Présentation du CAP-J
En juillet 1980, une nouvelle série du CAP ressort sous forme de revue qui se positionne principalement sur le terrain judiciaire. Animée par Jean Lapeyrie, la revue de la stratégie judiciaire est l’organe des comités d’action Prison-Justice (CAPJ). Ce nouveau mouvement annonce clairement qu’il n’attend rien d’un nouveau président de la République. Il poursuit le combat que ses militants avaient commencé à l’intérieur du précédent CAP, autour d’un concept, celui de défense libre.
Le nouveau journal prend la forme d’une revue. Il n’essaye pas de rassembler en son sein les larges masses. Il regroupe une dizaine de militants. Est-ce pour autant un groupuscule ? Le CAP-J est plutôt une cellule de réflexion et d’action, centrée sur tous les problèmes que rencontre un individu ou un groupe face à l’institution judiciaire. Selon les objectifs du moment, il peut se transformer, s’ouvrir. C’est le propre d’un groupe à géométrie variable. Il ne se veut surtout pas un syndicat : "On ne cherche pas à être plus, explique Jean Lapeyrie, son animateur, la plupart des réunions se déroulent devant une bonne bouffe et de bonnes bouteilles." Qu’est-ce qui permet de le situer dans le mouvement abolitionniste ? "Une lutte contre les prisons, répond Jean Lapeyrie, et la meilleure façon est d’en faire sortir le plus de monde possible. Parler de syndicalisation des détenus, c’est encore reconnaître la taule." Il est ainsi la continuation de la tendance "activiste" du CAP.