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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Plate-forme, discussion (suite et vote) – Reinstein - Katscher - Platten - Albert
Troisième journée – 4 mars 1919
Article mis en ligne le 14 mars 2019
dernière modification le 5 mars 2019

par ArchivesAutonomies

Le camarade Lénine ouvre la séance à midi

ALBERT : Camarades, le bureau propose de siéger publiquement à partir de maintenant étant donné qu’il n’y a plus à cacher que les séances ont lieu ici ; le bureau fait savoir que les autres délégations sont arrivées entre temps.

La proposition est adoptée à l’unanimité.

Débat sur la plate forme (suite) 

Le camarade Reinstein obtient la parole.

REINSTEIN (Parti socialiste ouvrier des États-Unis) : Je voudrais souligner deux points qui, selon moi, devraient être contenus dans la plate-forme, ou sur lesquels il faudrait insister plus. Le premier est que la III° Internationale refuse la défense nationale dans la question du militarisme et de la guerre. Dans la Internationale, les représentants du mouvement avaient, dans tous les pays, voté des résolutions contre le militarisme, contre le soutien au gouvernement pour ses dépenses de guerre, etc... Mais, la plupart des représentants de la II° Internationale pensaient que, si leur pays devait être attaqué, donc être non l’agresseur mais l’agressé, que s’il y avait une guerre "défensive", le prolétariat, tout le mouvement ouvrier et socialiste avait non seulement le droit mais le devoir de soutenir le gouvernement. Les conséquences de cette position ne sont que trop connues au prolétariat de tous les pays. C’est pourquoi je suis pour que la III° Internationale dise clairement, en quelques phrases courtes, qu’à notre époque il n’y a aucune guerre qui n’ait ses racines dans la concurrence capitaliste. Tant qu’existera la société capitaliste il y aura des guerres à cause des luttes pour les débouchés. Etant donné les raisons purement commerciales et économiques de la guerre moderne, le prolétariat non seulement n’a pas le devoir mais n’a pas non plus le droit de soutenir le gouvernement, y compris en cas d’une "guerre défensive". Il n’y a qu’une guerre que les prolétaires aient le devoir de soutenir, c’est la guerre civile, la révolution sociale.

L’autre idée qui, selon moi n’est pas exposée correctement, concerne le rôle des organisations économiques, du mouvement syndical. Nous avons en Amérique un point de vue opposé à celui de nos camarades finnois sur cette question. Nous ne sommes pas d’accord pour attribuer au mouvement syndical un rôle accessoire, secondaire. Nos succès dans le pays capitaliste le plus hautement développé, les Etats-Unis, nous ont appris autre chose. Tous les membres du parti socialiste ouvrier, une grande partie du parti socialiste, dont le chef est Debs, les ouvriers qui se sont groupés dans les I.W.W. et dans les autres syndicats industriels considèrent les organisations syndicales comme des organes très importants dont le rôle n’est pas seulement important, mais effectivement déterminant dans la lutte révolutionnaire. C’est pourquoi nous pensons que la III° Internationale doit souligner plus énergiquement la nécessité d’une révolutionnarisation, d’une transformation du mouvement syndical. notre expérience nous conduit à penser que ceux qui tiennent le drapeau derrière lequel marchent les masses du prolétariat organisé, que des chefs syndicaux, comme Gompers en Amérique, Karl Legien en Allemagne et Henderson [1] en Angleterre, tiennent effectivement entre leurs mains la clef de la situation et peuvent exercer une influence décisive. C’est pourquoi il faut affranchir le mouvement syndical de l’influence néfaste de ces laquais du capital.

En parlant de la réorganisation du mouvement syndical, je veux dire par là que les communistes doivent faire en sorte que dans tous les pays, les syndicats se placent de manière conséquente sur le terrain de la lutte des classes, non seulement en paroles, mais aussi dans les faits et dans les actes.

Nous devons nous efforcer d’organiser les syndicats sous une forme qui corresponde aux luttes actuelles. Je peux très bien prévoir les objections qui vont m’être présentées. On dira que c’est un trop gros travail qui prendra beaucoup de temps. Je reconnais qu’il est plus facile de critiquer les dirigeants capitalistes ou social-patriotes que les dirigeants des syndicats ou les syndicats eux-mêmes, leurs objectifs, leurs méthodes et leur mentalité. C’est là certes une tâche difficile. Mais nous pensons que ce travail est nécessaire. L’affranchissement du mouvement syndical international de l’influence des laquais capitalistes est une condition sine qua non. C’est pourquoi je propose de modifier les quelques phrases à ce sujet dans ce document de manière à ne pas traiter les organisations syndicales seulement en passant, mais, au nom de la III° Internationale, d’appeler le prolétariat de tous les pays à travailler avec énergie afin d’édifier les syndicats comme ils devraient l’être réellement [2]. Si la HP Internationale lançait un tel appel, je peux vous assurer qu’en ce qui concerne au moins le mouvement américain, cela constituerait un soutien moral nécessaire pour les éléments révolutionnaires du mouvement politique et syndical : notre travail aurait de meilleurs résultats et nous pourrions briser l’influence des traîtres. Si la III° Internationale considère que le mouvement syndical est, certes, utile mais n’a pas une grande importance, cela apportera de l’eau au moulin des Gompers et Henderson. Les Gompers et Henderson sont déjà en train de fonder une internationale syndicale jaune qui devra jouer le rôle de paratonnerre international [3]. Nous devons nous y opposer.

KATSCHER (Groupe communiste de Suisse) : Camarades, je voudrais m’associer fermement à la conception de l’orateur précédent. Je trouve également que ce projet, qui sera diffusé par la III° Internationale dans la classe ouvrière de tous les pays, doit apporter effectivement au prolétariat quelque chose de positif, de plus pratique, un appui dans son combat difficile, non seulement contre la bourgeoisie mais aussi contre les social-patriotes et toutes les nuances du centre. De ce point de vue précisément, je trouve que dans ce projet, un chapitre est trop court et trop sommaire, celui qui concerne le chemin de la victoire, chapitre qui, à la différence de tous les projets et proclamations parus jusqu’à présent, doit être rédigé sur la base des expériences de la révolution russe et allemande. Dans ce chapitre, deux recommandations sont faites clairement à la classe ouvrière internationale : la nécessité de la lutte de masse et la fondation de partis communistes. Je ne peux rien trouver de plus positif dans ce chapitre. Je voudrais y avoir encore d’autres précisions sur les tâches du prolétariat international. Le premier des deux points concerne la question du système des conseils. Le système des conseils est traité dans cette plate-forme, mais de manière très large, comme un système de conseils englobant déjà le pouvoir politique. Je parle du système des conseils qui n’est pas encore la dernière étape de la révolution et qui est maintenant déjà possible dans les pays où le prolétariat n’a pas encore pris le pouvoir : les conseils ouvriers. Il paraît étrange que cette plate-forme ne dise pas un mot de ces conseils ouvriers qui se forment partout. Peut-être les auteurs ont-ils considéré que cela allait de soi puis qu’ils naissent spontanément dans tous les pays. Mais, camarades, ceux qui doivent militer dans les pays où la révolution n’a pas encore eu lieu savent que nous devons mener une lutte très difficile pour ces conseils, non seulement contre les social-patriotes, mais aussi contre les radicaux qui, pour des raisons de principe, ne veulent pas se décider à lutter dès maintenant pour les conseils ouvriers. Si nous voulons soutenir ces aspirations révolutionnaires, soutenir le prolétariat contre les social-patriotes, alors l’Internationale doit dire dans sa plate-forme que la meilleure voie pour la victoire consiste à les préparer dès maintenant, qu’il faut dès maintenant fonder des conseils ouvriers.

Le deuxième point que je voudrais soulever ici et que je considère également comme un facteur de la victoire est l’idée du contrôle ouvrier sur la production. Ce point se trouve au troisième paragraphe de ce projet où il est question de la socialisation. La nationalisation et la socialisation apparaissent pour les masses des pays où la révolution n’a pas encore eu lieu comme quelque chose de monstrueux, qui fait penser au prétendu "chaos" russe ; c’est pourquoi il y a conflit entre les ouvriers qui en sont partisans et les différents leaders et courants, radicaux compris, qui voudraient d’abord connaître l’extension et l’enracinement de cette idée. A mon avis, nous devons lancer un mot d’ordre qui se donne provisoirement l’objectif d’une étape sur la voie de la socialisation et doit être le contrôle ouvrier sur la production et la consommation. Nous ne devons pas oublier que les entrepreneurs se sont depuis longtemps déjà emparés de cette idée et ont essayé de séduire le prolétariat de cette manière. Nous savons quel en est le but caché. Mais les choses seront différentes si c’est le prolétariat qui lance lui-même ce mot d’ordre.

Le troisième point que je voudrais souligner concerne la préparation de la prise du pouvoir économique. Je sais combien il a été difficile de trouver des gens, au moins un ou deux camarades, capables d’expliquer aux ouvriers ce qu’est à vrai dire la prise en charge de la production et la prise du pouvoir économique, comment il faut lutter contre les sabotages, comment l’on gouverne et administre le pays et les usines. Je voudrais prier l’assemblée et les auteurs de la plate-forme de discuter de cette question. S’il devait sortir de la III’ Internationale quelque chose qui ne repose pas effectivement sur les expériences de la révolution, et si, de la III° Internationale, devait sortir maintenant quelque chose qui ne serait pas capable de mettre en action le prolétariat de l’Entente, alors notre conférence aurait échoué. Pour conclure, je voudrais dire que je pense également qu’il ne faut pas différer la fondation de la III° Internationale. On l’attend dans tous les pays, partout existent de petits groupes qui ont besoin de ce centre international et en Allemagne également le prolétariat désire absolument une III°’ Internationale.

PLATTEN : Camarades, la commission des résolutions avait pour tâche de vérifier toute une série de propositions. La commission en est venue à procéder à quelques petites modifications dans le projet.

Maintenant, nous en venons à la proposition de Rutgers que la commission a pris en considération sous la forme suivante : "à présent les Etats de l’Entente se démasquent même aux yeux des masses arriérées comme des brigands internationaux et assassins du prolétariat". Nous y avons ajouté par conséquent : "même aux yeux des masses arriérées". Le camarade Rutgers était plus explicite mais la commission a pensé qu’il était suffisant de n’insérer que la phrase intermédiaire, car on peut admettre que déjà avant la guerre et pendant la guerre, il n’y avait aucun doute que les Etats de l’Entente pratiquaient déjà une politique de brigandage et seules des masses tout à fait arriérées pouvaient croire que ces Etats faisaient la guerre pour la liberté, le droit, etc... En ajoutant cette phrase, nous voulons rendre les choses parfaitement claires.

LÉNINE suggère que pour toute proposition d’amendement deux orateurs parlent, un pour, un contre. Adopté. Personne ne demande la parole.

ALBERT : Camarades, lorsque le camarade Boukharine et moi-même avons commencé l’élaboration de cette plate-forme, nous ne pensions pas qu’il serait possible de nous mettre d’accord si facilement sur les différentes questions, car on pouvait a priori supposer que, du fait de la grande variété du développe ment dans les différents pays, surtout aujourd’hui, il y aurait des oppositions et de nombreuses divergences. Nous sommes heureux que tel n’ait pas été le cas et que cette plate-forme ait été dans son ensemble adoptée par la conférence Ce qui nous a semblé essentiel lors de la rédaction, c’était de réaliser la synthèse des différents niveaux de la révolution dans les divers pays, et vous pouvez admettre que ce n’est pas un travail facile. D’un côté, les pays qui connaissent le développement révolutionnaire le plus avancé pouvaient avoir des exigences et émettre des vœux plus généraux ; de l’autre, les pays en retard pouvaient dire "Ce que vous réclamez dans votre plate-forme n’est pas suffisamment mûr pour nous, et nous ne pouvons envisager ces choses-là". Pourtant il est apparu que les délégués ont dit leur accord avec le projet. Les modifications et amendements abordés dans la discussion d’hier ont été examinés hier soir par la commission de rédaction à laquelle participaient également les deux rédacteurs du projet. Là aussi l’unanimité s’est faite. Les amendements que le camarade Platten vient de vous proposer le sont en accord avec les auteurs du projet. Aucun amendement n’a porté sur les principes, mais seulement sur la rédaction. Il faut donc dire que cette plate-forme peut être adoptée sans difficulté. Mais nous nous étions a priori limités à l’essentiel, afin de pouvoir rassembler le maximum de groupes et d’organisations sur cette plate-forme.

J’aborde maintenant une question capitale qui n’est pas traitée dans la plate-forme, à savoir celle du mouvement syndical.

Nous avons longuement travaillé sur cette question. Nous avons entendu les délégués des différents pays au sujet du mouvement syndical et avons dû constater qu’il n’était pas possible aujourd’hui de prendre sur cette question une position internationale dans la plate-forme puisque la situation du prolétariat varie considérablement d’un pays à l’autre. Il n’existe pas à cette question syndicale de réponse de principe valable pour tous. En Russie, on nous a dit que, sur la base des tendances révolutionnaires, le mouvement syndical jouait un rôle très important dans le système soviétique, que le pouvoir soviétique s’appuie en partie sur les syndicats pour la répartition de la production et la direction des entreprises. Mais ailleurs, c’était très différent ; les camarades finlandais ont affirmé qu’il était impossible d’utiliser les syndicats pour la révolution. Et, en Angleterre, les syndicats jouent un rôle tout à fait différent. En Allemagne, on constate que les syndicats, après le déclenchement de la révolution ont été placés le dos au mur, que toutes les luttes économiques ont été menées sans eux quand ce n’était pas contre eux. On serait tenté de dire qu’il faut les a révolutionnariser", remplacer les dirigeants jaunes par des dirigeants révolutionnaires. Mais cela n’est pas si facile en réalité car toutes les formes d’organisation des syndicats sont adaptées au vieil appareil d’Etat, parce que le système des conseils n’est pas praticable sur la base des syndicats de métier. En Allemagne, nous avons remis la direction du mouvement économique au système des conseils. Depuis le début de la révolution, les conseils d’usine ont pris en charge, dans les entreprises, l’ensemble de l’activité et les syndicats ne sont, en Allemagne, pratiquement que des organisations de soutien [4]. Il n’est pas possible de prévoir s’il sera possible de les "révolutionnariser", de les transformer en syndicats d’industrie. Les circonstances sont très différentes selon différents pays, si bien qu’il nous paraît impossible de donner des lignes directrices internationales claires aux ouvriers. Puisque cela n’est pas possible, nous ne pouvons pas trancher la question, et nous devons laisser aux différentes organisations nationales le soin de définir leur position. C’est pourquoi nous avons seulement dit brièvement que là où c’est possible, il faut utiliser les syndicats révolutionnaires pour la lutte.

Il a été demandé que la notion de "patrie" soit précisée ici, qu’il soit dit aux ouvriers que nous, communistes, nous n’avons aucun intérêt à défendre la patrie. Il est nécessaire de faire ici une restriction et de dire : nous n’avons aucun intérêt à défendre la patrie bourgeoise, mais la question est différente pour nous en ce qui concerne la patrie socialiste. Camarades, nous voyons à quel point les ouvriers russes ont un intérêt passionné à la défense de leur patrie. Mais, puisque la plate-forme se fixe comme objectif la destruction de l’appareil d’Etat bourgeois, il est naturel qu’avec l’effondrement du régime bourgeois s’effondre également la notion bourgeoise de patrie. C’est pourquoi je vous demande de ne pas accepter cette proposition. La camarade Katscher souhaite que le système des conseils soit explicité plus en détail. Je voudrais lui dire que nous discuterons encore de la question des conseils et que des résolutions particulières prendront position à ce sujet.

Pour finir, je vous demande d’accepter les amendements proposées ici par la commission des résolutions et ensuite la plate-forme dans son ensemble. Si elle est acceptée à l’unanimité, alors nous pourrons avec confiance nous présenter au monde, et dire avec confiance aux prolétaires de tous les pays :

"Il ne tient qu’à vous de bâtir des organisations qui engagent la lutte sans merci dans les divers pays, qui adhèrent à la nouvelle et grande Troisième Internationale". A mon avis, c’est seulement alors qu’il sera possible de fonder la III° Internationale. Aujourd’hui, il y a tellement de divergence sur ce que veulent les communistes dans les différents pays, l’ignorance est tellement répandue, non seulement du fait des calomnies de la bourgeoisie, mais aussi parce qu’il n’y a pas de possibilité pratique d’informer les milieux ouvriers déjà ralliés au communisme sur ce que pensent et font les partis frères, les partis communistes des autres pays.

PLATTEN : La discussion est close. Aucun amendement ne peut plus être présenté dans ce débat. Maintenant, le camarade Reinstein a fait la proposition suivante :

"La III° Internationale communiste appelle les révolutionnaires de tous les pays à redoubler d’énergie afin d’engager les syndicats sur une voie véritablement révolutionnaire et de les transformer, dans leurs formes d’organisation, leurs buts, leur tactique et leur esprit en un mouvement à la hauteur des objectifs révolutionnaires du communisme".

Il semble qu’il serait plus opportun de demander à l’assemblée si elle accepte de transmettre la proposition de Reinstein à la commission afin que celle-ci décide définitivement sous quelle forme un amendement peut être retenu.

ALBERT : Je pense que la proposition du camarade Reinstein ne peut pas prendre place dans la plate-forme. Mais chaque délégué est libre de proposer des résolutions particulières pour qu’elles soient discutées à la fin de l’ordre du jour avec les résolutions générales et sans lien avec la plate-forme. C’est pourquoi je propose de faire voter sur la proposition de Reinstein dans les questions diverses.

LÉNINE : Nous devons voter sur ces propositions.

La résolution est adoptée par 16 voix contre 11. Aucune modification n’est proposée et on passe au vote du texte dans son ensemble.

KLINGER : Celui qui est pour adopter le texte en entier répondra par oui.

Parti communiste allemand : oui. Parti communiste russe : oui. Parti communiste de l’Autriche allemande : oui. Parti communiste hongrois : oui. Parti communiste suédois : oui. Parti communiste norvégien : abstention. Parti communiste suisse : oui. Ligue de la propagande socialiste américaine : oui, à condition que notre déclaration soit acceptée. Fédération révolutionnaire balkanique : oui. Parti communiste polonais : oui. Parti communiste finnois : oui. Parti communiste ukrainien : oui. Parti communiste letton : oui. Parti communiste lituanien : oui. Parti communiste d’Estonie : oui. Parti communiste arménien : oui. Parti communiste des colons allemands : oui.

ALBERT : La plate-forme est adoptée à l’unanimité moins une abstention.

REINSTEIN déclare au procès-verbal qu’il vote pour l’adoption de la plate-forme en attendant que ce qui manque dans le document, à savoir l’affirmation de la nécessité du travail de "révolutionnarisation" du mouvement syndical, soit ajouté par l’adoption de la résolution correspondante proposée par lui.