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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Parloir Libre (Émission de radio)

Présentation

Les radios sont clandestines avant le 10 mai 1981, c’est l’ère des radios pirates. Le CAP a inauguré ce mode d’expression (pour les taules) le 13 septembre 1977 aux abords de la prison de la Santé. Il y a là un double combat  : la lutte contre les prisons et la lutte pour la liberté d’émettre sur les ondes. Malgré la répression, le mouvement continue. En 1980, Jean Lapeyrie anime une émission-prison sur Radio Paris 80. 

Puis après la victoire de François Mitterrand aux élections du 10 mai 1981, les radios pirates sont légalisées, elles sont dénommées désormais des radios libres.

Jean Lapeyrie et le CAP-J fait son émission sur Radio Gilda. A Paris, également, Radio Ivre diffuse une émission-prison. A partir de 1982, c’est l’éclosion progressive d’émission de ce genre sur l’ensemble du territoire : Limoges, Forcalquier, Lille, Toulouse, Angers, Strasbourg, Tours, Lyon, Brest, Marseille, Poitiers, Saint- Etienne, et sans doute bien d’autres [1]. Toutes les régions sont touchées. Des collectifs se constituent et assurent la diffusion régulière de ces émissions "passe- muraille". Les enregistrements des textes circulent, des lettres s’échangent. En 1984, c’est un véritable réseau d’information qui est en place [2].

Parloir Libre était une émission de radio anti-carcérale créée en 1985, diffusée sur Fréquence Montmartre puis Radio Tomate et Lucrèce avant de s’établir en 1992 sur la toute nouvelle Fréquence Paris Plurielle. L’émission, tout comme le groupe au sein duquel elle est née (Prolétaires Pour Le Communisme, groupe politique issu de l’autonomie), s’inscrivait dans une logique de lutte contre les pratiques d’exclusion, en l’occurrence la question carcérale.

Parloir Libre avait pour triple but "d’informer sur la question des taules", de "créer des structures stables en soutien aux luttes en prison" et de "diffuser ses positions" abolitionnistes. L’émission, dans sa forme et son organisation originelles, a cessé en 2000 avant de renaître la même année sous le nom de L’envolée.

La brochure L’ÉTAT ASSASSINE, meurtres racistes et sécuritaires a été distribuée à partir de 1986 par Parloir Libre. Elle visait à démontrer le caractère structurel des crimes policiers et la complicité de la justice. Il s’agissait également de documenter et de transmettre une mémoire issue des collectifs et comités militants. Suite au succès qu’a rencontré la brochure, la revue Réflexes a proposé d’en faire une réédition en 1992 dans une version réactualisée.


Notes :

[1Voici une liste non exhaustives des radios libres parue dans Courant alternatif n° 48 — Eté 1985 : Radio Passe Muraille — Radio Pais (la Seyne sur Mer) ; Accusés levez-vous — Radio Campus (Villeneuve d’Ascq) ; Echappement libre — Radio Trouble-fête (Limoges) ; Merd’a Vauban — Radio Zinzine (Forcalquier) ; Cavale — Radio Mouvance (Paris) ; Parloir libre — Fréquence Montmartre (Paris) ; Passe-Muraille — Danger FM (Angers) ; Prisons — Radio libertaire (Paris) ; Radio Galère (Marseille) ; Saute-maton — Radio Gilda (Paris) ; Soleil à l’ombre — FM 101 (Brest).

[2D’après le livre de Christophe Soulié Liberté sur paroles, Editions Analis-1995. Voir en particulier à partir de la page 233.

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