par ArchivesAutonomies
Travailleurs !
Dix-huit mois après l’armistice, la guerre continue en Europe !
Grâce à l’inertie du prolétariat français, le gouvernement de Clemenceau, puis celui de Millerand, ont impunément jeté contre le peuple pacifique de Russie les armées mercenaires des Etats voisins, équipées et ravitaillées par les Alliés.
Ils ont obligé la République des Soviets à faire la guerre pour défendre la Révolution menacée.
A toutes les propositions de paix de la Russie soviétiste, les alliés ont répondu par des coups de canon.
Jamais plus criminel attentat, contre les droits d’un peuple n’a été plus cyniquement perpétré. Jamais le devoir des travailleurs de s’opposer de toutes leurs forces aux scélérates entreprises de la bourgeoisie réactionnaires n’a été plus évident.
La Russie a offert constamment à la Pologne d’avantageuses conditions de Paix. C’est le gouvernement français qui s’est opposé à toute tentative de mettre un terme à l’effusion de sang. C’est la clique des hobereaux réactionnaires polonais qui s’est mise au service de l’impérialisme mondial.
Qui a intérêt à la guerre ? Ce ne sont pas les peuples. Le peuple russe et le peuple polonais veulent la paix. Il faut chercher à qui profite le crime.
Le crime ne profite qu’à la bourgeoisie, profiteuse de toutes les guerres, bénéficiaire de toutes les tueries. La guerre a pour but d’abattre la Révolution russe ou de paralyser son œuvre grandiose d’émancipation prolétarienne, de création d’une société nouvelle de justice, de travail, de fraternité. La guerre étouffe les revendications ouvrières sous le fracas de la mitraille et jette les uns contre les autres les prolétaires dans une lutte fratricide.
Le prolétariat international doit faire entendre sa voix et imposer la paix. Le prolétariat français surtout doit exiger la fin de l’intervention militaire française, la reconnaissance officielle du régime des Soviets, la paix formelle avec la Russie.
A l’heure où l’armée rouge des ouvriers et des paysans russes refoule héroïquement les troupes de la réaction polonaise, le gouvernement réactionnaire de Millerand envoie des secours à la Pologne. Six cents officiers français participent à la guerre contre les Soviets, et du matériel français est débarqué à Dantzig.
De nouveaux milliards sont jetés dans le gouffre de la guerre. Le peuple français, déjà écrasé d’impôts, doit faire les frais des nouvelles tueries.
Si la classe ouvrière de France ne manifeste pas d’une façon éclatante sa volonté de paix, si elle n’impose pas la paix immédiate avec la Russie, si elle ne s’oppose pas à tout envoi de munitions et de militaires en Pologne, la guerre va de nouveau se généraliser dans toute l’Europe.
Travailleurs français, suivez l’exemple des travailleurs italiens, qui ont su obliger leur gouvernement à respecter la République des Soviets !
Refusez d’alimenter la guerre en refusant de transporter des armes ou des troupes.
Organisez partout des réunions protestataires, des démonstrations retentissantes pour la paix européenne.
Faites entendre le cri formidable du prolétariat, conscient de la solidarité qui unit les prolétaires de tous les pays : A bas la guerre !
Entreprenez l’action sous toutes ses formes pour faire prévaloir la volonté de paix du peuple exploité.
Pas un homme, pas un sou pour la guerre !
Paix au peuple frère de Russie !
Vive la République des Soviets !
Tels doivent être les mots d’ordre des travailleurs français, de qui dépend aujourd’hui la paix de l’Europe et du Monde.
Le Comité de la 3e Internationale.