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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Le CAP-J - Roland Agret
CAP – Nouvelle série – N°1 – Juillet 1980
Article mis en ligne le 14 janvier 2024
dernière modification le 13 janvier 2024

par ArchivesAutonomies

Il est des formes que l’on se plait de dire parce que nous en ignorons le fond...

Justice, prison, même sur des a priori répugnants, il est impensable de les dénoncer honnêtement sur une approche ou une invention de la pratique.

Ce sont des réalités qui ne peuvent souffrir les sophismes d’une théorie. Théoriser la justice, la prison, même de façon contestataire, c’est admettre, cautionner, si tactique et pratique n’interviennent pas immédiatement pour concrétiser les mots.

La seule lutte ne peut être que pratique.

Pourquoi le C.A.P-J.? c’est d’abord et avant tout un pratiquant et tacticien. A chaque mot son geste : là est issue notre théorie.

Ex matriculés combattants, nous avons acquis les moyens d’efficacité maximum pour lutter et vaincre. Cela n’exclut pas les risques de revers car nous ne sommes nantis que de nos tripes, mais si revers nous devons essuyer, ce sera, et je l’affirme, dans le positif qu’il faudra les situer.

Le C.A.P-J. est avant tout un instrument. Tous les militants se considèrent et se veulent comme tels. Et cet instrument est à la disposition de tous les détenus qui souhaitent l’utiliser. Comment "souhaiter l’utiliser" ? Posséder l’envie de briser sa prison, de briser la prison et... de pratiquer cette envie. A partir de là, le C.A.P-J. a les moyens de devenir une arme. C’est le pourquoi de notre existence

Qu’il soit aussi entendu que nous refusons les assistés et surtout de les assister ! Ce serait jouer les doux complices de leurs bourreaux et les engoncer pire encore dans leurs misères. Nous refusons les charités comme nous n’en voulons surtout pas donner. Nous existons parce que nous sommes aptes à donner nos luttes pour des combattants. Sans compromis, sans connivence : de front, et au gré de celui qui nous utilise.

Les militants du C.A.P-J. ne sont ni ne seront jamais des ressasseurs de belles théories, quand bien même émaneraient-elles du situationniste Guy Debord, voire même de Bakounine. Nous n’avons nul besoin de masques, d’alibi creux ou de gargarismes intellectuels. Les "morts naturelles" des C.A.P. et L.J.P. nous ont confrontés dans la pitoyable certitude que trop de gens se sécurisent, s’illusionnent exister dans et par un militantisme alibi qui repose sur les miséreux qui crèvent en nos prisons qui ne sont là que pour, finalement, les justifier. J’oserais dire que par rapport à ces petites gens-là, nous saurons être des grands.

NOUS NE REVENDIQUONS NI NE REVENDIQUERONS JAMAIS "LES PALMES" D’UNE LUTTE MAIS, LE DROIT DE NOUS BATTRE ET D’EN DONNER LES MOYENS À CEUX QUI EN ONT L’ENVIE.