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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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Un acte décisif – Pacte d’unification révolutionnaire
L’Espagne antifasciste n°16 – 31 Octobre 1936
Article mis en ligne le 12 septembre 2020
dernière modification le 8 septembre 2020

par ArchivesAutonomies

Les représentants de la C.N.T. (Confédération Nationale du Travail) et de l’U.G.T. (Union Générale des Travailleurs), les représentants de la F.A.I. (Fédération Anarchiste Ibérique) et du P.S.U. (Parti Socialiste Unifié-IIIe Internationale) se sont rencontrés le 22 octobre 1936 à Barcelone et ont signé les déclarations suivantes communes :

1° Nous nous engageons formellement à exécuter les décisions et décrets du Conseil de la Généralité, en mettant au service de leur application toute notre influence et notre appareil organique ;

2° Nous sommes partisans de la collectivisation de moyens de production, c’est-à-dire de l’expropriation sans indemnité des capitalistes et du transfert de leurs propriétés à la collectivité. Nous entendons que cette collectivisation, pour donner les résultats escomptés, soit dirigée, orientée et coordonnée par un organisme représentant authentiquement la collectivité, lequel en l’espèce ne saurait être que le Conseil de la Généralité, où sont représentées toutes les classes de la société.

Nous sommes partisans de la réquisition pour cause de nécessité militaire de tout matériel répondant aux exigences de la guerre.

Au cas où ces exigences entraîneraient la collectivisation de la petite industrie, les expropriés seraient assurés d’une compensation appropriée à leurs nécessités vitales, moyennant leur contribution personnelle et professionnelle à la branche d’industrie à laquelle ils appartiennent.

En ce qui concerne les entreprises étrangères, il sera accordé une indemnisation correspondant à la totalité du capital ;

3° Nous sommes d’accord sur la municipalisation des maisons appartenant à des éléments factieux et même de l’habitation en général, à la seule exception de la petite propriété urbaine. Il appartiendra aux communes de fixer le chiffre maximum de rente foncière échappant à la municipalisation.

4° Nous sommes résolus à la plus grande concentration d’efforts pour contribuer à la fin rapide et victorieuse de la guerre, et nous préconisons en ce sens le commandement unique coordonnant l’action de toutes les unités combattantes, la création des Milices obligatoires converties en une grande Armée populaire, et le renforcement de la discipline, en complétant le tout par la création d’une forte industrie de guerre qui pourvoira aux nécessités militaires dans la plus grande proportion possible. La structure de cette industrie sera établie d’un commun accord par les organisations ouvrières C.N.T. et U.G.T. et par les Conseillers des Finances, de la Défense et de l’Economie.

5° Nous avons à régler la production selon les nécessités de la consommation, déterminées par la situation de guerre dans laquelle nous vivons.

6° Etant donné l’importance du commerce extérieur, nous sommes d’avis d’exercer sur lui un étroit contrôle confié aux organismes émanant de la Généralité de Catalogne.

7° La terre doit appartenir à la commune, qui en assurera l’exploitation individuelle là où les habitants ne sont pas disposés à la cultiver en commun.

Les opérations de vente, échange et acquisition de produits seront confiées aux syndicats agricoles.

8° Nous sommes partisans de l’adaptation des coopératives au régime collectif, sans pour cela procéder à la suppression du petit commerce, qui pourrait être économiquement préjudiciable tant qu’un organisme de distribution perfectionné n’aura pas été mis au point.

9° Nous sommes partisans de la nationalisation des banques et du contrôle ouvrier sur les opérations bancaires, la première étant confiée au Conseiller des Finances de la Généralité, et l’autre aux Comités d’employés des entreprises respectives.

10° Nous sommes d’accord avec le contrôle ouvrier de l’industrie privée, mais sans contrainte exercée sur la petite industrie.

11° Nous croyons que toute la politique financière et fiscale du Conseil de la Généralité doit être subordonnée à un but fondamental : gagner la guerre.

12° L’École Nouvelle Unifiée aura à donner le branle au développement de la culture populaire, sous tous ses aspects.

13° Nous sommes partisans de créer une base de collaboration politique, économique et militaire avec le Gouvernement de Madrid, lorsqu’il admettra la représentation de nos organisations.

14° Nous sommes partisans de la liberté de se syndiquer ou non, et d’une action pour faire disparaître en ce domaine toute espèce de contrainte.

15° Nous sommes résolus à une action commune pour liquider l’action nocive des groupes incontrôlables qui, par incompréhension ou mauvaise foi, mettent en péril la réalisation de ce programme.

Fait à Barcelone, le 22 octobre 1936,

Ont signé :

Pour le Comité Régional de I’U.G.T. : Antonio Sesé ; Rafael Vidiella. — Pour le P.S.U. de Catalogne : Félipe Garcia. — Pour le Comité Régional de la C.N.T. : Manuel Escorza, Dionisio Eroles. — Pour la Fédération Anarchiste Ibérique : Pedro Herrera.