"Marge" s’adresse principalement aux inorganisés, tous ceux qui. loin des chapelles ou écœurés par elles, à tous ces indomptés et révoltés, à tous ces voyageurs, ces décodés et dé-territorialisés, à tous ces nomades et réfac- taires, à tous ces insoumis et pauvres types, à tous ces immoralistes que sont les marginaux pour créer des groupes "Marge".
"Marge" n’a pas d’idée particulière sur ce que doivent être ou ne pas être ces groupes. Il y a des orientations, sans plus. Ce qu’il est souhaitable, c’est que les groupes "Marge" constituent une multiplicité et que chaque groupe soit totalement autonome par rapport aux autres ; qu’il ne doit pas exister de structure interne ni de hiérarchie au sein de ces groupes. Les décisions leur appartiennent en propre et iis en sont pleinement responsables. Le journal joue un rôle de coordination et est leur tribune.
Il est nécessaire d’insister sur le caractère de polycentralité du mouvement "Marge". Il n’y a pas de centre directeur, ni d’administration bureaucratique. Il n’existe pas de comité central ni de bureau politique du mouvement.. Simplement une coordination entre les groupes, celle-ci étant assurée et assumée par le journal.
Si le mouvement "Marge" est polycentraliste, il n’est pas pour autant favorable à l’atomisatlon des groupes qui irait dans un sens de non- coordination. Ce n’est pas parce que le mouvement "Marge" a le désir de lutter contre les excès du centralisme politique qu’il n’a pas le sens de la force.
La coordination des groupes est seule nécessaire, pas leur centralisation.
Il est souhaitable, aussi, que dans les groupes "Marge" le rapport entre ceux qui les constituent soit l’expression même de la différence avec ce qui les entoure, à savoir les autres groupes sociaux, politiques de la Société.
Ce qu’il convient d’entendre par là, c’est la nature des relations au setn des groupes "Marge".
Exceptés les objectifs de lutte révolutionnaires, que ia survie matérielle et morale de chacun des participants au groupe soit assurée et assumée par ce dernier. C’est autrement dit une nouvelle forme d’identité, à savoir une subjectivité de groupe.
il a été porté insistance sur la coordination des groupes, et cela ne l’a pas été par hasard. Car comment peut-on envisager un combat global où toute une machine révolutionnaire doit pouvoir se mobiliser quasi-immédiatement dans le cours de certaines luttes, sinon par cette coordination ?
Aussi, et avant de conclure, il reste à dire que tout marginal de fait ou potentiel peut prendre l’initiative de créer un groupe.
Il suffit d’en avertir le journal.
"MARGE"
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