Nous proposons ici les procès-verbaux des séances de la Commune de 1871 que nous avons numérisés d’après l’édition originale en 1925 de Georges Bourgin et Gabriel Henriot pour le premier tome (mars-avril 1871) et en 1945 pour le deuxième tome (mai 1871) [1]. Chaque jour nous mettrons à la disposition des lecteurs ces séances. Cette édition est beaucoup plus complète que les 31 séances officielles de la Commune de Paris paru en 1872 - qui ne commence qu’au 13 avril 1871 - et republié en fac-similé par les éditions Maspero en 1970. De même elle complète largement les comptes-rendus des séances publiées dans le Journal Officiel que nous nous proposons d’ailleurs de mettre en ligne par la suite. Ces procès-verbaux ont été "sauvés de justesse de l’incendie de l’Hôtel de Ville" selon les dires de Robert Le Quillec dans son livre La Commune de Paris, bibliographie critique, 1871-1997, et ils "sont entrés à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris en 1894. Trente ans plus tard, Bourgin et Henriot en ont fait une édition qui est un modèle du genre."
Ainsi, fidèle à son habitude, Archives Autonomies livrent aux lecteurs ces textes originaux dont la lecture est plus instructive que le énième livre plus ou moins hagiographique sur la Commune. Une des raisons de l’existence de ces comptes-rendus découle des premiers débats au sein de ce gouvernement : fallait-il rapporter in-extenso les débats gouvernementaux ou non. Certains s’y opposèrent (comme Grousset), d’autres voulaient tout étaler sur la place publique (comme Arnould, Jourde) en réaction au secret dont s’entourait l’Empire, comme garantie des abus de pouvoir. Toujours est-il qu’un compte-rendu sténographique de chaque séance fut tenu, y compris des séances du Comité secret - dont la teneur n’était pas divulgué puisque cela touchait aux questions militaires, entre autres.
C’est pour nous une source de renseignements importante car elle nous montre bien, une fois de plus, que ce gouvernement ne fut en rien un instrument au service de l’émancipation du genre humain, mais ne pouvait qu’être un instrument au service de la défense de la propriété privée, de l’argent, du travail. Est-ce à dire que nous cracherions sur l’ensemble du mouvement social de cette époque ? Certes non. C’est pour tenter de démythifier la légende autour de la Commune. Il y a pour nous une distinction de taille : la Commune comme mouvement d’attaque et de destruction de l’ordre bourgeois et la Commune comme gouvernement. La Commune comme mouvement, comme mot d’ordre signifie - et de par son étymologie même – mouvement qui rassemble ce qui a été séparé, réaffirmation de la communauté des biens, des travaux et des jouissances qui au cours des siècles est revenue à plusieurs reprises sur le devant de la scène. Ce mouvement se développe tout au long des années 1860, se donne des organisations, des tribunes, des écrits… Par contre la Commune comme gouvernement ne fut rien d’autre qu’instrument contre ce mouvement social. Cela a été dit clairement dès la fin du 19ème siècle et il est toujours étonnant qu’aujourd’hui encore l’amalgame entre l’un et l’autre perdure.
Alors espérons que la lecture de ces documents contribuera à y voir plus clair !
[1] Le premier tome a été publié aux Editions Ernest Leroux et le deuxième à l’Imprimerie A. Lahure
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