Je voudrais bien répondre, dans Plus Loin, aux commentaires qui ont été publiés sur le Manifeste des Seize. Mais je ne me sens pas apte à le faire avec toute l’ampleur qui, conviendrait, car le débat s’élargit singulièrement. Il ne s’agit plus seulement, en effet, de savoir si oui ou non les signataires du Manifeste ont eu raison — et il y a mille arguments contre eux sur ce point — mais la discussion même pose le problème de l’attitude des anarchistes dans la guerre. Allons-nous admettre comme un point de tactique anarchiste que nous devions, dans toute guerre, intervenir en nous rangeant sous la bannière de l’un des belligérants ? En suivant les camarades de Plus Loin dans leur raisonnement, telle devrait pourtant être notre attitude, puisque, inévitablement, il se présentera dans tout conflit de gouvernement à gouvernement, l’un de ceux-ci qui aura moins tort que l’autre, qui sera moins impérialiste, ou plus révolutionnaire, etc. Il reste à savoir, alors, quel bénéfice les peuples peuvent tirer d’une guerre quelconque — et j’entends par là le peuple qui crève de la guerre — ou même quel gain peut en tirer le mouvement ouvrier et révolutionnaire mondial, ou encore quel profit en acquiert la civilisation — non pas là Civilisation mythique, mais la civilisation qui se traduit par un bien-être des masses dépossédées et un progrès moral chez les individus.
Je pense, plus fortement que jamais, que les Seize se sont trompés et que non seulement tout anarchiste, mais tout homme pensant, ne peut donner son assentiment et moins encore sa collaboration à un conflit de gouvernement à gouvernement. Et je suis profondément peiné que, dans tous les commentaires parus, il ne soit pas possible d’entrevoir la moindre perche tendue qui permettrait d’amener un rapprochement, une réconciliation entre les anarchistes de Plus Loin et tous les autres. Ces autres-là se rendent compte que la cause essentielle de la régression du mouvement anarchiste, de la perte considérable d’influence de nos idées, réside dans la signature du Manifeste, qui a en quelque sorte séparé les adeptes des maîtres, décapité le mouvement de ses chefs spirituels, qui ont eu en 1914 une attitude que contredisaient leur vie, leurs actes, leur propagande, leurs écrits, toute leur œuvre anarchiste d’antan.
Et, sans conducteurs spirituels, la propagation de nos idées ira de plus en plus vers la décadence, la démagogie s’y fera une place de plus en plus grande... et au bout de cela il y a le néant. Un résultat que n’avaient point prévu les signataires du Manifeste. Et une régression des idées de liberté n’est point précisément un progrès de la Civilisation.
En posant la question du Manifeste, c’est dans ce sens que j’espérais la voir résoudre. Tout n’est sans doute pas encore perdu, puisque aucun des commentateurs du Manifeste n’en a fait l’apologie. Expliquer une attitude, ce n’est déjà plus la revendiquer. Et si l’on ne revendique pas le Manifeste, n’est-ce pas parce qu’il est "irrevendicable", parce que l’on s’est trompé ? Si ce grand pas était franchi dans les faits, comme je suis persuadé qu’il l’est dans les esprits, nous pourrions assister à un essor nouveau, à une régénération du principe anarchiste... et antiguerrier.
Je ne veux point en désespérer, et je serais infiniment heureux d’avoir été un modeste artisan de cette grande et belle action.
LOUIS DESCARSINS
* * *
RÉPONSE
Descarsins reprend la thèse de l’égoïsme sacré, l’égoïsme sacré cher à Mussolini, cher aussi aux marxistes. Mussolini a déclaré que l’Italie ne devait s’intéresser qu’à elle-même. Les marxistes professent que la classe ouvrière ne doit se préoccuper que de ses intérêts exclusifs,
Le sentiment de justice est universel. Un déni de justice frappe tous les hommes bien nés, tous ceux qui ne sont pas pervertis par les préjugés ou fossilisés par les conventions, les formules et les dogmes. Les anciens révolutionnaires, y compris les anciens anarchistes, se sont honorés en se dressant contre l’iniquité, quelle qu’elle fût. Mais l’idéalisme est en baisse. Les quarante-huitards, qui symbolisent assez bien le culte de l’idéal, sont traités de vieilles herbes. Aujourd’hui, l’utilitarisme règne sur le monde. Nous prenons le droit de nous intéresser à tout déni de justice, à tout acte de violence exercé contre un faible
pour crier notre protestation et pour agir, si nous pouvons. Nous prenons le droit d’intervenir contre l’iniquité commise envers un traîneur de sabre, un officier de l’armée bourgeoise. Nous avons été dreyfusards, et le serions encore, si c’était à refaire.
Alors, si nous avons pris le droit d’intervenir autrefois dans un conflit entre galonnés, sans en être autrement diminués — au contraire — pourquoi n’aurions-nous pas le
droit de prendre parti dans un conflit entre gouvernements ; mais où le progrès humain, les notions de justice et les acquisitions dans le domaine de la liberté morale sont en cause ? [1] Lorsque progrès moral, justice et liberté sont en jeu, il n’y a plus de classe ou d’entité gouvernementale, qui tienne, l’intérêt de l’idéal humain domine tout. Tant pis pour ceux qui ont trop peur d’être dupes et qui se confinent dans la méfiance. La méfiance est un sentiment assez bas, qui ne peut aboutir qu’à l’impuissance et à la stérilité. En fait, il est l’apanage de ceux qui se sentent trop faibles où trop peureux pour agir.
Laissons cet exposé d’idées générales pour passer dans le domaine des faits. D’après Descarsins, la guerre entre gouvernements ne doit jamais nous intéresser. Telle était aussi l’opinion des bolcheviks et des anarchistes à Pétrograd et à Moscou, au moment du gouvernement de Kérenski. Celui-ci voulait continuer la guerre. Abominable crime contre le peuple. Toute la propagande anarchiste et bolchevik a porté sur ce point-là. Les anarchistes, simples négateurs, adorateurs de formules simplistes, aidèrent les bolcheviks à mettre par terre le gouvernement de Kérenski. Ceux-ci se hissèrent au pouvoir et déclarèrent que la guerre était finie. Mais, malgré leurs protestations d’amitié et de paix et leurs essais infructueux de fraternisation, les armées impériales allemandes continuaient d’avancer. Trotsky essaya alors, mais vainement, d’improviser une défense avec des éléments insuffisants. L’armée russe était désorganisée, et les soldats rentrés chez eux. Il fallut subir le traité de Brest-Litovsk. Descarsins ferait bien de le lire. Les Etats Baltes et l’Ukraine passaient sous le protectorat allemand. Le gouvernement impérial y institua la terreur militaire et la dictature des hobereaux réactionnaires. Le traité mettait les bolcheviks russes eux-mêmes dans un tel état de platitude, vis-à-vis de l’ambassadeur allemand à Moscou, qu’on peut se demander ce qu’ils eussent été obligés d’accepter, si les Allemands n’avaient pas eu trop de toutes leurs forces pour le front occidental.
Rien que la servitude politique et économique des paysans baltes et des Ukrainiens est suffisant comme exemple. Elle devenait permanente, si les Allemands n’avaient pas été vaincus,
Descarsins dit que le peuple crève de la guerre. Mais les gouvernements aussi. Tout au moins cela arrive. Cette remarque est de Paul Reclus, qui ajoute : "La guerre russo-japonaise a permis le soulèvement russe de 1905, qui n’a pas abouti, mais qui a donné aux éléments révolutionnaires russes l’idée de leur puissance." Cette observation est faite, non pour légitimer la guerre russo-japonaise — loin de là — mais pour montrer à Descarsins la complexité des choses. En fin de compte, la guerre, par l’épuisement qu’elle provoque dans l’armature gouvernementale, rend la révolution possible. C’est ce qui est arrivé, grâce à la guerre de 1914, en Russie et en Allemagne. Sans la guerre, l’organisation étatiste était trop forte pour qu’un mouvement révolutionnaire eût quelque chance de succès dans ces deux pays, malgré les rodomontades des marxistes. Aussi la crainte d’un bouleversement social est sans doute actuellement la meilleure garantie contre une nouvelle guerre. Elle permettra au pacte Kellog d’avoir des effets réels et persistants. "Pourrons-nous ajouter, dit Paul Reclus, qu’au point de vue moral, au point de vue humain, la signature de ce pacte entre gouvernements est plus importante que les anathèmes de certains anarchistes ?"
Descarsins dit que notre attitude en 1914 a été en contradiction avec notre vie, nos actes, notre propagande, nos écrits, toute notre oeuvre anarchiste d’antan. Sans doute l’étonnerai-je beaucoup en lui répondant qu’il n’y a pas eu de contradiction, et que nous avons été antipatriotes et antimilitaristes avant, pendant et après la guerre. Mais il faut entendre que nous avons pris parti contre la menace du militarisme prussien tout-puissant, dont le triomphe eût renforcé dans la France vaincue un militarisme réactionnaire (pendant que la pierre du tombeau se fût appesantie sur les peuples de l’Europe Orientale), et que notre adhésion à la défense commune n’a jamais en en vue ni exaltation du militarisme français, ni impérialisme, ni domination, ni orgueil national, ni représailles à exercer, ni humiliation à imposer [2]. Avant la guerre, nous avons fait en France la propagande la plus active contre les incendiaires nationalistes, contre les préjugés patriotiques ; contre la mascarade des retraites militaires. Nous savions qu’en Allemagne et ailleurs, nos camarades, moins nombreux, mais aussi actifs faisaient la même propagande antimilitariste. Nous nous rendions compte que dans l’Empire allemand les idées démocratiques et révolutionnaires faisaient du progrès, malgré la gêne venant de l’armature féodale de l’Etat. Nous espérions qu’avec le temps la poussée démocratique et révolutionnaire, encore bien faible, deviendrait assez forte pour empêcher les militaires de pouvoir à leur gré déclencher la guerre. C’est même cette menace démocratiques si lointaine qu’elle fût, qui a été que des causes pour lesquelles le gouvernement impérial pris la décision des hostilités, se croyant invincible. L’hégémonie allemande, politique et surtout économique, se renforçait tous les jours. Mais le moindre obstacle, extérieur ou intérieur, irritait l’être impulsif et orgueilleux qui présidait aux destinées de l’empire. La guerre est une telle folie que, le 31 juillet, je me refusais d’y croire, disant à qui voulait m’entendre que ce serait une telle catastrophe en vies humaines et en richesses matérielles qu’aucun gouvernement n’oserait en prendre la responsabilité. Aujourd’hui encore, mes proches se moquent de mon optimisme d’alors, mais je persiste à croire que j’avais raison.
Notre résistance à l’invasion menée par le clan féodal et militaire allemand n’a jamais comporté la haine du peuple allemand, ni le dessein de son asservissement. Je n’ai jamais eu personnellement l’idée d’aller éventrer Nettlau sur l’autel de la Patrie. J’ai continué pendant la guerre à répandre autour de moi des idées de fraternité universelle et de compréhension des adversaires, fondées sur le simple bon sens. Le danger passé, nous reprenons sans rancune, sans honte, sans remords, notre propagande, qui me semble, à moi, sans hiatus, parce que ma pensée n’a subi dans mon cerveau aucune déviation.
J’avoue, dussé-je indigner Descarsins, que je reprendrais la même attitude contre une invasion conduite par Mussolini, sans haine aucune contre les Italiens. Mais puisque je suis hostile aux royalistes français, pourquoi accepterais-je la loi des fascistes, simplement parce que les fascistes sont des étrangers ? Et pourtant le fascisme est beaucoup moins dangereux, beaucoup moins puissant que ne l’était le grand état-major allemand. Sa victoire aurait des effets bien moindres ; à tout le moins elle provoquerait en France le retour triomphal de l’esprit chauvin et réactionnaire. Mais, moi, je ne prétends pas imposer mon opinion à Descarsins [3].
Pourrai-je dire que je respire mieux depuis la guerre, que j’ai davantage confiance dans une évolution pacifique des peuples, depuis que l’Europe ne traîne plus comme un boulet les empires d’Allemagne, d’Autriche et de Russie ? ll y a bien le fascisme et quelques autres dictatures. Ils sont d’importance secondaire, ils sont surtout désagréables pour leurs propres peuples. Le plus fort, le fascisme italien, n’a pas d’argent, il ne peut donc rien faire, il va à la faillite financière. Toutefois, les voisins devront, se garder des soubresauts de la bête au moment de son agonie.
Nous avons souffert, bien des gens sont morts, c’est vrai. "Les noyades de Nantes pendant la Révolution française, les exécutions dans les prisons russes ne m’enchantent pas non plus." (Paul Reclus). Mais les générations qui viennent après nous auront, après la dépression qui suit un aussi grand bouleversement, plus de facilité pour se libérer.
Avant de clore une réponse déjà trop longue, je voudrais faire remarquer à Descarsins qu’il confond les signataires du Manifeste avec le Groupe de Plus Loin. Or, il y a certainement dans notre Groupe des camarades qui ne partagent pas les opinions des Seize. Pourtant, nous ne nous sommes jamais dévorés. Nous savons que nous sommes les unes et les autres de bonne foi. Nos discussions sont des échanges d’idées. Nous n’avons pas la prétention d’avoir raison à toute force contre nos adversaires. Nous savons que la vérité a des faces multiples et variables. C’est pourquoi nous ne cherchons pas la Vérité absolue. Nous nous efforçons de nous rendre compte des réalités, d’entrevoir leur complexité, de saisir quelques-uns de leurs rapports. Cette étude demande un esprit impartial, le sens de la relativité et des connaissances plus étendues que celles que la plupart des anarchistes tirent de leur introspection.
Il y a deux sortes de propagande. L’une est de bourrer le crâne et d’imposer à la crédulité d’autrui un catéchisme impératif. L’autre est de faire réfléchir ; cette petite revue n’a pas d’autre ambition.
Les camarades de Plus Loin ne sont ni des maîtres, ni des chefs spirituels. Ils se refusent à présenter leurs réflexions comme des formules définitives. Même dans le domaine révolutionnaire, au cours de l’histoire de l’humanité, les révoltes, malgré un idéal assez proche, ont souvent changé le corps de doctrine sur lequel elles appuyaient leurs revendications, qu’il s’agisse, par exemple, des communes du Moyen-Age, de la Révolution française ou de la Commune de Paris. Le dogme anarchiste n’est pas, lui non plus, définitif. Nous avons gardé l’étiquette par affection et déférence pour les aînés qui ont fait notre émancipation morale, mais sans nous croire obligés de garder celles de leurs idées qui nous semblent périmées et dépassées.
Qu’importe que le mouvement anarchiste actuel retourne au néant ! Les idées d’émancipation et de liberté reprendront sous une autre forme ou sous une autre appellation. Avec les tenants actuels du mouvement, ces idées sont en train de se fossiliser dans des formules négatives : à bas la morale, à bas la famille (il existait même avant la guerre une secte d’anarchistes scientifiques, composée de demi-fous, qui niait les sentiments et proclamait : à bas l’amour), à bas la guerre, à bas la politique, à bas la propriété, à bas la société, etc. ; tout cela en bloc, sans considérer aucune contingence, de peur de se tromper ou d’être trompé. En réalité, les anarchistes, soi-disant affranchis, sont esclaves de principes absolus. Ils ont fini par enfermer la DOCTRINE dans un petit cercle d’idées simplistes, qui donnent à quelques-uns d’entre eux l’illusion de tout savoir et le sentiment d’une immense supériorité. L’un d’eux, à qui nous avions par hasard envoyé un spécimen de Plus Loin, nous a répondu : "Comme lecture, je n’ai pas grand’chose à apprendre..." Mais il croyait nous honorer en offrant sa collaboration.
Le point le plus noir, c’est que la propagande est menée, en grande partie, soit par des fanatiques, soit par des égoïstes jouisseurs. Faut-il s’étonner que cette propagande ait rebuté et éloigné beaucoup de braves gens dons les aspirations étaient les nôtres ?
Certes il y a, dans la masse de ceux que Descarsins appelle "tous les autres anarchistes" une majorité de braves idéalistes, impossibles à décourager et les meilleurs des hommes. Mais, pour leur plaire, devons-nous leur offrir des articles rédigés suivant les clichés auxquels ils sont habitués ? La plupart dés gens ne veulent lire que ce qui flatte leur opinion et qui répète indéfiniment ce qu’ils ont appris.
Nous gardons l’indépendance de notre critique et la liberté de nos réflexions. Mais, pour rassurer Descarsins, nous lui affirmons que nous avons toujours conservé sans arrière-pensée notre antimilitarisme d’antan, que nous abhorrons, comme lui, l’égoïsme et l’orgueil du patriotisme, et que notre espoir est qu’un jour toutes les barrières entre les nations auront disparu.
M. PIERROT.
* * *
RECTIFICATION. — Nous recevons une lettre de Richard (d’Alger), qui affirme que Cornélissen a raison contre Pierrot. Le Manifeste des Seize a paru pour la première fois le 14 mars 1916, dans La Bataille. Richard ajoute : "J’attache beaucoup d’importance à la date de la Déclaration. Elle atteste qu’elle ne fut élaborée qu’après au moins seize ou dix-huit mois de guerre, à une date où les empires centraux, vainqueurs sur tous les fronts, semblaient maîtres de la situation. Nous ne volions pas au secours de nos maîtres, comme on nous l’a reproché ; nous nous rangions parmi les défenseurs de nos libertés menacées. Pour ma part, dans une semblable circonstance, je recommencerais."
En effet, Cornélissen, de son côté, nous envoie le Manifeste lui-même. Il est daté du 28 février 1916. Nous en profitons pour reproduire les passages ci-dessous :
"... Si les travailleurs allemands commencent à comprendre la situation comme nous la comprenons et comme la comprend déjà une faible minorité de leurs social-démocrates, et s’ils peuvent se faire entendre de leurs gouvernants, il pourrait y avoir un terrain d’entente pour un commencement de discussions concernant la paix...
"... Quant à savoir ce que l’on pense en Allemagne des conditions de la paix, un fait est certain : la presse bourgeoise prépare la nation à ridée de l’annexion pure et simple de la Belgique et des départements du nord de la France. Et il n’y a pas en Allemagne une force capable de s’y opposer...
"En notre profonde conscience, l’agression allemande était une menace — mise à exécution — non seulement contre nos espoirs d’émancipation, mais contre l’évolution humaine. C’est pourquoi nous, anarchistes ; nous, antimilitaristes ; nous, ennemis de la guerre ; nous, partisans passionnés de la paix et de la fraternité des peuples, nous nous sommes rangés du côté de la résistance et n’avons pas cru devoir séparer notre sort de celui de la population..."
* * *
D’une lettre de notre ami Ishikawa, l’un des "Seize", retourné au Japon depuis 1920, nous extrayons le passage suivant :
"Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je trouve, surtout, la mentalité du militariste japonais tout à fait changée depuis la guerre européenne, c’est-à-dire depuis la débâcle du militarisme allemand. Oui, le Japon militariste est démocratisé parce qu’il a senti que le militarisme ancien ne peut plus résister contre le grand mouvement populaire démocratique."