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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Le Libertaire (1895-1904)

Présentation [1]

Dans le courant de l’année 1895 paraît 3 journaux anarchistes  : Les Temps Nouveaux de Jean Grave (4 mai), La Sociale d’Emile Pouget (12 mai) et enfin Le Libertaire le 16 novembre. C’est Sébastien Faure qui lance le journal comme il l’écrit dans l’éditorial du premier numéro  : "Je fonde un journal. Depuis longtemps j’en avais le désir  : l’effet de la parole est mathématiquement limité aux proportions d’une salle. Véhiculée par le papier, l’Idée ne connaît pas ces étroites limites. En outre, la pensée écrite reste présente. Le journal est une sorte de phonographe auquel on peut faire indéfiniment répéter le son qu’il enregistra (...) Donc je fonde Le Libertaire."

Le journal paraît de 1895 au 5 février 1899, période où l’hebdomadaire est remplacé par le quotidien Le Journal du Peuple, entièrement consacré à l’affaire Dreyfus. A partir du 27 août 1899, paraît Le libertaire illustré en supplément du Journal du Peuple.

Le Libertaire paraîtra jusqu’au 1er août 1914 après 960 numéros [2].

Ces parutions sont le signe d’un renouveau de l’anarchisme suite à la période des attentats (1892-1894) où ce milieu fut grandement éparpillé et déboussolé avec l’application rigoureuse des lois scélérates votées à partir de décembre 1893 et puis le 28 juillet 1894 interdisant tout type de propagande pour les anarchistes.

La première application de ces lois est le "procès des Trente", qui se tient du 6 au 14 août 1894 devant la cour de la Seine. Les 30 inculpés viennent d’horizons différents, tous réunis dans la même accusation d’association de malfaiteurs. Il y a des théoriciens comme Jean Grave, Sébastien Faure, des artistes comme Félix Fénéon et des anarchistes illégalistes comme Léon Ortiz, Paul Chiericotti, Orsini Bertani. Certains membres de la "bande à Ortiz" furent condamnés aux travaux forcés et à la prison tandis que les autres accusés présents au procès furent acquittés. [3]

Ce procès fut présenté comme une grande victoire. Pour qui ? Pas pour Ortiz qui écopa de 15 ans de bagne ! Jean Maitron écrit dans son livre "Ravachol et les anarchistes" : "Ce verdict de sagesse, s’il contribua à l’apaisement, ne fut cependant pas la cause déterminante de la fin des attentats. Cette cause fut la condamnation, par les anarchistes eux-mêmes, de la "dynamite individuelle", condamnation prononcée avant même qu’aient explosé les premières bombes de Ravachol."

La propagande par le fait a donc vécu, 1895 est le point d’arrivée d’une rupture déjà consommée depuis le premier mai 1890, avec la période où la propagande par le fait est considérée comme “le moyen de propagande le plus efficace, et le seul qui, sans tromper et corrompre les masses, puisse pénétrer jusque dans les couches sociales les profondes... [4]. Nombre de militants anarchistes et non des moindres - Kropotkine, Pouget, Pelloutier, Tortelier... avaient compris que cette propagande ne pouvait suffire pour mettre bas l’édifice social. Ces militants mettent désormais toutes leurs forces pour que les anarchistes entrent dans les syndicats pour que ceux-ci soient une "école pratique d’anarchisme" [5]. Dans les journaux cités plus haut, il y a nombre d’articles qui vont dans ce sens. Par contre, ce n’est pas le cas pour le journal Le Libertaire.

Suite de la présentation...



Biographies [6]


Une brochure de S. Faure [7] :

  • Les Anarchistes et l’affaire Dreyfus

Pour d’autres brochures de S. Faure, Ernest Girault, etc., voir le site anarslivres.


Ce journal a été numérisé au CIRA-Lausanne. Pour ce qui est des années 1895-1899 ce sont des photographies, ce qui explique une qualité très moyenne. Pour les années suivantes, les numérisations ont été réalisées avec un scanner à partir de collections reliées.

Notes :

[1Nous sommes bien conscients que cette présentation est insuffisante au vu de la richesse de ce journal. Par ailleurs, nous signalons que la collection du Libertaire que nous mettons en ligne est incomplète. Manquent les années 1905 à 1914. Si par un hasard dont nous ne sommes pas coutumier, un lecteur serait en mesure de numériser ces années manquantes ou de nous procurer les originaux, nous nous empresserions de les mettre en ligne.

[2Voir la fiche technique du Bianco pour prendre connaissance des différents détails techniques.

[3Emile Pouget est accusé, mais jugé par contumace à 20 ans de travaux forcés puisqu’il s’est enfuit d’abord en Algérie, puis en Angleterre. Il faut acquitté le 18 février 1895.

[4Congrès de Berne, 1876.

[5Fernand Pelloutier, article "l’anarchisme et les syndicats ouvriers", 1895.

[6Toutes extraites du dictionnaire international des militants anarchistes. Nous précisons que ces biographies peuvent être sujettes à modification, c’est pourquoi nous invitons les lecteurs à se rendre sur le site du "dictionnaire des militants anarchistes" pour vérifier si les biographies. suivantes ont été remaniées.

[7Prise sur le site archives anarchistes.

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