Présentation
Le groupe "Fraction communiste internationaliste" qui publie La Révolution communiste est issu du Groupe communiste internationaliste (GCI) dont il s’est séparé en 1982-1983. Cette Fraction explique cette séparation par une divergence avec le GCI sur la question du "Front de classe", article paru dans son organe Le Communiste n° 3 - 1979.
Cet article a par la suite été fortement critiqué au sein du GCI comme étant "léniniste", qualifié de mot passe-partout par la Fraction qui estime que le GCI connaît une involution "de plus en plus anarchisante" [1]. Toujours est-il que la Fraction va affirmer sa filiation avec la Gauche italienne puisqu’elle publie dans son numéro 3 ses classiques que l’on retrouve toujours dans les groupes ou individus qui s’inscrivent dans cette tradition historique. Ces textes sont autant de repères programmatiques pour se démarquer et se distinguer.
Le GCI comprend les choses différemment. Dès sa fondation, il a publié deux organes : Comunismo et Le Communiste. Il n’y avait pas d’homogénéité entre les deux publications : Comunismo "s’affirmait, dès le premier numéro, comme une revue d’approfondissement programmatique, axée sur l’exil latino-américain" [2] tandis que Le Communiste se "fixait beaucoup plus des tâches propagandistes, agitatoires". "Cette différence d’orientation qui marqua les 5 premiers numéros de la revue en français exprimait une tendance à surestimer nos capacités immédiates à diriger les mouvements de classe, à cristalliser une réelle force ouvrière, et une tendance à sousestimer le nécessaire travail d’approfondissement et d’homogénéisation programmatiques. Cette tendance à la surestimation de notre capacité a immédiatement influencer notoirement les luttes ouvrières (répondant à une surestimation de celles-ci, cf. la prévision erronée de l’accélération imminente des luttes dont celles de Longwy et Denain devaient être la préfiguration) provenait certainement en partie, d’une antithèse au suivisme du CCI."
(…) "Mais, dès l’origine du groupe, existait également, en germe, une oscillation quant à la rupture à opérer avec le léninisme, oscillation qui, si dans l’activité quotidienne n’apparaissait pas encore clairement, commençait à avoir un début de théorisation avec le texte "Pour un front de classe" dans le Le Communiste n° 3, et surtout, de concrétisation avec la constitution et le développement des "groupes immédiats" qui apparurent de plus en plus comme la réitération de la double organisation ("double centralisation"), l’une, de classe, immédiate, économique,... l’autre de parti, historique, politique,... pour aboutir en fait à la liquidation du travail le plus fondamental, le plus central."
En remarquant que le groupe "Fraction communiste internationaliste" publie son dernier numéro en 1985 tandis que le GCI a continué à publier jusqu’en 2019, on peut tenter d’en conclure qu’à force de courir après les événements dont on surestime la force, on ne peut que s’épuiser et disparaître rapidement.