Présentation

Il n’est pas dans notre habitude de faire l’histoire uniquement autour des individus même si ces derniers peuvent parfois jouer un rôle certain dans l’Histoire. En fait le groupe du Redressement communiste représente une forte tendance au sein du PCF au moment de sa rupture et dépasse les militants Albert Treint, Maurice Déglise, Henri Barré et d’autres...

En juillet 1927, dans une déclaration adressée au Comité exécutif de l’Internationale communiste, Albert Treint annonce voter contre la résolution de l’Internationale au sujet de la question chinoise. L’IC de Staline-Boukharine soutenait ouvertement Tchang Kaï-Chek et le Kouo-Min-Tang, formation nationaliste alliée au PCC. L’Opposition unifiée avait condamné ce soutien et accusé le Kouo-Min-Tang d’utiliser le PCC pour prendre le pouvoir. Or, le 12 avril 1927, Tchang Kaï-Chek fait exécuter plusieurs milliers de communistes et d’ouvriers – ce qu’avait anticipé l’Opposition. Ce fut un choc terrible dans l’Internationale. Pour Treint ce fut le coup définitif. Il lance alors une attaque en règle contre ce qu’il appelle le "groupe Staline-Boukharine", autrement dit contre la direction de la Troisième Internationale. Suite à cette déclaration, Treint rejoint le groupe oppositionnel au sein du PCF qu’anime alors Suzanne Girault.

Que se passe-t-il dans l’IC et au PCF ?

La session du comité central des 8 et 9 novembre 1927, qui entérinait les sanctions prises en Russie contre Zinoviev et Trotsky marque l’alignement définitif de la direction du parti français sur le parti russe. Elle provoque une levée de bouclier de la tendance oppositionnelle constituée autour de Treint et Girault. La fraction se résout à faire paraître à la fin du mois de novembre une brochure intitulée Contre la scission ! Pour l’unité du parti et de l’Internationale, dénonçant la "scission staliniste" en voie de réalisation. Le 15 décembre 1927 parait le premier numéro de la revue L’Unité léniniste [1], qui devait servir de tribune politique au groupe Treint-Girault ce qui conduisit à l’exclusion de Suzanne Girault lors de la conférence nationale du 30 janvier au 1er février 1928.

Elle est exclue le 1er février avec Treint, Marguerite Faussecave et Henri Barré.

Le groupe L’Unité léniniste continue peu de temps son combat en dehors du parti. Dès février, des divergences se font jour entre Suzanne Girault et Treint sur l’analyse de la tactique "classe contre classe". La rupture est finalement consommée en mars (cf. : numéro 12). Le 6 juin 1928, Suzanne Girault demande sa réintégration au PCF.

Les comités pour le Redressement communiste sont créés au printemps de 1928 et le premier numéro du Redressement communiste paraît en octobre de la même année [2].

• Sommaires du Le Redressement communiste (1928-1929)

Documents

• Thèse d’Aurélien Durr sur Albert Treint
  • Tome 1

    

  • Tome 2

    

  • Tome 3

    

• Brochure La Ligue communiste et la Fraction de Gauche (Treint-Marc) (1930-1932)