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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Présentation de l’OCA (1976-1979)
Article mis en ligne le 14 février 2022

par ArchivesAutonomies

L’Organisation Combat anarchiste (OCA) [1] est issue de la Coordination anarchiste qui publie Confrontation anarchiste (1971-1976) [2], où il existe trois tendances vers la fin de son existence : repli sur soi privilégiant les groupes affinitaires ; activisme et pure propagande idéologique [3].

Cette Coordination rentre en crise en 1975-76 : "Lors de l’AG d’Orléans du 16 au 18 avril 1976,  le document "repères pour un anti-étatisme militant" [4] - qui propose la construction d’une organisation spécifique - est adopté. Cela provoque une rupture et entraîne le départ de certains camarades.

Enfin l’AG nationale de Grenoble du 30 au 1er novembre 1976 a entériné les transformations en cours, en décidant la création de l’OCA et la publication de la revue Lutter : "C’est d’une part par rapport au misérabilisme des différentes fédérations anarchistes et à la dégénérescence des cadres confédéraux, d’autre part à la crise des groupes autonomes qui ont joué un rôle important mais limité, que s’est créée l’OCA.. Cela correspond à la nécessité ressentie par des militants libertaires, en majorité travailleurs, de s’inscrire dans des structures plus stables de lutte avec un projet plus structuré et plus global. Ce n’est qu’une pratique constante de la lutte de classe qui peut déclencher la guerre de classe et rendre ainsi possible l’affirmation de l’autonomie ouvrière. L’affirmation de notre volonté et nécessité d’autonomie, ne passe plus pour nous, membres de l’OCA, par les groupes autonomes, mais par l’autonomie de classe dont le débouché est le communisme libertaire." [5]

Le premier numéro de Lutter sort en mars 77. Il y a volonté de s’inscrire dans les luttes de classes ; d’y impulser une pratique révolutionnaire "dont le produit sera la radicalisation et l’auto-organisation des travailleurs ; et enfin "d’inscrire le combat anarchiste sur deux axes essentiels et indissociables qui sont : combat anti-capitaliste et anti-étatique" [6].

De mars à septembre 77 se posent les nécessités d’un approfondissement théorique et stratégique, proportionnellement à l’avance de l’OCA sur ces deux terrains. Entre autres :

  • les problèmes rencontrés par les militants dans les syndicats et ce qui en découle : quelle pratique syndicale ;
  • Quel programme pour l’OCA.

La mobilisation contre l’extradition de Klaus Croissant [7] amène l’OCA à se joindre, officiellement cette fois aux manifestations de l’extrême-gauche léniniste, à organiser des meetings communs. Ce qui implique une rupture totale avec l’Organisation communiste libertaire — qui préfère occuper le journal Libération — et un rapprochement net avec l’UTCL ainsi que quelques contacts avec l’Alliance syndicaliste et Tribune communiste anarchiste. Une première rencontre qui a lieu entre l’OCA et l’UTCL se fait sur l’intervention dans les entreprises [8].

Du 20 octobre au 1er novembre 1977 : "[se] pose clairement les problèmes théoriques et stratégiques de l’intervention de l’OCA après un an d’existence. Une évolution nette se fait ressentir, tant qualitativement que quantitativement : meilleure appréhension de l’intervention ouvrière, propositions plus affinées et plus liées à la réalité politique. L’écho qu’elle a suscité auprès de nombreux groupes de province a été positif (Evreux, Lille, Limoges, Quimper, Dijon, Albi). A l’issue de cette AG sera retenue la proposition de structurer une coordination des travailleurs libertaires, organisée par secteur, sur des bases programmatiques, premier jalon vers une coordination plus large cette fois, des luttes et des travailleurs "en rupture".

L’AG se donne également pour tâche la préparation d’une position sur les législatives, un débat sur l’intervention ouvrière et syndicale, la rédaction d’un manifeste et appelle à une prochaine rencontre.

4-5 février 1978 : AG nationale à Paris. Rupture sur le projet de coordination des travailleurs libertaires. Des camarades s’en vont, soit pour désaccords, soit pour se replier sur un travail local, soit à cause des rapports entre Combat communiste, l’OCA et l’UTCL. L’OCA arrête pour l’instant son projet de Manifeste.

Elections législatives de mars 78. Pendant la campagne pour ces élections, il est mis en avant une "contre-propagande révolutionnaire", et une critique de l’attitude électoraliste d’autres groupes révolutionnaires. l’OCA mène cette campagne conjointement avec le groupe Combat communiste (issue d’une scission avec Lute ouvrière) et l’UTCL. [9]

20 et 21 mai 1978. AG nationale à Paris. Le bilan sur 2 ans de pratique organisée est tiré. Elle est convoquée pour poser de façon centrale les perspectives à court terme de l’Organisation. En cours d’AG des camarades (groupes et individus) rompent avec l’OCA, celle-ci compte poser la question d’une fusion avec l’UTCL. Les débats internes que cette décision nécessite, implique la disparition de Lutter pour plusieurs mois.

D’octobre 78 à mars 79. En vue d’une fusion, les débats ont lieu entre délégations de l’OCA et de l’UTCL.

17, 18 mars 1979. AG nationale, Orléans. Elle considère, compte tenu des débats et des convergences, qu’un processus de fusion peut s’engager.

Mai 1979. L’OCA et l’UTCL appellent à une conférence nationale de fusion ouverte, invitant tous les camarades se reconnaissant dans leur projet et/ou désireux d’en débattre à y participer.

Et enfin, du Du 1er au 4 novembre 1979 se tient le 2ème congrès et c’est à ce moment que l’OCA fusionne avec l’UTCL [10]. Ce qui est décidé, ce sont les 4 points suivants :

  • Les organisations fusionnées maintiennent le sigle UTCL ;
  • Le mensuel de l’organisation est Tout le pouvoir aux travailleurs ;
  • La revue trimestrielle de réflexion de l’organisation est Lutter ;
  • La convergence politique des deux organisations se concrétise par la brochure "Pour un projet communiste libertaire", document interne de juillet 1979.

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