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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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A propos de l’autogestion
Informations Correspondance ouvrière, n°74, octobre 1968
Article mis en ligne le 30 novembre 2014
dernière modification le 29 novembre 2014

par ArchivesAutonomies

Contribution à l’abolition du travail et du salaire.

Les tentatives d’autogestion (ou les moments où celle-ci est apparue comme solution possible) qui se sont déroulées durant les événements de mai ne sont intéressantes que parce qu’elles constituaient une critique des formes de gestion actuelle fondée sur une organisation hiérarchisée et fonctionnelle (ou prétendument fonctionnelle) mais elles sont insuffisantes et posent le problème de l’analyse critique de l’autogestion, son "replacement" dans un cadre plus global et plus radical.
En effet, toute tentative d’autogestion qui n’est pas fondée sur une critique radicale du monde existant ne peut contribuer qu’à le renforcer en l’aidant à résoudre ses propres contradictions, et par conséquent, entraîner une adhésion plus grande de ses victimes, consentantes. Le monde existant est totalitaire, il tend à englober le plus de forces et d’énergies possibles, il tend donc à les intégrer, dans cette perspective l’idéal d’un régime totalitaire est de se faire gérer par ses propres victimes, ainsi elles deviennent plus que consentantes…
L’autogestion, quand elle est conquise par les masses (par la lutte ou par la nécessité de la survie) permet à ses masses de faire la preuve de leurs pouvoirs, de s’émanciper.
Mais si ce processus ne met pas en jeu (ne détruit pas) l’idéologie dominante à laquelle ces masses ont adhéré par la force de la contrainte, de l’éducation, de l’information et de l’introjection, les valeurs de cette idéologie sont renforcées car alors elles sont assumées, acceptées comme des réalités et au lieu d’avoir fait la révolution, on a renforcé la répression, même en détruisant la classe qui était liée fondamentalement à cette idéologie, et on risque de ne rien y voir. Car en fait, actuellement, la vie de chaque individu, quotidiennement, est façonnée plus ou moins complètement par cette idéologie.
Quand les Assurances Générales Françaises se sont posées le problème de l’autogestion, elles se sont posées un faux problème, c’est le problème de leur disparition qu’elles auraient dû se poser car enfin qu’est-ce que le phénomène du développement des assurances signifie ?
Il ne s’agit pas d’autogérer n’importe quoi. Naturellement, étant donné le processus suivi par cette entreprise, il est possible qu’elle ait pu dépasser la simple autogestion, mais qui posera sans angoisse, le problème du sens de son métier, de son utilité alors que les principes sur lesquels l’idéologie dominante repose est celui de justification de la vie par le travail.
Et alors, si tout le secteur tertiaire suivait le même processus nous nous trouverions avec une autogestion de la Survie Organisée Bureaucratiquement, etc.
Il est évident que toute révolution doit passer par une critique idéologique de l’ensemble du système auquel l’idéologie se rapporte et une destruction de cette idéologie. (Etat, Travail, Productivité, Famille, Patrie…). La Révolution est donc le lieu et le temps privilégié de la critique, la révolte y trouve sa dimension, sa justification. En dehors de ce temps, la révolte est sans issue et la critique idéologique reste un discours, mais toutes les deux restent toujours nécessaires.

Quelques caractères de l’idéologie dominante.

importance du Travail comme justification, comme morale, comme moyen de survivre ("il faut travailler pour vivre", "si personne ne travaille, qui travaillera ?", "si le travail n’était pas obligatoire, personne n’aime travailler, personne ne travaillerait", "on ne peut être heureux en travaillant", …),
importance de l’économie : le développement économique, l’accroissement de la production, la productivité, les lois économiques, …
importance accordée aux chiffres, au mesurable, au quantitatif, aux moyennes, aux catégories, aux indices, …
importance du bien-être-confort-bonheur, liée à la consommation spectaculaire (le spectacle est privilégié plutôt que l’action, l’action est vue) (ce sont les autres qui la font) à l’introduction de l’automatisation dans la vie quotidienne afin de réduire l’effort, à l’automaticité des gestes, des mots… qui reproduisent l’univers spectaculaire proposé, à la réduction de l’être (nous-mêmes) à l’avoir, au paraître, à sa distanciation par rapport aux modèles hiérarchisés, … (processus de réification),
importance des notions de prise en charge, d’éducation, d’aide… qui implique l’existence d’un rapport de supériorité, un rapport dirigeant-dirigé, élite-masse, acteur-spectateur, professeur-élève, père-fils… Ainsi la Charité, le Socialisme sont des idéologies dont la fonction est le maintien de ce rapport à travers le Don, ou l’octroi bureaucratisé du bonheur ou de parcelles qui implique en contrepartie de la part de lui qui reçoit, qu’il laisse à celui qui donne le soin de définir ce qu’il va donner, en fait que celui qui reçoit renonce à sa propre prise en charge… A la base de ces idéologies on trouve la croyance, affichée ou non, de l’inégalité naturelle ou (et) sociale des hommes, et la croyance qu’il y aura toujours des dirigeants et des dirigés. On trouve de la même façon ces croyances liées à celle d’une certaine fatalité "les hommes sont mauvais", "les hommes ont besoin d’être éduqués pour devenir bons",…
importance du Faire, de l’action pour l’action, et multiplication des domaines où l’action puisse se dérouler et par conséquent des organisations d’apparence (extension des emplois inutiles et du factice) qui camouflent ces actions derrière des idéologies parcellaires. Ainsi l’urbaniste (l’aménageur) camoufle son action, son désir d’agir derrière une idéologie, il ne s’agit même pas pour lui d’exercer une puissance ou d’acquérir des signes de puissance, il s’agit de jouer à un "jeu de Société" pour adultes, et d’avoir l’impression de contribuer au bonheur et à l’épanouissement général,
importance de l’Etat, de la Centralisation, c’est l’Etat qui doit faire, agir, donner,… Cela correspond à la substitution d’une logique impersonnelle à l’aléatoire et à l’arbitraire dans les rapports humains toujours ambigus (toujours "les hommes sont mauvais", mais la croyance contraire est aussi bien défendue et donne lieu à une nouvelle forme idéologique, l’humanisme),
importance des Valeurs de Sécurité, de Prévision, d’Organisation. On voit l’utilisation dans tous les domaines que l’on peut faire de la Peur du vide, de l’inorganisé, de l’anarchie, de l’angoisse sous toutes ses formes,
importance de la propriété vécue comme un pouvoir sur une portion d’espace et de temps, sur des êtres ou des choses…
etc.

Les forces techniques ont virtuellement dépassé les rapports de production qui tentent pourtant de se les intégrer, il existe une contradiction entre la rationalité technique et la rationalité économique.
Le développement du secteur tertiaire est paradoxalement présenté,à travers la théorie économique, comme un signe de développement, un progrès même ; or, il n’est le signe que d’une inadaptation des rapports de production, la perpétuation de ces rapports est préservée grâce à la croissance d’un secteur où le travail est factice : il n’est que du travail sur des rapports de production, sur des rapports sociaux fondés sur l’inégalité et réglés par l’idéologie dominante, il n’a rien de productif mais il est la soupape de sécurité qui permet de réduire le chômage qui régnerait, et surtout la soupape qui permet de contrôler l’ensemble de la population avec l’utilisation des nouvelles soupapes que constituent les Loisirs, la Culture, la Spiritualité une fois que la technique se sera attaquée au secteur tertiaire, et oui ! il faudra bien survivre. Alors on multipliera les Maisons de la Culture par 100 parce qu’elles sont des entreprises fortement créatrices d’emplois, ou les maisons de fous, enfin on aura des hôpitaux (une personne employée par malade, cela en créé des emplois).
Si on supprimait le secteur tertiaire et l’appareil de contrôle des secteurs primaire et secondaire, en changeant les rapports de production, on réduirait de moitié le nombre d’emplois et des trois quarts le temps de travail pour chaque actif actuel.
La rationalité économique est fondée sur la logique de la marchandise, sa diffusion la plus grande. Appliquée à la rationalité économique la rationalité technique introduit l’efficacité dans la production et la diffusion de la marchandise, mais la logique de la Technique met en cause la Valeur d’Echange, à la limite elle peut s’en passer : en effet, en supprimant le travail une automatisation et une automation complètes supprimeraient le fondement de la Valeur d’Echange.
La critique du système éducatif (contenu et méthode) de toutes les manières possibles est nécessaire. A travers le système éducatif le monde bourgeois s’est perpétué, à travers la réforme qu’il va tenter de faire avec ses éléments réformistes il va tenter de les dépasser, à travers la participation, les nouvelles disciplines comme l’économie, l’urbanisme, les méthodes d’éducation active, les techniques pseudo-maïeutiques des séminaires, groupes de discussion… l’éducation de la vie quotidienne et de ses nouveaux gadgets (carte de crédit, assurance-vie…) ; il va essayer de préconditionner les membres de la Société en leur fournissant un langage de références auxquels ses membres seront liés parce qu’ils n’en connaîtront pas d’autre. Il s’agit par exemple en économie que tout le monde sache ce qu’est la productivité, l’équilibre d’un bilan… ainsi que les bases d’un même langage on peut se comprendre et la participation à la gestion devient possible, et qu’y changerait une autogestion qui se ferait sur le même langage.
La réalisation d’un monde bourgeois à travers sa forme cybernéticienne implique en effet le préconditionnement de l’entrée de la machine cybernétique, ensuite son autogestion est possible puisqu’elle ne change rien.
Le processus de réification sera le processus sur lequel le Pouvoir se reposera toujours. Nous retrouverons toujours un certain nombre de lieux communs :

"il faut toujours des dirigeants",
"il faut consommer pour vivre, pour devenir producteur",
"il faut produire pour que le niveau de vie de chacun s’accroisse", "l’augmentation du niveau de vie qui permet de disposer d’un meilleur logement… est le facteur déterminant qui permet un épanouissement de la famille",
"chacun, s’il le veut, peut trouver dans la Société chaussure à son pied et être heureux",
"le développement économique n’a jamais fait de mal à personne",
"qu’est-ce que le bonheur ? une vie bien tranquille ?"…,
"il n’y a jamais eu autant de spectacle dans la rue",
etc. vous en connaissez de meilleurs.

Ces lieux communs cachent l’essentiel, l’idéologie dominante qui chaque jour se renforce. Il est donc nécessaire de faire apparaître clairement l’étendue de ce processus.
Toute lutte politique qui s’insère dans le contexte défini par l’idéologie dominante renforce cette idéologie en lui servant de justification et en lui apportant des améliorations, car elle est obligée d’utiliser cette idéologie, de faire apparaître ses contradictions, ainsi l’idéologie propose à un moment donné une certaine image du bonheur, un certain nombre de besoins, une finalité par exemple un logement décent pour tous, des équipements sportifs, des loisirs, … les tenants de la lutte acceptent cette image, ils montrent que la classe au pouvoir fait une mauvaise politique et qu’elle ne pourra pas réaliser l’idéal qu’elle propose, tandis qu’eux pourront le réaliser. Ils ont donc renoncer à une critique radicale de cette idéologie pour la démagogie et l’entrisme.
Un exemple d’application du processus de réification : l’urbanisme.
Les urbanistes, comme les sociologues ou les économistes ramènent la vie quotidienne de l’homme à une abstraction, ainsi ils considèrent des besoins types, des fonctions types et des catégories d’individus, ainsi nous allons voir un habitat pour ouvriers, un habitat pour cadres, et un habitat pour cadres supérieurs, gros commerçants qui se différencieront par une certaine surface, certains signes extérieurs de richesse, la structure de l’habitat ne sera ainsi que la projection de la structure des revenus et des classes ; certains proposent alors de donner le même logement à tout le monde, généralement par une réforme des formes de financement. Dans ce cas, on ne ferait que renforcer le processus de réification, en effet, par ce processus l’urbaniste réduit la réalité humaine à une abstraction qui la rend manipulable parce que quantifiable, ainsi par l’idéologie de la justice sociale on ne fait que renforcer ce processus.
Donc, "si dans une même mouvement elle (l’autogestion) n’est pas immédiatement et indissolublement abolition du salariat et du travail, des classes sociales et de l’Etat, l’autogestion, alors pour elle-même du monde ainsi hérité, en faisant réellement de tous les hommes les programmateurs de leur propre mort, ne pourrait, cela va de soi, que compléter et relever le processus de réification en cours" (Considérations intempestives).
Ce processus révolutionnaire doit être le parallèle en négatif du processus de réification, il doit donc nier tout ersatz de la valeur d’échange et du salariat ; en particulier une nouvelle définition de la valeur fondée sur l’équivalence qualitative des temps de travail ne ferait que renforcer le processus de réification.
En effet, par cette substitution, on réaliserait un égalitarisme qui permettrait la réalisation fantastique non plus de la logique marchande, mais de la logique marchande et de la logique technicienne qui se trouvent actuellement souvent contredites. La richesse spectaculaire et fausse de marchandises qui se contredisent serait remplacée par l’uniformité, les marchandises pourraient être définies une fois pour toutes par la simplification du marché dont la complexité est non seulement due aux lois de l’offre et de la demande, mais à sa hiérarchisation, qui divise le marché de chaque marchandise en sous-marchés (celui de la R 16, de la R 8, de la Simca 1000…) tour à tour et dans le même temps complémentaires et antagonistes. (Ainsi les types de voitures seraient définis techniquement par un rapport temps-distance-sécurité).
Alors quoi, sur quelle définition de la valeur va-t-on définir le travail ? Le temps de travail sur la base de l’équivalence qualitative des travaux ne serait-il pas l’étalon universel ? Il faut bien un étalon, il faut bien comptabilisé si on veut appliquer des critères techniques, si on veut repartir, etc. Là est le problème et son dépassement possible.
Dans l’état actuel de mes réflexions, je suis partagé entre deux solutions :

nier toute définition universelle de la valeur et ramener la comptabilité à une comptabilité matière,
établir plusieurs secteurs d’activité où le travail, sa comptabilisation, et les rapports d’échange, soient différents (comme dans de nombreuses sociétés primitives).

Toute tentative d’autogestion ne peut être qu’une étape, une prise de pouvoir par lesquelles les masses prennent en main leur propre sort. Mais si ces masses se considèreront comme des catégories, alors toute individualité est niée. L’autogestion ne peut que se transformer en autogestion généralisée d’abord de la vie quotidienne, c’est là l’essentiel, du moment qu’on est libre de sa vie, que l’on peut la construire comme on veut, l’autogestion généralisée ne devient que la recherche, la disposition, l’élaboration des moyens nécessaires à construire sa propre vie, l’autogestion généralisée doit donc être la disposition générale des moyens sans aucune appropriation des hommes par ces moyens, car alors nous retomberions dans un nouveau despotisme, tous les moyens pour quelques-uns.
Par crainte du despotisme ou de l’anarchie, il ne peut être question de remettre entre les mains d’aucun pouvoir, même et encore moins démocratique ou impersonnel, le soin de fixer la forme de la vie quotidienne, sa finalité…
Si les hommes ont intérêt à se grouper, à s’organiser en Conseils et si besoin est en Fédération de Conseils, c’est simplement pour organiser les moyens propres à réaliser les aspirations de chaque individu et non la finalité d’un groupe, un idéal de groupe, une idéologie, or la substitution est facile, non seulement par la règle de la majorité ou celle de l’unanimité, mais par sa propre acceptation d’être un membre du groupe, de la masse, il y a une auto-aliénation liée à une soumission millénaire.
Les conditions de cette autogestion généralisée sont donc principalement :

l’absence de limitation à la liberté individuelle, et d’appropriation privative sous quelque forme que ce soit de la vie des hommes,
le principe de la responsabilité de sa propre prise en charge, ainsi celui qui veut quelque chose n’a qu’à la réaliser lui-même.

Il est évident que l’autogestion généralisée est une critique radicale du Socialisme, elle nie l’existence d’une force séparée qui détermine les formes du bonheur, qui distribue les richesses suivant les lois abstraites de la justice sociale.
Deux modes différents peuvent régler le processus de la production, l’utilité ou la désutilité que l’on trouve à travailler et le plaisir ou le déplaisir que l’on éprouve à travailler.
Dans la Société actuelle, l’appropriation privée ou publique des moyens de production associe pour l’individu l’utilité qu’il a à travailler à la nécessité de survivre et à l’amélioration misérable de cette survie, elle associe donc le travail au déplaisir dans la perspective d’un plaisir souvent illusoire pour ne pas dire toujours, mais enfin c’est l’affaire des individus d’en juger, son idéologie du bonheur remplit la fonction de légitimer cette aberration tandis que la morale du travail dans la joie tend à valoriser l’inversion du déplaisir en plaisir, d’ailleurs opérée par de nombreux individus particulièrement réprimés qui prennent plaisir à travailler et à emmerder les autres, en ayant d’autres arguments à la bouche que celui de la production.
Sur la base des conditions de travail que nous avons définies plus haut, c’est l’individu lui-même qui devrait fixer l’utilité de son travail et donc sa contribution à la production, c’est sur cette base et sur celle du développement de détours productifs (machines) propres à réduire la désutilité du travail en fonction de la désutilité réellement éprouvée et non de conditions techniques, que plaisir et travail pourront réellement coïncider et réduire au minimum les contraintes.
Il ne pourrait plus y avoir de séparation entre le temps de travail et le temps de la création, le temps de loisir et le temps de contrainte, la notion de temps libre elle-même disparaîtrait car il n’y aurait plus que le temps construit par l’individu d’abord pour lui-même, alors la notion d’effort, de gaspillage d’énergie seraient relégués au musée des idéologies…
Un des principaux obstacles à la Révolution quand celle-ci sera déclenchée sera celle de la tendance des hommes à rétablir une discipline et à l’imposer aux autres. Dans le processus imaginé ci-dessus, la présence de nombreux individus éprouvant fortement la désutilité et le déplaisir du travail incitera quelques individus particulièrement réprimés à vouloir rétablir la discipline et la Contre-Révolution.
Dans la mesure où le processus révolutionnaire se développera à partir des Conseils, ceux-ci auront pour première tâche de s’informer du processus de production et de la rationaliser en éliminant tout le travail factice, une fois l’opération de rationalisation accomplie et bien comprise de tous, la tâche du conseil sera probablement terminée.
En effet, les individus n’auront certainement pas envie de travailler dans les entreprises auxquelles ils étaient liés jusqu’alors, une très faible partie restera attachée à son entreprise. La tâche de la Révolution est de libérer l’homme du Travail, non de l’y attacher encore plus par une nouvelle forme de dépendance.
Fans leur propre mouvement à se dépasser les Conseils trouveront alors dans la technique et notamment dans la Cybernétique les moyens de dépassement qui permettront d’opérer le passage de l’autogestion des entreprises à l’autogestion généralisée. Un danger alors se présentera, celui de la Société totalitaire des Moyens, il s’agira pour les Conseils non de réaliser mieux la Technique, mais de fixer les fins de la production. Dans cette perspective, c’est aux individus seuls en dernier ressort et une fois pour toutes qu’il s’agira de choisir les fins pour eux-mêmes et non pour des abstraction, des majorités ou des minorités.
À ce moment alors la Réalisation de l’Art deviendra possible, non une activité parcellaire (tableaux, sculptures…) mais un art de vivre multi-dimensionnel.
On peut imaginer, mais alors là on est un peu courts, Fourier a parfois imaginé…