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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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La révolte de la prison de Toul : Introduction
Négation, n°0, s.d., p. 2.
Article mis en ligne le 27 juillet 2013
dernière modification le 11 février 2018

par ArchivesAutonomies

Ce texte a été fait tout de suite après les événements de Toul.
Depuis, le mouvement dans les prisons s’est étendu en ampleur et en violence (Nancy notamment), et l’on voit le Gouvernement qui essaie de prendre les devants, lutter de concurrence avec les officines gauchistes dont la dernière déjection est "le contrôle populaire sur les prisons" ! !
Il n’est pas question d’en rester là ; nous espérons reprendre ce travail de réflexion à partir de la suite des événements, et en approfondissant certains points, en particulier les "problèmes" de la délinquance et de l’unification des luttes des prolétaires qui constituent les divers "secteurs" du prolétariat donc du capital :

  • ceux qui demeurent dans le processus de production et ceux qui en sont exclus par le machinisme s’automatisant,
  • ceux qui ont pour fonction de transformer la plus-value en capital (secteur tertiaire) et ceux qui commencent à être exclus de cette
  • fonction par la programmation,
  • et aussi les femmes, les jeunes, les immigrés et les noirs, les délinquants, etc... ainsi que les couches se prolétarisant.

    En temps de non lutte contre le capital, ces secteurs ont tendance à s’affronter les uns aux autres : les chômeurs aux travailleurs, les femmes aux hommes, les jeunes aux vieux, les noirs aux blancs, etc... Cet état provient, profondément, de l’unification du travail et du capital qui tend à nier l’existence de ce dernier et à donner de la société une image "neutre". Ainsi, semblent ressurgir, en eux-mêmes, des conflits pré-capitalistes que le capital n’a pas résolus mais a plus ou moins escamotés pendant toute la période de son développement jusqu’à sa domination réelle et totale sur la société (après 45) où il les fait réapparaître à l’avant scène : femmes-hommes, enfants- adultes, conflits religieux et raciaux : Irlande et Moyen-Orient, etc...
    En réalité, si ces conflits semblent ressurgir comme tels, c’est qu’en domination réelle du capital, tout groupe ou communauté humaine établi sur la base de naissance du capital(isme) n’existe qu’en ayant le même mode d’existence que le capital, c’est à dire si cette partie s’affronte à une-ou plusieurs-partie(s) constituée(s) sur la même base et à la totalité.
    Et si le capital nie son existence c’est qu’il est l’élément commun et organisateur de ces différents "secteurs" prolétariens et de leur séparation.
    Le fétichisme atteint la sa plénitude puisqu’après avoir identifié les rapports sociaux aux rapports d’objets, il fait apparaître ceux-ci sous forme de rapports sociaux pré ou post-capitalistes, éternels en somme.
    Cependant, si ces conflits paraissent s’exacerber c’est qu’ils sont annonciateurs de luttes pour la transformation radicale du monde : à travers eux le capital tend à nier idéologiquement son existence et celle du prolétariat, celui-ci, reformé en classe, aura à réaliser pratiquement cette négation.
    C’est de cette unification de la classe que la défétichisation par les luttes actuelles permet déjà de percevoir, ainsi que de son rôle de néga­tion positive vers la société humaine, qu’il sera fondamentalement question dans les parutions ultérieures de la revue.


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