Présentation [1]
La Gauche communiste italienne n’était pas restée indifférente à l’existence des autres gauches dans l’Internationale communiste, au cours des années 20. Se considérant comme une partie intégrante de l’Internationale, elle prit connaissance des thèses défendues par le KAPD et ses théoriciens Gorter et Pannekoek. Dans Il Soviet, elle publia les textes fondamentaux du courant du Linkskommunismus allemand. Il était naturel qu’une certaine convergence se manifestât entre les deux courants face aux attaques du Komintern contre "l’extrémisme de gauche", défini par Lénine comme une "maladie infantile". Les deux courants étaient abstentionnistes. Par leur commun rejet du Front unique avec la social-démocratie (tactique adoptée au III° Congrès de l’I.C.), leur refus de la fusion avec les "Indépendants" allemands et les "maximalistes" italiens, il y avait une indéniable identité de vues.
Cependant, cette "identité" resta toute relative, et fut de courte durée. Après le III° congrès de l’I.C., en 1920, Bordiga assuré de l’appui de l’Internationale pour fonder un Parti communiste, en se séparant des réformistes et des maximalistes, leva l’hypothèque de son opposition à la "tactique" parlementaire. Pour lui, la participation aux élections n’était plus une divergence de principe, mais de tactique, lorsque furent appliquées les thèses sur le parlementarisme rédigées par Boukharine et Lénine. Pour Bordiga, qui restait malgré tout abstentionniste, la question la plus urgente était la constitution d’un véritable Parti communiste rattaché à l’Internationale. Lors des élections italiennes de 1921, le nouveau parti appliqua la politique du Komintern et en présentant ses candidats se soumit à la discipline commune :
"Pour des raisons bien claires de discipline tactique Internationale, le P.C. doit participer et participera aux élections...
Abstentionnistes, nous devons également donner l’exemple de la discipline, sans chicaner, sans tergiverser. Le Parti communiste n’a donc aucune raison de discuter pour savoir si il doit participer aux élections. Il doit y participer."
Suite de l’article de Philippe Bourrinet...
- Sommaires de L’Ouvrier Communiste (1929-1931)
[1] Ce texte est intégralement disponible sur le site de Philippe Bourrinet : www.left-dis.nl/ : [Une expérience avortée : Vers le communisme de gauche allemand ? Du Réveil Communiste à L’Ouvrier Communiste