Présentation générale
Il y a soixante-douze ans, le parti communiste présenta au monde son programme sous forme d’un manifeste écrit par les plus grands prophètes de la Révolution prolétarienne, Karl Marx et Friedrich Engels. (...) L’heure de la lutte finale et décisive est arrivée plus tard que ne l’escomptaient et ne l’espéraient les apôtres de la Révolution sociale. Mais elle est arrivée. Nous, communistes, représentants du prolétariat révolutionnaire des différents pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie, rassemblés à Moscou, capitale de la Russie soviétique, nous nous sentons les héritiers et les continuateurs de l’œuvre dont le programme a été annoncé il y a soixante-douze ans.
(...) La critique socialiste a suffisamment flagellé l’ordre bourgeois. La tâche du parti communiste international est de renverser cet ordre de choses et d’édifier à sa place le régime socialiste. Nous demandons aux ouvriers et ouvrières de tous les pays de s’unir sous l’étendard du communisme qui est déjà le drapeau des premières grandes victoires prolétariennes de tous les pays. Dans la lutte contre la barbarie impérialiste, contre la monarchie et les classes privilégiées, contre l’État bourgeois et la propriété bourgeoise, contre tous les aspects et toutes les formes de l’oppression des classes ou des nations, unissez-vous !
Sous le drapeau des Soviets ouvriers, de la lutte révolutionnaire pour le pouvoir et la dictature du prolétariat, sous le drapeau de la III° Internationale, prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Telles étaient quelques-unes des phrases retentissantes de l’appel du premier Congrès de l’Internationale Communiste "aux prolétaires du monde entier", en mars 1919.
En 5 ans la situation politique et sociale internationale avait changé du tout au tout.
5 plus tôt, en 1914, le fait que les prolétaires des divers pays en conflit ne se soient pas engagés dans une lutte résolue contre le déclenchement de la guerre mondiale, qu’ils aient répondu à la mobilisation générale décrétée par les gouvernements bourgeois et réalisée avec le concours des organisations ouvrières et socialistes qui jusque là avaient prétendu lutter contre la guerre fut alors considéré comme la faillite des idéaux socialistes, et comme la démonstration irréfutable que les principes de l’internationalisme et de la solidarité des prolétaires par delà les frontières n’étaient que de creuses utopies.
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Cette rubrique consacrée à l’Internationale Communiste (l’IC) va se subdiviser en plusieurs éléments [1] :
- Aux origines. C’est la période qui précède sa création. Dès le début de la guerre et la participation active à l‘effort de guerre de la IIème Internationale, l’idée de la création d’une troisième Internationale surgit parmi les réfractaires à l’union sacrée. Des réunions internationales, réunissant des militants issus des rangs de la IIème Internationale, ainsi que des militants syndicalistes, se tiendront dès 1915 : Réunions des femmes socialistes, des jeunesses socialistes, puis ce sera Zimmerwald fin 1915 et Kienthal en 1916, etc. ;
- Le premier congrès - Mars 1919 : documents en français, allemand. Peu après sa création, la revue l’Internationale Communiste voit le jour le 1er mai 1919 ;
- Entre le premier et le deuxième congrès - 1919/1920. Documents du Comité exécutif, du secrétariat d’Europe occidentale à Berlin, du Bureau d’Europe occidentale à Amsterdam ;
- Le deuxième congrès - Juillet 1920 : textes et résolutions en français, allemand, anglais ;
- Le troisième congrès - Juin/Juillet 1921 : textes et résolutions en français, anglais. A rajouter à ces matériaux "classiques", les plus connus, le journal Moscou, "organe du 3ème congrès de l’Internationale communiste" ;
- Le quatrième congrès - Novembre 1922
- Le cinquième congrès - Juillet 1924
- Les compte-rendus des conférences de l’Exécutif élargi de l’IC.
Le développement de l’IC va déboucher rapidement sur l’organisation de sections dans différents pays. Pour l’instant une rubrique sera consacrée :
- au Parti communiste (SFIC), [2]
et
Dans cette dernière sous-rubrique, nous mettrons les différentes expressions oppositionnelles qui se sont manifestées dès 1924 en France.
- L’Opposition emmenée par Boris Souvarine (1924). D’abord publication du Bulletin communiste comme organe du Communisme international en 1925, puis la publication de la Critique sociale (1931-1934), comme "revue des idées et des livres".
- La revue Clarté à partir de 1926, comme revue du "Communisme international"
- L’Opposition emmenée par Albert Treint, qui publie le Redressement communiste en 1928-29.
- La rupture de Pierre Monatte, d’Alfred Rosmer qui donnera naissance à la revue La Révolution Prolétarienne (1925-1939).
- La naissance de la revue Contre le Courant (1927-1929), comme "organe de l’Opposition communiste".
- La Fraction de gauche du Parti Communiste d’Italie (qui deviendra en 1935 "Fraction de la Gauche communiste") [3] qui publie le bimensuel Prometeo (1928-1938).
- L’opposition de gauche du 15ème rayon (1932) qui deviendra après quelques vicissitudes l’Union communiste fin décembre 1933 et poursuivra son activité jusqu’en juillet 1939. Ce groupe publiera le journal L’Internationale.
- Le groupe "La Gauche communiste" (1931-1933) qui publie le journal Le Communiste.
Quelques liens :
- L’Internationale communiste sur le site "l’archive internet des marxistes"
- Biographies de militants du Komintern dans le Maitron
- Fonds français de l’Internationale communiste : Fondation Gabriel Péri
- Portail Archives Politiques Recherches Indexation Komintern et Fonds français
- Antonie Pannekoek Archives : Vier Komintern Kongresse, 1919-1922
Petite bibliographie :
- Pierre Frank, Histoire de l’Internationale communiste, 1919-1943, Paris, Éditions La Brèche, 1979.
- Pierre Broué, Histoire de l’Internationale communiste, 1919-1943, Paris, Fayard, 1997.
- Maurice Andreu, L’Internationale communiste contre le capital, 1919-1924, Paris, Presses universitaires de France (PUF), coll. "Actuel Marx", 2003. (voir sommaire)
- Serge Wolikow, L’Internationale communiste (1919-1943). Le Komintern ou le rêve déchu du Parti mondial de la Révolution, Ivry sur Seine-Paris, Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières, 2010.
[1] En date de février 2019, elle est susceptible d’être modifiée par la suite.
[2] Dès le début de son existence le PC est désigné comme "Section française de l’Internationale communiste" (SFIC), rapidement - dès 1922 - la SFIC devient PC puis quelques années plus tard : PCF. Il n’est pas dans notre intention de nous limiter volontairement à cette seule section ou dit autrement à la seule langue française. Notre souhait serait d’être en mesure de proposer des documents pour les sections italienne, allemande, belge, suisse, hollandaise, hongroise, etc. Ce qui implique un énorme travail de centralisation des archives éparpillées de ci, de là. Ce n’est pas pour l’heure dans la mesure de nos moyens, tout simplement. Mais si d’autres lecteurs sont intéressés pour apporter leur contribution, faire des propositions...
[3] Bien que n’étant pas directement une opposition à la SFIC, son implication dans sa vie, les relations entretenues avec certains de ses militants et son exil perdurant – en France, en Belgique essentiellement – tout cela fait que cette Fraction a toute sa place ici.