Le garrot
{Marge}, n°8, Octobre-Novembre 1975, p. 6.
Article mis en ligne le 16 juillet 2013
dernière modification le 18 novembre 2013
par ArchivesAutonomies
EtrangleurJe m’étrangle de fureurEtrangleurJe t’étranglerai.Une différence, une seuleTa haine et ta peur atroce,Ta haine contre les autresTa peur d’être seul.Tu es seul à les étranglerTu payes pour les étrangler.Nous, nous serons nombreuxEt j’y prendrai plaisir,A Paris l’on protesteIl étrangleA Bruxelles ils se battentIl garotteEn Suède ils boycottentIl assassineAilleurs, un cri monteIl tuePlus loin, une chorale plaintiveFils, fils..., FrèresPas loin, je fais... rienIl exécute.Là-bas, une vague monteLe vent noir se lève et hurleLes mouettes sanglantes s’écorchent, ivres d’horreurUn hululement maudit de démence, glaceLa haine, le dégoût et l’ordureEt j’exploserai... d’orgasmeIl a oséEncore, toujours,Ils ont osésIci, là-bas, ailleurs,Assassins, étrangleursAujourd’hui, demainOtaegui, notre frèreTa vie et celle des autres,Nous la rachèterons.Chaque goutte de ton sangJaillit de ta boucheLeur retombera dessusComme autant d’horreur,Comme autant d’ordureComme autant de crime.Chaque goutte de ton sangjaillit de ton nezDoit faire couler le leurEn un ruisseau grandissantQui ne cesseraQue dans un monde exangueD’intérêt, de haine et d’esclave.Otaegui, je t’aimeArmandia, compagnon et les autres dans mon cœur.D’Irlande, vert d’espoir,Du Portugal, rouge d’espoirD’Italie, au soleil d’espoirD’Espagne où l’on tue l’espoirUne immense clameur s’élève... et s’élèveraNous en avons assez,Nous n’en pouvons plus,Vos lois, vos règles, gardez-lesVotre or, votre égoïsme, gardez-lesMais laissez-nous vivreLaissez-nous aimerLaissez-nous créerVous ne voulez pas comprendreAlors il est trop tardPour moi...Pour vousJe vous déclare ma haineJe vous déclare ma guerreImplacable...Sanglante...Jusqu’au boutJE VOUS MEPRISE ET VOUS HAIS
Walter JONES.