Présentation
Courpatier est un néologisme forgé avec courpatas, corbeau en provençal, et par extension il désigne un lieu infesté de corbeaux, soit des décharges publiques. Ce journal était une émanation de la lutte antinucléaire. Cette lutte menée par l’écologie radicale est née au début des années 1970. Les deux premiers numéros, parus en 1971, étaient ronéotypés et leur tirage confidentiel (500 exemplaires).
Grâce à l’appui technique de la Tribu du Pop [1] et de Max Peteau, Le Courpatier, à partir du numéro 3, sera imprimé en offset tandis que les textes seront composés au plomb par un linotypiste. Le tirage évolue rapidement (2 000 exemplaires puis 5 000). Le numéro 5, paru en 1972 et comportant 24 pages, sera élaboré par deux équipes : l’une à Paris, constituée de Jean-Luc Féat, maquettiste, et Roland Lesluin, dessinateur ; l’autre équipe vivant en Provence, était composée de Jean-Claude Leyraud, responsable des choix éditoriaux et de Maurice Mandrile, dessinateur.
Le numéro 6, paru en 1973, qui fait 24 pages sera tiré à 10 000 exemplaires. Il sera distribué dans les librairies alternatives des grandes villes, par un réseau de distributeurs bénévoles et à de nombreux abonnés qui se recrutent souvent dans des associations ou des communautés. Ce sera le dernier numéro, la mort de Pierre Fournier, la création de La Gueule ouverte, l’expérience d’une vie communautaire, vont conduire les fondateurs du Courpatier sur un autre chemin.
Jean-Claude Leyraud
Ajout de Archivesautonomies.
Quelques informations parues dans Survivre et vivre, Spécial Méditerranée - juin 1972. On y apprend que pour ce numéro spécial Méditerranée que "l’équipe de Paris soit épaulée par les groupes de province qui sont meilleurs juges, donc meilleurs observateurs pour ce qui se passe sous leurs yeux. Dans le cas présent, les groupes de "Survivre" d’Aix-en-Provence, de Marseille, de Toulon et de Montpellier ont collaboré avec le journal écologique de Jean-Claude Leyraud "Le Courpatier" pour faire connaître leur action en Provence et au Languedoc."
Puis plus loin on apprend que "La tribu "Le Pop" (Cheval fou) est sortie de ses vignes de Montmirail dans le Vaucluse et avec Jean-Claude Leyraud ("Le Courpatier") a essayé de bouger Aix en proposant pendant la semaine du 10 au 14 avril des concerts de musique au Théâtre du Centre et une réunion de tous ceux qui s’intéressent aux pollutions de la région."
[1] NdE : voir article "Terres libérées" de Max Peteau dans Le Courpatier n° 5.