Présentation [1]

I - POURQUOI UNE ORGANISATION DE JEUNES COMMUNISTES LIBERTAIRES AUJOURD’HUI ?

Le CJL est né de la volonté de jeunes de l’Union des Travailleurs Communistes Libertaires (UTCL) de se doter d’une organisation qui leur fit défaut pendant le mouvement lycéen-étudiant de 1986. Plusieurs constats sont alors apparus. Ce mouvement a été spontané, sa volonté d’indépendance l’a conduit à s’auto-organiser. Cependant des militants qui ont préparé le mouvement, en ont été parfois les catalyseurs et ont pu, grâce à leurs informations et à leur coordination, orienter les décisions des assemblées générales. Faute d’être suffisamment organisés, les jeunes libertaires n’ont pas toujours été en capacité de contrer les manœuvres des appareils politiques et syndicaux, ni d’avancer des conceptions et des problématiques socialistes et anti-autoritaires. De plus, là où les jeunes libertaires ont été réellement des animateurs de luttes, ils n’ont pas toujours gagné des gens à leurs idées et à leur combat à cause du manque d’une organisation structurée, efficace, crédible. Ils ont même parfois joué le rôle de rabatteurs pour d’autres organisations.

Nos expériences dans les regroupements larges libertaires sont dans l’ensemble négatives. Ces regroupements n’ont pas été des outils de lutte, mais bien plutôt des obstacles à la crédibilité du mouvement libertaire. Sous prétexte de porter une même étiquette, d’être contre l’Etat, des gens se rassemblent alors que leurs intérêts, leurs projets, leurs orientations, leur vision du mouvement social sont opposés. Souvent, principaux acteurs de ces groupes, les communistes libertaires ont traîné derrière eux des poids morts et s’y sont épuisés. Alors que les étudiants pouvaient être intéressés par nos idées, ils ne militaient pas avec nous, écœurés par les pratiques inconséquentes d’autres libertaires.

Partant de ces expériences et de ces constats, nous avons décidé de créer une organisation jeune communiste libertaire, qui puisse nous permettre d’être à l’initiative de luttes, d’approfondir nos analyses sur la société, de gagner des jeunes à notre combat et à notre projet de société. Contre l’interprétation mythique de la spontanéité et celle, de même nature, de l’organisation-conscience du prolétariat, nous entendons promouvoir une vision plus pertinente de la dialectique entre spontanéité et organisation, dégagée des a priori idéologiques, car fondée sur une analyse de la réalité.

II - POURQUOI UNE ORGANISATION DE JEUNES ?

Les étudiants de l’UTCL, investis dans le mouvement de l’hiver 86, se sont retrouvés dans une position difficile pour faire valoir leur appartenance politique : le terme "travailleur" ne correspond pas à un milieu non-professionnel, que ce soit chez les lycéens et les étudiants ou chez les jeunes mis à l’écart de la production par la précarité et le chômage. En outre, l’UTCL, particulièrement investie dans le monde syndical ouvrier, n’apparaissait pas comme un cadre approprié à ce type d’intervention. Aux problèmes spécifiques de la jeunesse devait répondre une organisation spécifique.

Celle-ci suppose une limite d’âge pour militer au CJL. La présence de militants trop âgés, possédant de la "bouteille" dans une structure jeune peut créer un phénomène d’attirance-répulsion, néfaste à la prise des responsabilités, à l’auto-formation des jeunes, à l’organisation du groupe.

La jeunesse est une donnée sociale et non biologique. La durée de celle-ci se prolonge aujourd’hui par l’allongement du temps de la scolarité et de la dépendance économique vis-à-vis des parents. Fixer une limite d’âge trop basse, (on s’accorde à fixer la limite moyenne de la jeunesse à 25/26 ans dans les statistiques et chez les sociologues), comporterait un risque de désorganisation du CJL : la formation des nouveaux venus ne serait pas assurée, la mémoire collective du groupe, ses expériences ne seraient pas transmises. Nous pensons que, vu l’état de notre développement à cette date, 30 ans est un âge limite, certes fixé arbitrairement, mais qui est raisonnable et qui permet au CJL de maintenir sa crédibilité et sa cohésion. Cette limite d’âge est posée à titre indicatif et reste à la discrétion des groupes.

• Sommaires de Clash (1987-1991)

• Brochures
  • Être communiste libertaires aujourd’hui - sd

    

  • Le socialisme anti-autoritaire - De Bakounine à Allemane - sd

    

  • Jeunesse révolutionnaire - La nouvelle vague - sd