s’y sont installés.

Je ne parlerai pas de l’Armée Rouge — c’est une question tout à fait à part et le camarade Trotsky, plus compétent, pourra mieux vous renseigner à ce sujet.

Nous avons considéré que c’était pour nous un point d’honneur que de fournir l’aide matérielle maximale au mouvement ouvrier des autres pays. Ce n’est pas pour rien que la bourgeoisie de tous les pays se déchaîne contre nous. Nous avons fait notre devoir dans cette circonstance et nous continuerons de considérer que notre devoir est d’aider chaque mouvement ouvrier qui se tient sur le terrain du communisme.

Jamais notre parti n’a été aussi uni qu’à présent, au moment où nous sommes en train de convoquer et d’ouvrir son huitième congrès. Plusieurs camarades ont quitté le parti au commencement de la révolution et nous avons eu au moment des pourparlers de paix de Brest des discussions très vives [4]. L’argument principal était alors qu’en concluant la paix de BrestLitovsk, nous pourrions peut-être affaiblir la position internationale de nos camarades allemands — cet argument nous semblait être le plus important. Nous craignions surtout d’aggraver par un faux pas de notre part la position des ouvriers en Allemagne ou dans les autres pays. Cela n’est heureusement pas arrivé. La classe ouvrière de tous les pays nous a compris et j’espère que notre manière d’agir n’a pas aggravé, mais au contraire a facilité la position des différentes classes ouvrières. Et si, à l’avenir, une question analogue se posait à nous, par exemple la conclusion de la paix avec l’Entente, je crois que notre parti approuverait à l’unanimité la décision du Comité central et du gouvernement des soviets. Les ouvriers français, anglais et américains nous comprendront et seront complètement solidaires de nous.

On peut dire que notre classe ouvrière est assoiffée de renouer des rapports internationaux. Il en a toujours été ainsi ; au commencement de la révolution, quand les menchéviks étaient au pouvoir, les ouvriers de Moscou et de Pétrograd étaient heureux de voir même des gens tels qu’Albert Thomas, Henderson, etc. Quand ceux-ci arrivèrent à Pétrograd pour fraterniser avec MM. Tséretelli, Kerensky et consorts, nos masses ouvrières les prirent d’abord au sérieux ||Les socialistes occidentaux avaient visité la Russie après la révolution de février, afin de collaborer à son maintien dans la guerre.]]. Maintenant, elles ont compris que ce ne sont que des pseudo-socialistes et l’ouvrier le plus simple de Pétrograd et de Moscou connaît parfaitement les trois courants principaux du mouvement international.

Quelques mots maintenant sur la question de la prétendue terreur rouge. D’après les récits de nos amis politiques qui sont à l’étranger, je sais que cette question est un des points importants dans la lutte que l’on mène là-bas contre nous et que même quelques-uns de nos amis ne se sont pas entièrement solidarisés avec nous. Mais après ce que nous avons vécu en Allemagne, après avoir vu que la guerre civile, là-bas, a été bien plus acharnée que chez nous, après avoir assisté au meurtre de Liebknecht et de Rosa Luxemburg, je crois que nos amis qui ont trop longtemps vécu dans un milieu paisible et ne pouvaient plus comprendre tout ce qui se passait ici, comprendront pourquoi nous avons dû recourir à l’arme affilée de la terreur rouge. L’historien impartial du socialisme ne nous blâmera pas de ce que nous avons eu trop souvent recours à la terreur, mais au contraire, de ce que nous avons été souvent trop magnanimes. On ne peut pas nier ce fait : nous avons laissé en liberté presque tous les ministres du gouvernement de Kerensky. Plusieurs se sont enfuis et combattent maintenant contre nous. Konovalov, Maklakov, tous ces messieurs qui luttent contre nous actuellement depuis Paris — étaient entre nos mains ; nous leur avons donné la liberté. L’ex-ministre de la guerre Verkhovsky, qui était autrefois notre adversaire, auquel nous avons rendu la liberté, nous propose ses services ces jours-ci. Même Alexinsky qui, au mois de juillet 1917, était l’un des premiers metteurs en scène de la dreyfusiade contre les camarades Lénine, Trotsky, Zinoviev et les autres, a été remis en liberté par le soviet de Moscou et travaille maintenant à Moscou [5]. Si vous prenez en considération tous ces faits, vous constaterez que la terreur rouge à laquelle nous avons été forcés de recourir était une nécessité historique.

Vous savez que tous les partis qui s’intitulaient socialistes ont pris position contre nous et nous ont combattus. Tous ces partis sont en faillite, réduits à des minorités en voie de disparition. Les socialistes-révolutionnaires de droite (le Conseil de l’Assemblée constituante) ont capitulé devant notre parti [6]. Je vous ai déjà parlé des dernières élections à Pétrograd. Sur les mille cinq cents membres du soviet, il y a huit socialistes-révolutionnaires de gauche, cinq ou six de droite et près de dix mencheviks — tous les autres sont communistes et partagent les opinions de notre parti. Les élections se sont déroulées en général au scrutin secret et aucune force humaine n’aurait pu empêcher les ouvriers des usines Poutilov, par exemple, d’élire, s’ils l’avaient voulu, des membres d’un autre parti, mais cela ne s’est pas produit.

Il y a des mécontents parmi les ouvriers. Cela tient à la rareté de l’approvisionnement et au manque de pain ; mais au moment des élections, quand se pose la question du vote de confiance, l’élite de la classe ouvrière, sa grande majorité, accorde entièrement sa confiance à notre parti. C’est la meilleure preuve que malgré toutes les difficultés que nous avons traversées et que nous traversons encore, nous avons rempli notre devoir envers la Russie. Dès le début, nous nous sommes donné pour tâche d’embrasser tout le travail de la Commune de Paris, de comprendre ce que les ouvriers parisiens avaient montré au monde entier en 1871 et de continuer leur oeuvre dans des conditions nouvelles. Il va sans dire que nous devons mettre la plus grande partie de notre travail au compte de nos précurseurs les ouvriers français. Camarades, nous sommes peut-être déjà arrivés à la croisée des chemins ; en la dépassant nous pourrons respirer plus librement. Nous croyons, et tout nous aide à le croire, que la bourgeoisie de l’Entente ne marchera pas contre nous, qu’elle ne le peut pas. La meilleure preuve en est dans ce que Lloyd-George a déclaré aux partis bourgeois. 1I leur a dit qu’ils n’auraient probablement pas insisté pour faire la guerre, s’ils avaient su le nombre de soldats qu’il fallait pour vaincre la Russie. Ce chiffre, leur murmure-t-il à l’oreille, atteint un million et peut-être plus. Il est difficile de trouver un si grand nombre de gardes blancs ; quant aux ouvriers, il ne faut pas compter sur eux pour marcher contre notre parti. Il fut un temps où nous étions entourés d’ennemis, mais l’élite des communistes russes sentait que la majorité des ouvriers de tous les pays étaient avec eux. Nous sommes déjà arrivés au moment où les meilleurs éléments de la classe ouvrière de tous les pays considèrent comme un honneur de s’organiser en partis communistes et de suivre la voie dans laquelle nous nous sommes engagés.

Camarades, nous bâtissons tout notre travail sur l’expérience que nous a léguée l’héroïque Commune de Paris de 1871. Notre grand maître, Karl Marx, nous a appris à aimer la Commune. Le testament de la Commune de Paris nous est sacré. Travailler pour la réalisation de l’idée qui nous a été léguée, aider à la victoire de la classe ouvrière internationale sur la bourgeoisie, voilà notre grande ambition et voilà ce qui sera notre plus grande gloire.

Le camarade Platten propose d’interrompre la séance pendant trois-quarts d’heure (adopté).

(Suite des rapports)