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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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ICO N°59 - Avril 1967
Article mis en ligne le 14 janvier 2025
dernière modification le 4 janvier 2025

par ArchivesAutonomies

Le but de notre regroupement est de réunir des travailleurs qui n’ont plus confiance dans les organisations traditionnelles de la classe, partis et syndicats.

Les expériences que nous avons faites nous ont montré que les syndicats actuels sont des éléments de stabilisation et de conservation du régime d’exploitation.

Ils servent d’intermédiaires sur le marché du travail, ils utilisent les luttes pour des buts politiques, ils sont les auxiliaires de toute classe dominante dans un état moderne.

Nous pensons que c’est aux travailleurs de défendre leurs intérêts et de lutter pour leur émancipation.

Travailleurs parmi d’autres, nous essayons de nous informer mutuellement de ce qui se passe dans nos milieux de travail, de dénoncer les manœuvres syndicales, de discuter de nos revendications, de nous apporter une aide réciproque.

Dans les luttes, nous intervenons comme travailleurs et non comme organisation pour que les mouvements soient unitaires et pour cela, nous préconisons la mise sur pied de comités associant de façon active le plus grand nombre de travailleurs, nous défendons des revendications non hiérarchisées, et non catégorielles capables de faire l’unanimité des intéressés. Nous sommes pour tout ce qui peut élargir la lutte et contre tout ce qui tend à l’isoler. Nous tentons par des liaisons internationales de savoir aussi quelle est la situation des travailleurs dans le monde et de discuter avec eux.

Tout cela nous mène à travers les problèmes actuels de mettre en cause toute la société d’exploitation, toutes les organisations, à discuter de problèmes généraux tels que le capitalisme d’état, la hiérarchie, la gestion bureaucratique, l’abolition de l’état et du salariat, la guerre, le racisme, le socialisme, etc. Chacun expose librement son point de vue et reste entièrement libre de l’action qu’il mène dans sa propre entreprise. Nous considérons comme essentiels les mouvements spontanés de résistance à tout l’appareil moderne de domination alors que d’autres considèrent comme essentielle l’action des syndicats et des organisations.

Le mouvement ouvrier est la lutte de classe telle qu’elle se produit avec la forme pratique que lui donnent les travailleurs. Ce sont eux seuls qui nous apprennent pourquoi et comment lutter : nous ne pouvons en aucune façon nous substituer à eux ; eux seuls peuvent faire quelque chose. Nous ne pouvons que leur apporter des informations au même titre qu’ils peuvent nous en donner, contribuer aux discussions dans le but de clarifier nos expériences communes et, dans la mesure de nos possibilités, que leur fournir une aide matérielle pour faire connaître leurs luttes ou leur condition.

Nous considérons que ces luttes sont une étape sur le chemin qui conduit vers la gestion des entreprises et de la société par les travailleurs eux-mêmes.